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Corsica Libera : « La volonté d’indépendance des Catalans est une réalité incontestable »


Nicole Mari le Jeudi 13 Novembre 2014 à 19:02

Le 9 novembre, près de 2,25 millions de Catalans se sont rendus aux urnes pour se prononcer pour ou contre leur accession à l’indépendance. Ce référendum d’autodétermination, frappé d’interdit par Madrid et la Cour suprême, est une victoire politique incontestable pour les partis nationalistes. Comme il l’avait fait à Edimbourg pour la consultation écossaise, Corsica Libera a envoyé une délégation à Barcelone. Se félicitant de l’enthousiasme et de la détermination populaire qui ont permis ce scrutin, le mouvement indépendantiste, qui tiendra son assemblée générale dimanche à Corti, y voit un chemin d’espoir pour la Corse.



Une délégation de Corsica Libera a, donc, assisté aux opérations électorales relatives à la consultation sur l’indépendance de la Catalogne. Certains de ses membres, qui avaient la qualité d’observateurs internationaux, ont pu, expliquent-ils, « se livrer à diverses vérifications et constater le bon déroulement des opérations électorales, tant au cours du scrutin qu’au moment du dépouillement ». Rappelant l’énormité des moyens mis en œuvre « 40 000 volontaires ont été mobilisés, 1 600 bureaux électoraux ont été ouverts », ils jugent le résultat « plus que concluant », du fait de la participation très importante de plus de 2,25 millions d’électeurs. « Seulement 200 000 de moins qu’en 2006 (2,5 millions) pour la validation du nouveau statut institutionnel alors qu’à l’époque, il s’agissait d’un scrutin organisé par les autorités officielles avec toute la publicité que cela implique. Ce scrutin d’indépendance n’a, en revanche, fait l’objet d’aucune forme de propagande officielle. Ce qui démontre la forte motivation de l’électorat ! D’autant que jusqu’au matin de l’élection, on ne savait si cette dernière pourrait vraiment se tenir », commentent-ils. Un taux de participation qui devrait encore augmenter puisqu’il est encore possible de voter durant 15 jours.
 
Un résultat incontestable
Corsica Libera revient sur le scrutin qui « s’est déroulé pratiquement sans incident, dans une ambiance d’un grand enthousiasme : de longues files d’électeurs ont pu être vues un peu partout dans le pays ». Et sur le résultat très largement en faveur de la création d’un Etat indépendant (80%) qui montre « de façon incontournable » la volonté du peuple catalan. « On peut certes penser que nombre de partisans du « Non » se sont abstenus, mais ils n’auraient manifestement pu inverser le résultat du scrutin. Pour ce faire, il aurait fallu un taux de participation exceptionnel de 67% et que tous les électeurs supplémentaires s’opposent à l’indépendance. Il est, par conséquent, évident que la volonté d’indépendance des Catalans est, aujourd’hui, une réalité incontestable ». Les Indépendantistes corses observent, également, « la dérive autoritaire du PP au pouvoir à Madrid, qui a menacé Artur Mas, Président de la Généralité, de poursuites pénales ». Ils notent « la mauvaise foi de la presse madrilène qui a choisi des titres de « Une » pour le moins provocateurs : « La Razon » : « Désobéissance, prévarication, malversation » ; « El Mundo » : « Fiction démocratique » ; « ABC » : « Farce »… Au comble de l’hystérie, les dirigeants de certains partis ont clairement demandé que l’on arrête sur le champ le Président Mas ! ». Mais, pour eux, ces réactions seront bien vite oubliées devant la détermination populaire en faveur de la liberté.
 
Enthousiasme et sérénité
De ce voyage, la délégation de Corsica Libera avoue retenir surtout « les images d’enthousiasme et la sérénité avec laquelle des millions de Catalans marchent vers leur indépendance, alors qu’il y a quelques années seulement, en 2006, ils s’exprimaient en faveur d’un nouveau statut institutionnel dans le cadre espagnol ». Elle estime qu’en Ecosse, où le « No » l’avait emporté le 18 septembre dernier, « l’objectif d’indépendance n’est pas compromis, mais différé ». D’autant que, là-aussi, l’évolution est spectaculaire : « En 1997, il n’était question que d’un nouveau statut dans le cadre britannique ». Un parallèle est fait avec la Corse où « l’étape de l’évolution institutionnelle sur laquelle nous travaillons actuellement laissera la place, dans les années qui viennent, au débat sur la souveraineté pleine et entière, l’indépendance nationale ». Avant de fustiger « l’attitude de déni de démocratie adoptée tant par Madrid que par Paris et qui pose une même et unique question : celle du droit des peuples à disposer de leur avenir ».
Ces questions seront, notamment, évoquées dimanche prochain à Corti lors de l’Assemblée générale du mouvement qui se tiendra à la faculté de droit à partir de 14 heures. La série de réunions publiques préparatoires, tenues dans toute la Corse, se clôt, ce vendredi à Figari.
 
N.M.