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Conseil général de la Corse-du-Sud : Où il est question de civisme…


José Fanchi le Lundi 14 Avril 2014 à 14:58

C’était une session de reprise en quelque sorte. Reprise d’après élections municipales, « temps fort de notre démocratie » comme l’a justement souligné le président Jean-Jacques Panunzi en ouvrant la session d’hier. A l’ordre du jour, trois dossiers relatifs à la commission des finances, ainsi qu’un retour sur les dernières élections et la nomination du nouveau Premier ministre



Conseil général de la Corse-du-Sud : Où il est question de civisme…

Dans son allocution, le président du conseil général de la Corse-du-Sud a rappelé la forte mobilisation du département pour les élections : « Ils ont montré leur fort attachement à la première collectivité de proximité qu’est la commune, avec plus de 70% et un pic à plus de 82% enregistré au second tour. Il s’agit d’un taux record qui prend tout son relief comparé aux 64% enregistrés sur le continent.  Voilà un signe de civisme, de vitalité démocratique dont nous pouvons collectivement nous réjouir, en particulier dans une période marquée par une défiance croissante à l’égard du politique. »

J.-J. Panunzi a rappelé également qu’à travers 110 000 inscrits, nombreux ont fait le choix de renouveler leur confiance aux équipes en place : « Il faut y voir la reconnaissance d’un bilan mais aussi l’adhésion aux projets portés par les sortants. D’autres ont en revanche opté pour la voie du changement, de l’alternance, avec l’espoir de voir s’améliorer leur quotidien… »

Le Président a ensuite adressé un message de félicitations et de succès aux vainqueurs en les assurant de l’appui constant du conseil général pour les accompagner et les soutenir dans leurs projets.

Hommage et félicitations
Le président s’est ensuite adressé à ses collègues : « Ce message s’adresse à bon nombre d’entre vous puisque vous avez été nombreux à glaner des suffrages. Sur les 22 élus du conseil général, vous étiez 17 à vous présenter. A ce propos, je lance un salut amical à notre collègue et ami Pierre-Paul Pellegrinetti qui, au terme de 37 années passée à la mairie d’Eccica-Suarella, avait décidé de ne plus se représenter. L’Assemblée départementale copte désormais 9 conseillers municipaux ou adjoints et 7 maires, dont trois « jeunes nouveaux » à qui j’adresse un compliment tout particulier, Laurent Marcangeli, député-maire d’Ajaccio, José-Pierre Mozziconacci, maire d’Olmeto et Paul-Jo Caitucoli, maire d’Argiusta-Moriccio.

J’ai aussi conscience que ces qualités nous manquerons au sein de la majorité départementale puisque le député et conseiller du 1er canton sera amené à se démettre de ses fonctions. L’heure n’est pas encore aux « au revoir » puisqu’un recours est en instance, mais je peux déjà te dire par anticipation, mon cher Laurent, que nous te regretterons vivement. »

Jean-Jacques Panunzi a dressé un rapide bilan de l’activité de Laurent Marcangeli en même temps qu’une carte de visite éloquente, non sans avoir une pensée pour les collègues battus : « Mais ainsi va la démocratie. Le peuple s’est exprimé et nous devons respecter son choix… »


Le conseil départemental mort et enterré ?
Avant d’aborder l’ordre du jour, le président du conseil général a tenu à revenir sur les propos tenus récemment par le Premier Ministre, notamment en ce qui concerne les départements.

Morceaux choisis :

-Voulant marquer une rupture avec les 22 mois de son prédécesseur qui se sont soldés par la déroute aux municipales, le chef du Gouvernement a déclaré vouloir supprimer les départements à l’horizon 2021…

- Le fameux Conseil Départemental porté sur les fonts baptismaux il y a peu, est d’ores et déjà enterré !

- Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour que le Premier ministre piétine sa propre parole et par la même occasion, celle du Président qui, lors de ses vœux à Tulle, réaffirmait la place et le rôle des départements dans le paysage institutionnel français.

- J’attends d’ailleurs avec gourmandise, l’explication de texte de Mme Marylise Lebranchu…

- Qu’il est loin le temps où M. Valls, la main sur le cœur déclarait que « le département était un échelon de proximité essentiel »

- C’était il y a un an, le temps pour le Gouvernement de dire tout et son contraire !


Une négation des libertés locales …

En guise de conclusion, Jean-Jacques Panunzi a déclaré : « En écoutant le Premier ministre dérouler son discours, beaucoup ont subitement dû comprendre pourquoi je me bats depuis des mois contre ces mesures incohérentes et illisibles imposées d’en haut. Beaucoup ont dû réaliser qu’ils avaient désormais toutes les raisons de s’inquiéter pour l’avenir de leurs territoires, pour leurs services publics de proximité. La nouvelle organisation territoriale technocratique qui se dessine est une négation des libertés locales.

Il faut que la réforme soit réfléchie, concertée, adaptées aux territoires en particulier ruraux. Je crois que le Premier ministre aurait en ce sens à gagner à écouter les élus locaux, notamment les Conseillers Généraux qui sont au contact de la réalité, plutôt qu’à les mépriser comme il le fait. »

L’ordre du jour a repris ses droits avec un premier rapport, document de réajustement et de transfert consécutif aux mesures prises dans la loi de finances intervenue après le vote du budget primitif. La décision modificative s’élève à 3 millions d’euros et respecte les équilibres budgétaires.

Autre rapport, celui portant sur les admissions en non-valeur de créances irrécouvrables, qui s’élèvent à 360 000 euros. Troisième et dernier rapport, relatif au déplafonnement des taux de droits de mutation à titre onéreux.

Rapports présentés par M. François Colonna.

J. F