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Corsica Libera : "En l’état, le PADDUC est inacceptable"


le Mercredi 29 Octobre 2014 à 18:22

A la suite des évolutions négatives ayant récemment affecté le PADDUC et aux différentes interventions de ces dernières heures, Corsica Libera rend publique sa position.



Corsica Libera : "En l’état, le PADDUC est inacceptable"
" Les modifications substantielles ayant été apportées au PADDUC l’écartent de la voie tracée en commun depuis des mois, voie qui avait été actée à travers le PADD. Ces changements ouvrent la porte à des projets dévastateurs,depuis longtemps dans les tiroirs et qui n'attendent que le bon moment pour ressurgir sur la Testa Vintilegna,  à Coti Chjavari , dans la Pinède de Calvi, pour ne citer que les plus emblématiques.
Aussi, il faut le dire clairement : en l’état, le PADDUC est inacceptable.

Toutefois, nous ne pensons pas qu’un éventuel report du débat constituerait un signal positif adressé à la société corse. D’autant que l’opposition de droite, dont les critiques ont des motivations diamétralement opposées à celles des nationalistes et des écologistes, n’a pas renoncé à ressusciter son propre PADDUC, de triste mémoire, qui faisait la part belle aux spéculateurs. Il avait en son temps été clairement rejeté par la société corse. Pourtant, certains élus n’ont pas hésité ces derniers temps à y faire référence, et n’attendent qu’un éventuel changement lors des prochaines échéances électorales pour le remettre à l’ordre du jour.

Il nous paraît donc nécessaire de rétablir sans tarder le dialogue entre d’une part les nationalistes, garants du respect du patrimoine naturel de la Corse et d’autre part le Conseil exécutif, afin de remettre le PADDUC sur les rails du PADD dont les principes ont été voté à une large majorité en janvier dernier.
 En ce qui nous concerne, nous avons rédigé un certain nombre d’amendements en ce sens et nous estimons qu’une solution peut être trouvé dans les heures à venir, par le dialogue, afin que la Corse dispose enfin d’un PADDUC protecteur et axé sur un développement réellement « durable », et ce dès la fin de cette semaine. Afin de barrer la route, définitivement, au retour du PADDUC Santini-Rocca-Serra. Et fermer définitivement la porte à des projets

Il convient de conjurer clairement la tentation d’un pseudo-développement fondé sur la spéculation immobilière, le tout tourisme et, pour alimenter cette démarche, des projets démesurés dont le port de la Carbonite constitue la parfaite illustration. Pour notre part, nous continuerons inlassablement à plaider pour un développement équilibré et maîtrisé par les Corses et pour les Corses
."

I Verdi corsi : "Vous avez dit Développement Durable ?"

L'Assemblée de Corse doit délibérer jeudi 30 octobre 2014 sur le projet de PADDUC qui constitue un document fondamental pour la Corse.
Pour I Verdi Corsi le caractère durable de ce plan implique la préservation de tous les aspects du vivant en vue de la prise en compte des besoins essentiels des habitants de l'île d'aujourd'hui et de demain.
Dans cet esprit, la mise en valeur des ressources de l'île doit s'effectuer en veillant à pérenniser tout particulièrement la qualité de son capital nature et des produits locaux qui sont autant de marqueurs de l'identité de l'île.

A cet égard, le bétonnage de nos sites côtiers et l'accentuation de la désertification de l'intérieur constituent deux risques majeurs qui compromettent l'avenir.
En effet, la Corse a tout intérêt à conserver le caractère sauvage d'un littoral aujourd'hui unique en Méditerranée occidentale. Quant à la désertification de l'intérieur, du fait du réchauffement climatique et de la raréfaction des moyens de lutte contre les incendies, elle peut entraîner la destruction de notre patrimoine végétal et des ressources en eau qui font encore de la Corse un château d'eau unique en Méditerranée.Il est également essentiel de préserver les terres à vocation agricole ou d'élevage afin de pouvoir satisfaire les besoins locaux tout en réduisant nos importations.

