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Face au « déni de démocratie » de l’État, Femu a Corsica appelle à la mobilisation


Julia Sereni le Mercredi 1 Décembre 2021 à 16:21

Ce mercredi 1er décembre, devant la préfecture de région, Femu A Corsica a appelé à un cycle de mobilisations, face au « déni de démocratie » de l’État. La première manifestation aura lieu samedi 4 décembre, à 15 heures, à Ajaccio.



Femu A Corsica appelle à un cycle de mobilisations. Photo : Michel Luccioni
Femu A Corsica appelle à un cycle de mobilisations. Photo : Michel Luccioni
La conférence est « solennelle », pour le député Jean-Félix Acquaviva. Et le lieu, symbolique, celui de la préfecture d’Ajaccio. C’est devant les grilles du Palais Lantivy qu’élus et cadres de Femu A Corsica ont convié ce mercredi 1er décembre presse et militants, pour une annonce « forte », dans un moment « important pour l’avenir de la Corse ». Le parti nationaliste appelle à un « cycle de mobilisations », dont la première aura lieu ce samedi 4 décembre, à 15 heures, là encore, devant la préfecture.

Des propos « injurieux » et « inacceptables » du préfet

Le mouvement entend ainsi dénoncer le « déni de démocratie » de l’État, et l’attitude de son représentant sur l’île qui en découle. Jean-Félix Acquaviva fustige à ce titre les propos « injurieux » et « inacceptables » de Pascal Lelarge. Ce dernier avait qualifié dans les colonnes de notre confrère Corse-Matin de « palabres » et de « gesticulations » le comportement de l’Exécutif dans le dossier de la Corsica Ferries. Dans cette affaire justement, le député de Haute-Corse pointe la « responsabilité écrasante » de l’État, et soulève le risque d’une possible condamnation à venir sur la délégation de service public de 2013 « faisant intervenir les mêmes mécanismes de collusion d’État que pour la précédente affaire ».
 
Autre menace, celle qui pèserait sur le service public aérien. « Le préfet de région s’est laissé aller à un argumentaire visant à mettre un terme au service public aérien tel qu’il existe aujourd’hui », révèle Jean-Félix Acquaviva. Le représentant de l’État aurait, selon le député de Haute-Corse, tenu des propos « précis, graves et réitérés », qualifiant de « suranné et dépassé » le modèle de la compagnie Air Corsica. « Je vous laisse imaginer le tremblement de terre économique et social que constituerait la fin d’un service public adapté et maîtrisé par la Corse », prévient-il.

« À l’heure où nous parlons, il y a toujours une logique de vengeance décomplexée »

À la longue liste de griefs contre l’État s’ajoute l’épineuse question des prisonniers politiques. Jean-Félix Acquaviva relève « l’absence de réponse à la résolution solennelle prise le 22 octobre dernier par l’Assemblée de Corse », demandant le rapprochant des membres du « commando Érignac »« À l’heure où nous parlons, il y a toujours une logique de vengeance décomplexée » de la part de l’État, assure l’élu. Il en veut pour preuve les récentes « poursuites judiciaires à l’encontre des jeunes Corses  ayant occupé symboliquement la préfecture de région » en février dernier.

À cela, vient se greffer la question du foncier, qui fait l’objet de « refus réitérés à ce jour de solutions de courts termes, de portée législatives, proposées par le Conseil Exécutif ». « Considérant ces éléments d’urgence et ce pourquoi nous avons été élus par le peuple, le parti appelle à un cycle de mobilisations populaires », conclut Jean-Félix Acquaviva.

« Faire en sorte que l’État cède »

La présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, s’exprime à son tour. Pour elle, la situation est « très inquiétante ». « Les Corses doivent comprendre que lorsque des élus en arrivent à devoir faire des conférences de presse pour poser les problèmes autrement, c’est qu’on en arrive à une situation très compliquée. » Pour Jean Biancucci également, l’heure est grave. « Ce rassemblement n’est pas un rassemblement ordinaire. Nous avons atteint un point d’inflexion », juge-t-il. Avant de durcir le ton.
« La question est de savoir si le gouvernement veut contribuer à une solution politique et démocratique en Corse. Nous continuerons d’espérer en cette voie démocratique mais les mêmes causes produisent les mêmes effets et nous pouvons craindre d’autres difficultés. »

Le président du groupe Fà Populu Inseme à l’Assemblée de Corse l’assure, il entend bien « faire en sorte que l’État cède ». Jean-Félix Acquaviva l'avait, lui aussi, souligné, en référence aux récents évènements en Guadeloupe   : « Nous avons vu que le gouvernement pouvait céder quand il y avait conflit et violence ». François Martinetti, vice-secrétaire du parti, n’est pas moins incisif. « Qu’on nous le dise très clairement si nous sommes des sous citoyens ! », lance-t-il. Avant de promettre un cycle « très long » de mobilisations. « Nous sommes prêts pour les semaines et les mois à venir », prévient-il.
 
Prochain rendez-vous, demain, jeudi 2 décembre à 18 heures, à l'Université de Corte, pour une réunion intermédiaire de préparation, avant la première grande mobilisation du 4 décembre. Un rassemblement pourrait avoir lieu également, dans les jours à venir, à Bastia.

La réaction du préfet de Corse, Pascale Lelarge

Dans un communiqué envoyé à notre redaction ce mercredi soir le préfet de Corse, Pascale Lelarge indique prendre connaissance "au travers d’articles de presse des propos rapportés par le député Jean-Félix Acquaviva au sujet de la compagnie Air Corsica. Il s’étonne des propos qui lui sont prêtés, qui ne correspondent en aucun cas à un sujet d’actualité, et sont sans fondement. "