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Calvi : Une plaque à la mémoire des sergents-chefs Pascal Thithardt et Marcel Kalafut


Jean-Paul-Lottier le Mardi 11 Novembre 2014 à 21:45

Le 100e anniversaire de la Guerre 14/18 a été marqué à Calvi par une cérémonie aux monuments aux morts de Calvi. A cette occasion, les noms du sergent-chef Marcel Kalafut, mort pour la France au Mali en mai 2014 et du sergent-chef Pascal Trithardt, mort en opération au Tchad, en novembre 1998 ont été inscrits et une plaque a été dévoilée, en présence des parents et de la sœur du S/C Kalafut.



Calvi : Une plaque à la mémoire des sergents-chefs Pascal Thithardt et Marcel Kalafut

Il y avait foule à 16h30 au Monument aux Morts de Calvi pour assister à la cérémonie du 100e anniversaire de la Guerre 14/18
Auparavant, en l’église Sainte-Marie Majeure de Calvi, c’est l’archiprêtre Ange Michel Valery qui célébrait mla messe du souvenir, en présence d’Anne Ballereau, sous-préfète de Calvi, Ange Santini, Maire de Calvi et de nombreuses autorités.
Au monument aux Morts, le colonel Olivier le Secretain du Patis, commandant en second du 2e REP de Calvi passait les troupes en revue.
Une importante délégation d’officiers et sous-officiers, de représentants des associations d’anciens combattants et  de l’amicale des anciens légionnaires avaient également pris place autour du monument.
Le colonel Le Secretain du Patis procédait ensuite à une remise de décorations.:
Croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent : caporal-chel  Bartosz Grudzien
Croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze :  caporal Romain Karampounis et légionnaire de 1re classe Ho Jung, Igor Ptcholkin, légionnaire 1re classe Milan  Stanislavljevic
Médaille d’or de la Défense Nationale argent : sergent Dasilva Braga

Ange Santini, Maire de Calvi prenait ensuite la parole. Dans un premier temps, il revenait sur cette première Guerre Mondiale et ses lourdes conséquences :
« Il y a cela un peu plus de 100 ans,  l’Allemagne déclarait la Guerre à la France. S’en suivi un conflit mondial, meurtrier. Vous le savez comme moi l’un des conflits le plus meurtrier du monde. Près de 20 millions de morts, autant de civils que de militaires, autant parmi les alliés que dans les empires centraux.
Notre pays à lui seul paya un très lourd tribut. Près 1 400 000 militaires tués, plus de 3 000 000 de blessés. En ce jour nous commémorons le 96ème anniversaire de l’armistice. Et en même temps nous avons une pensée pour tous nos soldats morts au champ d’honneur »


En présence de la famille du  sergent-chef Kalafut
« À Calvi, cette année, c’est une émotion particulière qui nous étreint. À l’occasion de cette commémoration,  avec le conseil municipal au complet nous avons souhaité inscrire au Monument aux Morts de notre ville deux noms supplémentaires. Deux noms de sous-officiers du 2ème REP, deux noms de sous-officiers de notre Régiment. Le premier c’est le sergent-chef Pascal Trithardt, mort en opération extérieure dans le cadre du dispositif épervier au Tchad en 1998, dont le nom par décret a été autorisé à être inscrit au monument de la ville d’où il était membre en tant que citoyen mais aussi de la ville où il repose à jamais. En effet,  depuis 1998 il est enterré au cimetière de la ville dans le carré militaire des militaires morts pour la France.
Le deuxième nom nous touche de beaucoup plus près, il s’agit du sergent-chef Marcel Kalafut, mort pour la France dans la nuit du 7 au 8 mai dernier durant l’opération Serval au Mali. Je veux saluer parmi nous la présence ce soir, avec beaucoup d’émotion, de son père, de sa mère et de sa sœur qui ont fait le déplacement après l’hommage de la Nation rendu ce matin à  Paris, pour assister à cette cérémonie.

