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Election municipale de Bastia : trois gardes à vue dans une enquête pour suspicion de fraude électorale


CNI avec AFP le Mercredi 14 Décembre 2022 à 11:39

Trois personnes, dont un avocat bastiais et un élu, sont en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur des suspicions de fraude électorale lors des municipales de Bastia en 2020, ont indiqué ce mercredi 14 décembre à l'AFP des sources judiciaire et proche du dossier.



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Cette information judiciaire menée par un juge d'instruction parisien fait suite à une enquête préliminaire ouverte en juin 2020 par le parquet de Bastia. L'affaire a été dépaysée du fait de la présence parmi "les personnes susceptibles d'être mises en cause d'un avocat et ancien bâtonnier", a précisé à l'AFP une source judiciaire.

Parmi les trois personnes placées en garde à vue mardi 13 décembre figurent, outre l'avocat, un conseiller municipal d'opposition qui a été président de la communauté d'agglomération de Bastia ainsi que son ancien directeur de cabinet, indique une source proche du dossier.

Suspicion de fraude électorale
L'enquête initiale avait été ouverte pour "suspicion de fraude électorale" à la suite du dépôt d'une plainte dans l'entre-deux tours des élections municipales dans la deuxième ville de Corse.

"C'est un ancien avocat du barreau de Bastia, François Chailley-Pompei, qui est venu déposer plainte en indiquant dans son courrier que l'association +Victoria+, qui avait pour objet initial le financement du Parti radical de gauche (PRG) à Bastia, aurait, dans l'entre-deux tours des élections, modifié ses statuts pour distribuer de la nourriture aux nécessiteux", avait alors expliqué à l'AFP Caroline Tharot, la procureure de la République de Bastia de l'époque.
Le maire sortant Pierre Savelli avait été réélu à la mairie de Bastia avec 49,37% des suffrages exprimés devant la liste d'union large de Jean-Sébastien De Casalta (39,73%), allant du Parti radical de gauche (PRG) de Jean Zuccharelli à la droite régionaliste de Jean-Martin Mondoloni.

La campagne électorale bastiaise s'était déroulée dans un climat conflictuel avec le dépôt de plusieurs plaintes, notamment une pour intrusion dans l'enceinte de la mairie.

En octobre 2021, le Conseil d'Etat avait rejeté une demande d'invalidation des scrutins municipaux déposée par le mouvement d'opposition municipal bastiais. Il avait néanmoins validé l'annulation par le tribunal administratif de Bastia de l'élection du 43e conseiller municipal.

La justice administrative avait estimé que, "compte tenu de l'importance de l’écart de voix au second tour" entre la liste nationaliste et la liste d'union d'opposition, "ces irrégularités ne justifi(ai)ent pas l'annulation des élections dans leur ensemble".