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Cinéma : « La Nuit Venue » en avant-première à Ajaccio


Laurent Hérin le Vendredi 26 Juin 2020 à 16:42

Frédéric Farrucci présente son premier long métrage « La Nuit Venue », en avant-première, samedi soir au cinéma L’Ellipse. L’occasion pour le public ajaccien de découvrir ce film noir sur grand écran et d’échanger avec le réalisateur à l’issue de la projection.



Frédéric Farrucci dans la lumière pour un grand film noir
Frédéric Farrucci dans la lumière pour un grand film noir
Avant-première
Les projecteurs sont restés éteins pendant trois longs mois. Alors que les cinémas rouvrent, le réalisateur Frédéric Farrucci en profite pour aller à la rencontre du public présenter son premier long métrage, La Nuit Venue. Il était au Régent lundi dernier, il sera ce samedi 27 juin, sur ses terres, à L’Ellipse pour une nouvelle projection en avant-première – le film sort en salle le 15 juillet – et pour échanger avec le public. La Nuit Venue suit la rencontre entre une call-girl et un immigré chinois clandestin contraint de rembourser sa dette à une triade en étant chauffeur VTC. Un premier film d’une incroyable maitrise salué par la critique et récompensé en Festival : prix du public au Champs-Élysées film festival, prix de la mise en scène et meilleure musique au Festival de Saint-Jean-de-Luz ainsi qu’à la Baule.
 
Un regard
Frédéric Farrucci est « discret et humble » comme le souligne un portrait de lui sorti ce vendredi dans le quotidien de l’île. Il l’est, oui, mais pas seulement. Ce cinéphile est aussi un homme perspicace, exigeant, très travailleur et qui s’accroche à ses projets. La Nuit Venue a mis presque dix ans pour se monter et Frédéric a connu son lot de déconvenue sans jamais cesser d’y croire. C’est aussi pour cette raison qu’il s’attache à une sortie en salle.
Il réussit le pari de proposer un grand film avec un budget relativement modeste pour ce genre de production. La qualité des plans, de l’image et du son ont été salués par la presse. Guillemette Odicino pour Télérama n’hésite pas à le comparer à de grands maîtres : « Tout le long de ce magnifique drame atmosphérique, on pense, en vrac, à Collatéral de Michael Mann, pour les jeux de brillance sur l’asphalte et les carrosseries, à Wong Kar-wai, tant les néons nimbent et transpercent les lieux et les visages, mais aussi à un certain cinéma français, celui de Leos Carax ou du Jean-Jacques Beineix de Diva qui ne craignait pas de styliser la ville et ses secrets passé minuit. »
Et même si Frédéric, avec toute son humilité, se sent un peu gêné de ces références, il avoue son admiration pour ces réalisateurs et ces films qui ont forcément nourrit son travail : « J’ai évidemment beaucoup pensé à Taxi Driver de Martin Scorsese. » Au-delà de l’aspect technique, le film repose sur un scénario puissant et très documenté, sur un monde que l’on connaît peu, rarement abordé au cinéma de cette manière. Et c’est le regard qu’il porte sur cette communauté d’immigrés chinois qui fait toute la différence.

CNI a rencontré le réalisateur à l’occasion de son avant-première à Bastia :
 
- Vous présentez La Nuit Venue en avant-première à Bastia puis à Ajaccio. D’autres projections sur l'île vont suivre. C’est important pour vous d’accompagner le film en Corse ?
- Très important. Vous connaissez l’expression : « Nul n’est prophète en son pays ». Et pourtant, c’est bien là qu’on a envie d’être aimé. La rencontre avec le public corse et son opinion sur le film m’importent donc énormément. Et bien que l’action se déroule à Paris, La Nuit Venue évoque une communauté dont j’ai découvert, de manière assez surprenante, qu’elle ressemblait à la nôtre à plus d’un titre, notamment dans la nature des liens familiaux. Quand le personnage principal évoque sa grand-mère, c’est de la mienne qu’il s’agit.

- Ces avant-premières marquent la réouverture des cinémas. Pendant cette période difficile, vous n’avez pas cédé aux sirènes de la VOD, vous teniez à une sortie en salle ?
- Absolument. Le film a été pensé et fabriqué pour la salle et nous sommes impatients, avec mes productrices et mes distributeurs, de le livrer au public dans les conditions idéales qu’offre ce lieu : la taille de l’écran, l’obscurité totale, la qualité du son, et surtout le partage d’une expérience sensible collective (ce qui, je crois, a manqué à beaucoup de personnes pendant le confinement).
 
- Après ce premier long qui va maintenant vivre sa vie, vous avez de nouveaux projets ?
- Oui. Je devrais tourner un court-métrage dans l’extrême-sud de l’île à la fin de l’été et j’écris un nouveau long-métrage dont l’action se déroulera également en Corse.

• La Nuit Venue,
en avant-première à L'Ellipse d'Ajaccio, samedi 27 juin à 21h. Tarif : 4€. Dans le respect des contraintes sanitaires éditées par le cinéma.