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Confinement acte II, les premiers contrôles à Ajaccio


Julia Sereni le Mardi 3 Novembre 2020 à 09:22

Avec le reconfinement du pays, effectif depuis le vendredi 30 octobre, c’est le retour des attestations de déplacement dérogatoire. Après une période de tolérance accordée pour le week-end de la Toussaint, le préfet de Corse Pascal Lelarge serre la vis : du débarquement des bateaux sur le port d’Ajaccio au marché en passant par les rues du centre-ville, les contrôles s’intensifient et, pour les récalcitrants, les sanctions tombent.



Images Michel Luccioni
Images Michel Luccioni
« Je viens de me prendre 135€ ! » s’exclame Martin, un peu agacé. Faute de pouvoir présenter son attestation de déplacement dérogatoire aux policiers, le jeune homme écope d’une amende. « À peine descendu du bateau, on me demande ce papier. Je l’avais hier mais aujourd’hui je ne l’ai pas ! » se défend-il.
 
Comme Martin, ce mardi 3 novembre, tous les passagers et véhicules du Jean-Nicoli en provenance de Marseille et du Mega-Express de Toulon doivent se soumettre à leur arrivée au port d’Ajaccio à un contrôle des forces de l’ordre. « Attestation de déplacement et pièce d’identité s’il vous plait » leur demande t-on. La plupart du temps, les voyageurs se prêtent de bonne grâce à cette contrainte, à l’instar de Jérôme, avocat en déplacement professionnel : « C’est normal de réaliser ces contrôles ». Et d’autant plus nécessaire que la fameuse attestation ne leur a pas forcément été demandée à l’embarquement.
Résultat, sur les 14 piétons et 160 véhicules contrôlés, 6 personnes ont été verbalisées.
 
Des contrôles sanitaires 
Vérification des attestations, mais aussi contrôles de température. Juste avant la sortie du port, ils sont réalisés systématiquement, en drive pour les voitures et via une caméra thermique pour les piétons. Si une température anormalement haute est décelée, le passager se voit remettre un flyer avec les instructions à suivre.
 Après un week-end de la Toussaint placé sous le signe d’une certaine tolérance, les forces de l’ordre passent désormais dans une phase répressive assumée. « On n’est plus en train de faire de la pédagogie » martèle le préfet de Corse Pascal Lelarge. « Essayer de passer à travers les gouttes cette semaine, ça ne passera pas » prévient-il.
 
Néanmoins, les moyens mobilisés sur ce type d’opérations restent contraints. En cause, le passage en plan vigipirate renforcé jeudi 29 octobre suite aux différents attentats qui ont frappé le pays. « Les personnels sont surmobilisés » explique Pascal Lelarge, « il y a des alertes attentats qui nécessitent une adaptation : il s’agit aujourd’hui d’être beaucoup plus attentifs aux établissements scolaires et aux lieux de culte, qui sont à risques, donc cela consomme des moyens ».
Aussi, pour le préfet, la meilleure réponse reste la responsabilisation individuelle : « Le meilleur contrôle, c’est l’auto-contrôle » assure t-il. « On ne peut pas être derrière chaque concitoyen et le verbaliser, néanmoins il y a des secteurs où il fait mettre le paquet comme les transports ».
 
Une attention particulière portée aux transports, mais dans une moindre mesure que ce que le Premier ministre avait laissé entendre lors de son allocution du jeudi 29 octobre. Si Jean Castex avait annoncé qu’un test PCR négatif serait exigé pour tous les ressortissants étrangers se rendant sur le territoire national, il semble que les contrôles se limitent aujourd’hui aux seules personnes venant de la zone hors Schengen.
 
Des contrôles en centre ville
Plus tard dans la matinée, une seconde opération de contrôles a eu lieu en centre-ville. Arrêt stratégique, la place du marché. « C’est un lieu visible et connu des Ajacciens » indique le commissaire Julien Pimpaud, directeur adjoint de la sécurité publique. « Il permet de sensibiliser tout type de public ».
Déplacement professionnel ou achats de première nécessité à réaliser, cette fois-ci, tout le monde est en règle.
 
Des contrôles qui vont s’intensifier ces prochains jours sur l’ensemble de l’île. « Nous allons en faire à Bastelica, à Cauro… » annonce le Préfet. « La règle est la même pour tout le monde, pour les gens d’Ajaccio comme pour ceux des villages ».
Et il entend bien la faire respecter.

On écoute son interview.