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Covid-19 en Corse : « On est sur une dégradation de la situation »


Julia Sereni le Mercredi 27 Janvier 2021 à 18:18

Avec un taux d’incidence du seuil d’alerte de 100 pour 100 000 habitants, la situation sanitaire sur l’île se dégrade, notamment pour la tranche d’âge critique des plus de 65 ans. Si l’augmentation des cas de COVID-19 concerne les deux départements, c’est en Haute-Corse que la circulation virale est aujourd’hui la plus importante.



La directrice de l'ARS Marie-Hélène Lecenne. Photo : Michel Luccioni
La directrice de l'ARS Marie-Hélène Lecenne. Photo : Michel Luccioni
En ce début d’année, les indicateurs sont loin d’être au vert. Avec 100 cas positifs pour 100 000 habitants, la Corse est deux fois au-dessus du seuil d’alerte, fixé à 50. Le taux positivité s’élève quant à lui à 2,6%.
 

Forte augmentation des cas positifs chez les plus de 65 ans
 
Mais ce qui concentre les inquiétudes de la directrice de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Marie-Hélène Lecenne, c’est la courbe des plus de 65 ans : « Sur la semaine 3, le nombre de nouveaux cas positifs est en forte augmentation dans les deux départements de l’île, plus 63% en Corse-du-Sud et plus 72% en Haute-Corse, alors que le taux de dépistage diminue en Corse-du-Sud, moins 9%, et en Haute-Corse, moins 1%.  On est sur une dégradation de la situation » analyse la directrice de l’ARS, « on suit la même évolution que le national ». 
En effet, si le taux d’incidence constaté sur l’île reste bien en-deçà de l’indicateur moyen de 210 cas pour 100 000 habitants , « notre courbe suit la même évolution défavorable » relève Marie-Hélène Lecenne. Cela indique t-il que l’effet du couvre-feu est resté limité ? La directrice de l’ARS reste prudente : « Notre évolution tendrait à le montrer, mais cela mérite d’être évalué au niveau national pour préciser les choses ».
 
La circulation virale plus importante en Haute-Corse
 
Si la dégradation des indicateurs concerne l'ensemble de l'île, il y a néanmoins un contraste entre les deux départements, la Haute-Corse étant la plus touchée, avec 132 cas pour 100 000 habitants contre 65 en Corse-du-Sud. Comment expliquer cette circulation virale plus importante ? « Il faut prendre en compte le fait qu’il y a plusieurs clusters » explique Marie-Hélène Lecenne. En effet, c’est actuellement ce département qui concentre la majorité des clusters de l’île, à savoir les trois services de l’hôpital de Bastia, le centre des soins de suite et de réadaptation (SSR) La Palmola à Oletta, l’Ehpad de Corte, le dernier concernant la partie médico-sociale du centre hospitalier d’Ajaccio. « La caractéristique de ces clusters est leur rapidité de diffusion » indique la directrice de l’ARS. « Nous devons être vigilants sur l’analyse de leur origine, car lorsqu’on teste résidents et professionnels, on a une proportion de professionnels positifs très faible » précise t-elle. Si les clusters tendent à être maitrisés, à ce jour, la situation de l’hôpital de Bastia reste toujours « sous tension », contrairement à celle d’Ajaccio.
 
Pas de nouveaux cas de variants détectés à ce jour
 
« Nous avons transmis tous nos prélèvements pour séquençage et aujourd’hui nous n’avons pas détecté de variants » annonce la directrice de l’ARS. Hormis le cas du 21 décembre dernier, la Corse ne serait donc pour l’instant pas touchée. Pour autant, pas question de se réjouir trop vite pour Marie-Hélène Lecenne : « On sera un jour concernés » prédit-elle.
 
Face à une situation dégradée mais qui reste en-deçà de la moyenne nationale, une gestion différenciée des futures annonces gouvernementales pourrait-elle être possible ? « Compte tenu de l’accélération de la transmission que les variants entraîne, le fait de prendre des mesures identiques peut être un atout pour nous permettre d’écraser notre courbe » indique Marie-Hélène Lecenne. Prévenir plutôt que guérir, en d’autres termes. Cette analyse sera t-elle celle du gouvernement ?