Marcel Kalafut faisait partie  d’un  régiment d’élite, de notre régiment, au  sein du groupement des commandos parachutistes. L’élite parmi l’élite. Et il aura payé de sa vie son engagement.
Lui le Slovaque de naissance qui est venu verser son sang, donner son sang pour défendre notre patrie, la France. Il rejoint son coéquipier mort au combat au Mali le 13 février 2013, le sergent-chef Harold Vormezeele dont le nom, naturellement, est gravé sur le Monument aux Morts de la ville de Calvi. Il a rejoint la grande cohorte des légionnaires parachutistes. Il a rejoint ses anciens, ceux des Bataillons étrangers parachutistes, ceux des régiments étrangers parachutistes dont les noms sont inscrits en lettre d’or devant l’entrée du Camp Raffalli, devant le musée.
Il est devenu avec ceux qui l’ont précédé, comme a su si bien le décrire l’un de vos généraux  ô combien célèbre, un archange des temps modernes. Mais l’inscription du nom du sergent-chef Marcel Kalafut sur le Monument aux Morts de la ville de Calvi revêt aussi un autre symbole. Cela fait pratiquement 50 ans que le 2ème REP est ici chez lui, à Calvi. C’est sa ville, c’est notre Régiment. Et c’est tout autant symbolique aujourd’hui que d’écrire  sur ce Monument aux Morts à la suite des Calvais d’origine, des Calvais de sang qui ont donné leur vie pour la France, notamment pendant cette grande Guerre. Souvenez-vous du 173ème régiment d’infanterie, le régiment des corses. Souvenez-vous de leur devise : « Aio Zitelli ! Allons enfants ! » , ce qui n’est pas sans nous rappeler notre Hymne Nnational. Aujourd’hui c’est avec beaucoup d’émotion, mais aussi avec une fierté non dissimulée que nous allons graver ces deux noms ».
Puis, s’adressant directement aux parents et à la sœur du S/C Kalafut, le Premier Magistrat de la Ville ajoutait non sans émotion :
« Je voulais vous dire à vous ses parents, vous sa sœur, que votre fils, votre frère n’est pas mort pour rien. On se pose toujours la question lorsqu’on perd nos jeunes hommes, nos jeunes sous-officiers, nos jeunes soldats très loin à des milliers de kilomètres. Mais le monde est en guerre, nous sommes en guerre et leur sacrifice n’est pas vain. Cette guerre sournoise, perfide qu’il faut livrer contre le terrorisme, et bien en la livrant en dehors de nos frontières nous évitons par la même de n’avoir malheureusement à compter des drames sur le sol de la France et sur le sol de l’Europe. Je voulais vous dire, à vous, ses chers parents, qu’il est mort pour la France, au nom de la France, qu’il a défendu les valeurs sacrées de notre République. La Liberté, l’Égalité et la Fraternité ».
Ange Santini invitait ensuite la famille à venir au pied du monument, dévoiler la plaque où sont désormais inscrits les noms de leur fils Marcel Kalafut mais aussi celui de Pascal Trithardt.

La cérémonie se poursuivait avec la lecture des manifestes du président de l’UFAC par Claude Deceuninck et celui de Kader Arif par Anne Ballereau
Enfin, il était procédé à plusieurs dépôts de gerbes, suivis de la sonnerie aux morts, d’une minute de silence et de l’hymne national.
Un apéritif offert par la municipalité devait suivre à l’Hôtel de Ville.
Outre les personnes déjà citées, on a noté la présence de Jean-Toussaint Guglielmacci, conseiller général du canton, Pancrace Guglielmacci, Jean-Louis Delpoux, Françoise Séveon, adjoints au maire, Maguy Brandaloni, Laurent Guerini, conseillers municipaux, capitaine Burles, commandant la Cie de gendarmerie de Calvi-Balagne…..