Pour prendre en compte ces impératifs, l'Assemblée de Corse doit opérer des choix clairs entre l'intérêt général et une vision à long terme, d'une part, et la dilapidation de nos potentialités en faveur de l'intérêt immédiat de quelques uns, d'autre part.
Pour I Verdi Corsi, le débat sur le PADDUC conditionne véritablement l'avenir du peuple corse en harmonie avec sa terre. 
C'est pourquoi il est très inquiétant de constater qu'après trois ans de concertation allant globalement dans le sens souhaité par les écologistes, les rédacteurs du projet évoluent depuis trois mois en sens contraire, avec une accélération dans les trois dernières semaines :
−  Les ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique ) de type 1 qui sont des secteurs de grand intérêt biologique ou écologique répondant à la définition des espaces remarquables de l'article L146-6 du Code de l'urbanisme étaient inconstructibles jusqu'ici. Elles viennent d'être exclues du PADDUC, suite à une campagne orchestrée par certains élus et les représentants de l'Etat. Le travail remarquable effectué par le Conseil Scientifique du patrimoine naturel constitué de scientifiques reconnus se trouve ainsi foulé aux pieds !

−    Alors que le PADDUC doit valoir schéma regional de cohérence écologique et que le Code de l'Environnement impose de prendre en compte les sites inscrits au titre de la loi de 1930 pour établir la Trame Verte et Bleue, vingt cinq mille hectares viennent d'être supprimés, sans explication, de la Trame Verte et Bleue de la Corse. Cette suppression élimine de facto la cohérence écologique précitée. 
Il est à noter que dans les secteurs supprimés se trouve la remarquable et convoitée vallée d'Aregnu en Balagne, qu'un long article de Corse Matin considérait il y a cinq ans comme la deuxième région ovine de Haute-Corse !
−    Plusieurs espaces remarquables viennent d'être déclassés à Calvi, Prupià et Purtigliolu sans consultation du comité de pilotage. Ces déclassements sont illégaux et révélateurs d'un état d'esprit qui relève du rouleau compresseur !
−    Plus de vingt mille hectares d'espaces remarquables sont menacés de disparition du fait de l'imprécision de leurs limites cartographiques, ouvrant le champ à des abus spéculatifs et des contestations sans fin.
−    Un  nouveau concept vient d'apparaître tout récemment dans le projet PADDUC : les EMU ou "Espaces Mutables pour enjeux urbains et économiques", qui menacent les milliers d'hectares de terres à forte potentialité agricole proches des agglomérations dans la perspective du doublement ou triplement de l'urbanisation existante. 

Avec la multiplication de EMU, la Corse verra s'accentuer sa dépendance alimentaire vis à vis de l'extérieur, de façon irrémédiable.

En corollaire, il est utile de rappeler qu'un sondage effectué en 2O12 révélait qu'une majorité de Corses considérait que la surface des espaces protégés littoraux n'était pas assez importante.
Et actuellement, plus de douze mille personnes, parmi lesquelles de nombreux scientifiques, ont apporté leur soutien à la pétition en faveur de la non constructibilité des ZNIEFF de type 1.
A un autre niveau, I Verdi Corsi ne comprennent pas que l'affirmation du Peuple corse soit exilée hors du corps du document. Comme l'Assemblée de Corse l'avait déjà voté, le Peuple corse doit logiquement être mentionné dans la première partie du document.


En conclusion, I Verdi Corsi considèrent que le document est inacceptable en l'état : 
− absence de cohérence écologique 
− parti pris contre les principes fondamentaux de protection d'un environnement naturel qui appartient également aux générations futures
− marginalisation du Peuple corse...
Ils espèrent néanmoins que le document actuel pourra être amendé avec pertinence lors de la réunion du 30 octobre 2014.


Un'articulu, una bandera

Corsica Libera : "En l’état, le PADDUC est inacceptable"