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En mémoire de ces Corses tombés pour la France


Laurina PADOVANI le Lundi 19 Mars 2018 à 19:31

Une cinquantaine de personnes avait fait le déplacement lundi 19 mars devant le cimetière marin d’Ajaccio pour la journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.



En mémoire de ces Corses tombés pour la France
La cérémonie n’a cependant pas pu éviter une polémique devenue récurrente : la problématique des deux dates de commémoration, le 19 mars et le 5 décembre. Une opposition qui n’est pas sans créer quelques animosités au sein des rangs des anciens combattants.

’Les deux dates sont nationales. explique Ange-Mathieu Colonna, président du mémorial Corse AFN. Mais le 5 décembre n’est pas une date historique, elle représente l’inauguration du mémorial national. Le 19 en revanche oui. Elle marque l’arrêt des combats et le cessez-le-feu. Le fait est qu’il faudra bien qu’une date soit choisie, nous ne pouvons pas continuer à commémorer deux fois la fin de cette guerre.’’

Une date importante que celle du cessez-le-feu du 19 mars 1962, issu des Accords d’Evian et qui annonçait la fin prochaine d’une guerre alors sans nom. Mais aux victimes d’avant le 19 mars s’ajoutèrent, les mois suivants, les milliers de drames d’une transition violente.

’Dans cette guerre, la Corse a une fois de plus beaucoup donné, se rappelle Mr Pittalis, ancien combattant d’Algérie et d’Indochine. Des morts il y en a toujours, même après les amnisties, malheureusement. Il n’y a pas de fin de guerre sans morts. Ce n’est pas comme si on disait la cérémonie est finie, tout le monde s’en va. Non, ce n’est pas ainsi que les choses se passent.’’

Dans son discours, Romain Delmon, directeur de cabinet du préfet de Corse a rendu hommage aux soldats morts, civils de France et d’Algérie, aux Français d’Algérie, aux harkis en mentionnant leur fidélité à la France, aux membres de forces supplétives, aux disparus, civils et militaires.
Romain Delmon est également revenu sur la faute de la France qui, dans cette période de représailles et d’exil, manqua à son devoir d’accueil.

Une guerre qui ne remonte qu’à un peu plus d’une soixantaine d’années et dont les stigmates sont toujours vifs. Rappelons que la Corse compte 278 âmes tombées pour cette guerre, une île qui ne dépassait pas à cette époque les 300 000 habitants.