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CFC : La contestation s'est déplacée à Ajaccio


le Jeudi 7 Février 2013 à 19:08

Il fallait s'y attendre : les grévistes CGT des Chemins de fer de la Corse ont traversé le col de Vizzavona pour porter la contestation jusqu'à l'Hôtel de région. Rassemblés dans un premier temps devant le siège de la collectivité territoriale, ils ont réussi à forcer l'entrée de l'institution pour aller s'installer dans les travées réservées au public de l'assemblée de Corse qui était en session. Là le dialogue a pu s'instaurer avec Paul-Marie Bartoli le président de l'office des transports. Mais le conflit n'est pas terminé pour autant. Jeudi, les trains ne circulaient toujours pas en Corse.



CFC : La contestation s'est déplacée à Ajaccio
Cette intrusion n'a guère été du goût de Paul Giacobbi qui n'a pas manqué de le faire savoir en affirmant, haut et fort, qu'il n'avait pas "l'habitude"de sièger sous la menace".
Mais menace ou pas, la rencontre entre les grévistes et Paul-Marie Bartoli a bien eu lieu après bien des passes d'armes dans l'hémicycle.
Au sortir de cette entrevue, qui avait été précédée d'une question orale de Marie-Antoinette Santoni-Brunelli (Voir par ailleurs) Paul-Marie Bartoli a expliqué qu'il avait reçu la délégation de la CGT mais pas seulement puisqu'il y avait aussi "beaucoup de non syndiqués voir même des militants du STC."

"Je vais tenir l'engagement"
"De qui il en retourne ? J'ai signé en Juillet et en Décembre un projet de statut avec le seul STC, syndicat majoritaire. Dès le mois de Juillet nous avons constaté qu'il y avait quelques incohérences au niveau de la réglementation du travail. Sur ce volet là, je m'étais engagé, une fois les négociations achevées, à rectifier ces incohérences qui sont à la marge. La CGT, au cours de l'entrevue qui vient de se dérouler, à reconnu que 90% du statut l'agréait. On est bel et bien dans des rectifications que je compte prendre à ma charge puisque je leur ait écrit ça dès le 21 Décembre. Ils m'ont répondu, le STC le 28 Décembre, et la CGT le 7 Janvier 2012.  L'engagement que j'ai pris en Juillet et le 21 Décembre par écrit je l'ai confirmé par un courrier le 1er Février 2013. Je vais tenir l'engagement qui consiste à rectifier ce qui ne va pas dans le volet réglementation du travail. Dans son courrier du 7 Janvier la CGT m'a montré aussi quelques difficultés sur le volet rémunération notamment au niveau de la grille et de certaines primes."
"J'ai constaté que dans ce que j'avais signé le 4 Juillet sur les autres volets, il y avait un préambule où il était dit  que "
le volet rémunération sera discuté entre les 2 organisations syndicales et la CTC mais aussi la SEM chemins de Fer de la Corse". Là-dessus il est exact que, pour une cause que je ne peux pas connaître parce que ce n'est pas de ma compétence, le cabinet qui avait été mandaté par la SEM n'a pas pu associer à la négociation les cadres de l'entreprise".

"Comment sortir de la crise?"
" Qu'est ce que je propose pour sortir de la crise ? Ce n'est surtout pas de rouvrir de négociations. Mais à enveloppe constante, parce que la CTC ne peut pas mettre un euro de plus - elle a mis 24 millions d'euros sur la table par an, c'est à dire deux fois plus que ce qui était le cas lorsqu'il y avait la SNCF - nous proposons que le cabinet qui est assistant-maîtrise d'ouvrage missionné par la CTC, le cabinet qui est missionné par la SEM, et les deux organisations syndicales reprennent langue, non pas pour renégocier, mais pour les associer à la réflexion sur la grille et sur les fameuses primes, avec les chefs de service de la SEM des chemins de fer. C'est tout ce que je peux faire en l'état."

"Si mon chemin de croix s'arrêtait là"
" Nous devons évoluer à enveloppe constante. je suis là pour faire avancer les choses. Je ne suis un "jusqu'auboutiste" mais la signature que j'ai apposée en Juillet et en Décembre je vais l'honorer. Je ne peux pas rouvrir de négociatons, je ne peux procéder qu'à des rectifications à la marge sur ce qui ne va pas, comme je m'y étais engagé. Le fait nouveau d'aujourd'hui c'est que je suis tout a fait d'accord, puisque c'était prévu au protocole, de faire revenir les deux cabinets d'avocats missionnés par la CTC et par la SEM pour dire : "regardez s'il y a des choses qui ne vont pas, comme le prétend la CGT, et est-ce que vous pouvez les rectifier ?"
"Pour conclure je crois que si l'on en arrive à des situations pareilles, c'est parce que, contrairement à ce qui se passe dans toutes les entreprises du monde, quelles soient privées ou publiques, ici il n'y a pas d'intersyndicale ce qui fait que je suis contraint de négocier avec deux organisations syndicales. Mais si mon chemin de croix s'arrêtait là ça, le fardeau serait facile à porter. Au sein des deux organisations syndicales il y a plusieurs chapelles et que si je les écoutais je devais négocier avec les 250 salariés un par un !

"Il y a eu une amorce"

Au sortir de l'entreveue, Barthélémy Luciani porte-parole des grévistes CGT donnait son sentiment de la sorte aux micros qui se tendaient vers lui.
"Nous nous sommes compris dans la globalité. Nous attendons un courrier de sa part. Il était convenu que le protocole d'accord du 4 Juillet 2012 n'avait pas été respecté. De ce fait, la SEM sera associée, comme convenu, aux discussions, sur le statut social notamment, au niveau du volet rémunération. Les deux syndicats seront associés aux discussions avec les deux cabinets d'avocat. A présent nous attendons d'avoir le sentiment des cheminots pour voir les suites que nous donnerons à notre mouvement. Il y a eu une amorce, j'espère qu'elle sera relatée dans le courrier que nous attendons".