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Conseil municipal de Bastia : un compte administratif qui divise…


le Mercredi 26 Juin 2019 à 07:10

Le compte administratif 2018, le dernier de la mandature de l'actuelle majorité municipale, qui constituait le gros morceau de la session du conseil municipal de Bastia de mardi soir, a encore donné lieu à une belle passe d'armes entre les hôtes actuels de l'Hôtel de Ville et leurs opposants. Les premiers ont estimé que les capacités d'investissement de la ville lui permettait de de répondre à ses objectifs futurs d'investissement. Les seconds, à l'inverse, ont estimé qu'aucun défi majeur n'avait été relevé, que la majorité avait "géré la ville à la godille" ou que sous le vernis des chiffres comptables "le meuble était en mauvais état".



Le conseil municipal a été précédé par la présentation des projets adoptés par u cunsigliu municipale di i zitelli
Le conseil municipal a été précédé par la présentation des projets adoptés par u cunsigliu municipale di i zitelli
La séance avait pourtant démarré sous les meilleurs auspices. 
Les rapports présentés par la majorité ont été adoptés, à l'unanimité, les après les autres sans soulever la moindre observation de la part de la majorité et pas davantage de l'opposition qui fourbissait  sans doute ses armes pour chauffer la salle de délibérations de l'assemblée communale au-delà de la moiteur engendrée par les conditions météorologiques du jour.


Mais Il s'agit là, au-delà du débat démocratique qui doit absolument s'exprimer, d'un jeu qui est, désormais, de mise quelque soit l'assemblée dans laquelle l'on se trouve, un jeu parfois lassant certes, mais auxquels s'adonnent les élus qui lorgnent, déjà, du côté des prochaines échéances électorales.

C'est l'examen du compte administratif 2018, le dernier de la mandature, exposé par le détail,  par Joseph Massoni, adjoint délégué aux Finances et à la Transparence de l’Action Publique qui, comme bien l'on pense,  a contribué à animer une séance qui s'était bornée jusque-là à entériner une bonne dizaine de rapports...

Un investissement de 19,02 millions d'euros, un excédent budgétaire de 5,11 millions d'euros,  une capacité de désendettement de la ville à 8,86 années, une augmentation des recettes de fonctionnement, une stabilité des frais de personnel : pour Joseph Massoni tous "les indicateurs financiers sont au vert à Bastia" ce qui signifie " que tous les objectifs des orientations budgétaires ont été atteints et dépassés".
"On ne peut pas nous reprocher d'investir ou de ne pas avoir de projets" a répété l'adjoint délégué aux Finances.

François Tatti, le premier à monter au créneau pour l'opposition, s'est attardé sur cette "vision comptable qui paraît parfaite mais en réalité, ce compte administratif où l'on veut nous faire croire que tout va bien, est en décalage total avec la ville aux plans économique et social."
Pour François Tatti aucun défi majeur n'a été relevé.
Pas plus le port de la Carbonite que Portu Novu.
Le président de la CAB a déploré "un encéphalogramme plat"  et ajouté : " c'est notre problème aujourd'hui".


Francis Riolacci n'a pas été plus tendre.
Pour lui la municipalité "n'a pas de cap, pas de programme"
L'élu communiste a rappelé que sur les trois derniers exercices la majorité avait prévu 57 millions d'euros d'investissement mais qu'en réalité seuls 36 avaient été réalisés : "cela veut dire que vous avez une année pleine de retard".
"Quand vous dite que les impôts n'ont pas augmenté vous vous moquez des Bastiais. Non vous n'avez pas touché aux taux, mais vous avez augmenté le poids de la fiscalité. Les amendes de police ont été multipliées par quatre. Aujourd'hui les Bastiais payent plus cher pour se loger et plus cher pour stationner."



Jean-François Paoli est intervenu à son tour relever que les investissements de la ville "n'avaient pas été à la hauteur" malgré le "feu d'artifice des dernières années".
"Au-delà des apparences, les capacités d'investissement de la ville ont baissé.
Le vernis est très joli, mais le meuble est en plus mauvais état que le vernis pourrait le laisser croire".

"Francis Riolacci nous a présenté un tableau apocalyptique de Bastia, mais nos actions sont conformes à nos engagements et nos investissements à la hauteur des chiffres que nous avons annoncé"
a répliqué Jean-Louis Milani, deuxième adjoint au maire non sans rappeler au passage à Francis Riolacci, au-delà des ses "acrobaties",  que le parking Vincetti (prévu pour 17 millions en avait coûté 27 ou que le musée avait évolué de 11 à 17 millions sous l'ancienne mandature.

C'est Emmanuelle de Gentili qui, en l'absence du maire Pierre Savelli qui s'était absenté au moment de l'examen du compte administratif, a mis un terme au débat de façon musclée en s'adressant successivement  à Francis Riolacci et François. Tatti.
Au premier : "Quand ça vous arrange vous dressez des bilans sur quatre ans. Dans le cas contraire vous le faites année après année... Il est faux de dire que nous effectuons plus de travaux provisoires que des travaux d'envergure... Vous comparez 40 ans de gestion à 6 ans de mandat..."

Et à François Tatti : "En tant que président de l'agglo vous auriez dû mutualiser les actions des collectivités de la communauté. Cela n'a jamais été le cas. Vous avez travaillé à stériliser l'outil.".
Et plus dure : "Vous avez l'habitude de mentir, de travestir la vérité..."
De vifs échanges ont suivi.
Puis Emmanuelle De Gentili a repris le cours de son intervention  en évoquant la Carbonite "un projet que mérite la réflexion plus que de la précipitation" puis en mettant au voix le compte administratif, adopté par la majorité.
Le groupe Radical, le MCD et le groupe communiste ont voté contre.

La situation à La Méridionale a été évoquée en fin de séance à travers deux motions : une de la majorité et la seconde de l'opposition...