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Bastia : un commerçant en grève de la faim pour protester contre un arrêté municipal


Pierre-Manuel Pescetti le Mercredi 23 Juin 2021 à 16:01

Ce mercredi 23 juin, Nabil Ourarhi a entamé une grève de la faim devant la mairie de Bastia. Il proteste contre un arrêté municipal lui interdisant d'ouvrir son commerce entre minuit et 6 heures. Un arrêté motivé par les nombreuses plaintes du voisinage pour nuisances sonores.



Nabil Ourarhi devant son commerce. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Nabil Ourarhi devant son commerce. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
L’Oasis est bien connue des bastiais. Surtout des oiseaux de nuit. Ce snack situé dans une ruelle près  de la place du marché est le lieu de rendez-vous des fêtards, désireux de se restaurer au milieu de la nuit. Un rendez-vous nocturne qui selon certains occasionne de fortes nuisances sonores, gênant le voisinage.

En novembre 2019, la mairie signale les plaintes des voisins au propriétaire de l’établissement, Nabil Ourarhi. Il est convoqué à la mairie de Bastia pour prendre connaissance d’un arrêté municipal lui interdisant d’ouvrir son commerce de minuit à 6 heures du matin. Motif : les voitures stationnées devant l’établissement et les nuisances occasionnées par les clients sont de plus en plus pointées du doigt par le voisinage. 

La place du marché comme rendez-vous nocturne

« Pourquoi m’interdit-on de travailler la nuit à partir de 2019 alors que cela n’a gêné personne pendant toutes ces années ? » questionne Nabil Ourarhi qui a ouvert le snack en 2012. Pour la mairie, la réponse est claire : « le comité de quartier a multiplié les plaintes contre cet établissement. Il génère trop de nuisances sonores. Le maire doit la tranquillité à ses administrés ». Nabil Ourarhi parle « d’injustice ». Pour lui, le problème du bruit sur la place du marché est général et ce n’est pas en fermant son établissement que les choses vont s’améliorer. D’autres commerces ouvrent également la nuit pour de la restauration rapide dans le quartier mais selon Nabil Ourarhi « seul l’Oasis a fait l’objet d’un arrêté municipal ». Pourtant la mairie a bien tenté la conciliation entre le comité de quartier et le propriétaire de l’établissement. Mais rien n’y fait. « Toutes les plaintes sont dirigées vers cet établissement. Les autres génèrent moins de nuisances » dit-on à la mairie.

Une première piste de réflexion

Des solutions ont bien été cherchées par toutes les parties. Un agent de sécurité a même été engagé par le propriétaire de l’Oasis pendant quelques mois pour réduire les attroupements mais rien n’y fait. Les nuisances continuent et les plaintes avec. La mairie a quant à elle proposé de trouver un autre emplacement mais la proposition a été refusée par Nabil Ourarhi. « J’ai mis 10 ans à construire ma clientèle, l’emplacement est connu pour ça alors je ne peux pas bouger maintenant ou alors qu'on me laisse travailler la nuit quelques mois, le temps de trouver autre chose » affirme-t-il. S’il respecte l’arrêté municipal qui le vise, il parle d’une situation qui se dégrade de jour en jour. Pour autant, « hors de question » d’aller contre la décision de la mairie sous peine d’être frappé par une fermeture administrative.
Malgré les tentatives du propriétaire pour réduire les nuisances sonores, le bruit continue jusque tard dans la nuit, accompagné par les plaintes du voisinage. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Malgré les tentatives du propriétaire pour réduire les nuisances sonores, le bruit continue jusque tard dans la nuit, accompagné par les plaintes du voisinage. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti

Une grève de la faim pour attirer l'attention

Nabil Ourarhi a tenté d'attirer l'attention sur sa situation ce mercredi 23 juin dès 8 heures du matin. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Nabil Ourarhi a tenté d'attirer l'attention sur sa situation ce mercredi 23 juin dès 8 heures du matin. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Pour protester contre ce qu’il considère comme une injustice Nabil Ourarhi a entamé une grève de la faim ce mercredi 23 juin. À 8 heures, il était devant la mairie de Bastia, une banderole revendicative attachée aux grilles, pour attirer l’attention de la population et du personnel de la mairie.