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Bernard Cazeneuve en visite en Corse-du-Sud : Un petit tour et puis s’en va


le Lundi 13 Juillet 2015 à 22:18

Le ministre de l’Intérieur était sur l’île en ce lundi. Une visite officielle qu’il a débuté à Ajaccio en visitant le centre de commandement avancé de la Sécurité Civile et la aéro-navale d’Aspretto. Il a ensuite convié les élus à un déjeuner républicain à la préfecture, avant de partir vers la Haute Corse. Mais ce que l’on retiendra avant tout de cette visite c’est que Bernard Cazeneuve, venu parler feux de forêt et sécurité, a botté en touche sur toutes les questions politiques à peine esquissées en Haute-Corse lors d'une allocution qui mettait un terme à sa journée sur l'île. Une visite qui laisse donc nombre d'élus sur leur faim



Bernard Cazeneuve en visite en Corse-du-Sud : Un petit tour et puis s’en va
Pas de grande annonce. On s’y attendait. Pas de réponses non plus quant aux grandes questions sur l’avenir de l’île. Somme toute une visite de routine pour Bernard Cazeneuve. Présent sur l’île ce lundi, le ministre de l’Intérieur est venu parler du dispositif feu de forêts et de la sécurité, et seulement de cela. Qu’on se le dise.
Arrivé dimanche soir à Ajaccio, c’est par la cité impériale qu’il a donc débuté sa visite officielle. Lundi matin, il était ainsi au centre de commandement avancé de la Sécurité Civile, où, escorté par le colonel Pierre Salinesi, directeur du SDIS 2A, il a passé en revue les troupes des acteurs de la saison « Feu de forêt ». Pompiers, gendarmes, sapeurs forestiers, militaires, pilotes de Canadair, ils étaient tous là. Toute la grand-messe  du dispositif de lutte incendie rangé au garde à vous pour l’occasion. Le temps d’échanger quelques poignées de mains, d’adresser quelques mots d’encouragement et voilà le ministre reparti vers la base aéro-navale d’Aspretto. Là, il rencontre le Cross Corse, avant que les gendarmes du PGHM, ne lui fassent une démonstration d’intervention sur site. Des gendarmes que le ministre a tenu particulièrement à féliciter et à remercier pour leur gestion du drame du cirque de la Solitude, que ces derniers n’ont pas manqué de lui détailler.
 
Le ministre botte en touche sur la chose politique
Sur les coups de 13 heures, Bernard Cazeneuve, de retour à la préfecture, y a reçu les élus, autour d’un déjeuner républicain. L’occasion, pensait-on, de discuter de ces grands sujets à propos de l'avenir de la Corse. Que nenni ! A la sortie, un mot d’ordre revient dans toutes les bouches : rien à signaler. Et quelques minutes passées en la compagnie de Bernard Cazeneuve, que d’aucuns qualifieront  moment de convivialité, où seuls quelques échanges informels ont vu jour. Après quoi le ministre s’est envolé vers la Haute Corse afin d’inaugurer les nouveaux locaux du SDIS, à Furiani. La chose politique n’est décidément pas à l’ordre du jour.
 
Même interrogé par la presse insulaire, le ministre se refuse à tout commentaire. Il botte en touche sur la question de l’amnistie. Il se refuse de commenter le communiqué du FLNC qui, sciemment envoyé à la presse quelques heures auparavant, visait probablement à insuffler une piqure de rappel sur l’évolution de la situation politique en Corse. Enfin, il s’étend à peine plus sur la mise en place de la collectivité unique.
Et pourtant, Bernard Cazeneuve n’était pas venu seul en Corse. Accompagné par Michel Rocard, certains ont un temps voulu voir un signe dans cette présence. Un signe que ce dernier l’a balayé d’un revers de manche, indiquant être seulement venu accompagner le ministre, avec lequel il est très lié d’amitié, pour découvrir le travail de ces forces de sécurité.
 
Bernard Cazeneuve rencontre Corsica Libera
Une visite-éclair qui laisse donc un goût d’inachevé dans la bouche de nombre d’élus, à commencer par les nationalistes. Et si Femu a Corsica avait fait le choix de ne pas répondre à l’invitation du ministre, les élus de Corsica Libera ont pu quant à eux rencontrer le ministre en aparté durant le déjeuner républicain.
« Nous avons échangé longuement avec le ministre de l’intérieur en portant notre message de construction au bénéfice de la Corse », a ainsi lancé Jean-Guy Talamoni en sortant de la préfecture, tout en restant très évasif quant au contenu des échanges : « Aujourd’hui tout ce que je me bornerai à dire c’est qu’en choisissant de se faire accompagner par Michel Rocard, le ministre a sans doute voulu donner un signe. Michel Rocard étant le médiateur que nous avons choisi, c’est un élément qui ne peut être reçu que positivement. Mais au delà des symboles, il appartient aujourd’hui à Paris de faire sa part du chemin. La Corse a fait sa part du chemin avec les décisions de l’Assemblée, avec la décision du FLNC il y a un an, et avec le communiqué de cette nuit qui réitère sa décision ».

Manon PERELLI