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Enseignement immersif : « la décision du Conseil Constitutionnel est un déni de démocratie »

Pour Ghjiseppu Turchini, porte-parole du collectif "Da ch'elle campinu e nostre lingue","Pour que vivent nos langues", cette décision "ne doit pas remettre en cause l’existence des langues régionales"


Philippe Jammes le Samedi 29 Mai 2021 à 15:20

Entre 150 et 200 personnes ont manifesté samedi matin devant l’Inspection académique de Haute-Corse à Bastia pour protester une nouvelle fois contre la censure du Conseil constitutionnel de deux articles de la loi sur l’enseignement immersif adopté par le parlement.



« Cette décision du Conseil constitutionnel est un déni de démocratie » martèle Ghjiseppu Turchini, porte-parole du collectif "Da ch'elle campinu e nostre lingue",Pour que vivent nos langues" qui regroupent de nombreuses associations, bien représentées ce samedi matin dans la rue aux cotés de nombreux élus aussi. « Nous aurons une épée de Damoclès sur nos têtes, tant que l'article 2 de la Constitution française qui stipule que la langue de la République est le français ne changera pas. Nous ne sommes pas là pour remettre en cause la langue de référence commune à tous qui est le français, mais la révision constitutionnelle doit stipuler que cela ne doit pas remettre en cause l’existence des langues régionales qui doivent être protégées ». Dans ce dossier le Président de la République Emmanuel Macron et son Premier ministre Jean Castex avaient pris la parole après la censure du Conseil constitutionnel pour afficher leur soutien aux langues régionales.


« Le Président lui-même, certains de ses ministres, certaines voix autorisées ont commencé à faire machine arrière en soulignant que ce texte ne serait pas aussi restrictif qu’on aurait pu le comprendre dans sa première interprétation. Acceptons en l’augure.  Il faut véritablement que le gouvernement, les forces rétrogrades, jacobines qui ont pris en otage une large majorité du parlement, ne confisquent pas cette nouvelle France qui est née, qui respecte sa pluralité, qui respecte la richesse constituée par son terroir et ses langues. Cette France là ne doit pas perdre la partie. Donc on demandé que soit  inscrite dans la loi, la garantie que ces langues seront protégées et promues. L’importance de la mobilisation dans toutes les régions de France à forte identité, comme la Pays Basque ou la Bretagne, doit entrainer en quelque sorte une révision de la révision du texte »


Après la prise de parole de plusieurs représentants d’associations, une délégation est allée porter ces doléances au directeur académique des services de l'Éducation Nationale de Haute-Corse. Une paghjella a conclu le rassemblement.
 
 

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