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Bastia : émouvant hommage à Léo Micheli


Philippe Jammes le Samedi 11 Septembre 2021 à 18:34

En hommage à Etienne Micheli, dit Léo, dirigeant de la résistance corse, décédé le 31 août dernier à l’âge de 98 ans, sa famille et les Fédérations de la Corse du Parti communiste français, organisaient ce samedi une cérémonie au Cimetière de Bastia devant le monument dédié aux Résistants.



Entre 200 et 300 personnes étaient réunies ce samedi devant le monument sous un chaud soleil. La famille, des amis, des compagnons de lutte du PCF, des membres de syndicat, des élus. Michel Stefani bien sûr, secrétaire régional du PCF en Corse, Gilles Simeoni, président de l’Exécutif de Corse, Michel Castellani et Jean-Félix Acquaviva, députés, Pierre Savelli, maire de Bastia, Dominique Bucchini … Toute une foule venue rendre un dernier hommage à celui qui était le dernier survivant des responsables de la résistance Corse durant la Seconde Guerre mondiale. Membre du Parti communiste, engagé dans la clandestinité, il avait rédigé, le 1er mai 1943, le tract appelant le peuple corse à l’insurrection contre l’occupant. C’est un Michel Stefani très ému, la voix tremblante, les yeux rougis qui a pris la parole en premier.


Léo Micheli, un personnage historique
Le secrétaire régional du PCF Corse devait dresser le portrait du cher disparu, rappeler son parcours politique, de résistant, de militant, de syndicaliste. «Un homme attachant, attentif qui vivait avec la volonté de servir l’intérêt de la classe ouvrière et du peuple » soulignait-il. «Personnalité exceptionnelle, dernier chef historique de la résistance, grand acteur de cette épopée magnifique qui donna à la Corse, et à la France, une place éminente dans le nécessaire combat contre le fascisme et le nazisme, Leo Micheli était un communiste. Un communiste « de référence »… Son intégrité, son parcours, sa stature politique et morale, son rayonnement personnel, son élégance intellectuelle, parmi les siens et ceux qui ne partageaient pas ses convictions, permettent de le dire ainsi. De par son parcours, il est devenu un personnage historique. Après la guerre, il s’est fait un devoir de perpétuer le souvenir. Les communistes, les Corses doivent beaucoup à cet homme d’exception... Merci à toi ! Au revoir camarade !
Que la terre corse te soit légère, toi qui as su si bien la défendre et l’honorer. Elle s’en souviendra.
Et nous, dans les conditions de notre temps, à notre manière, nous continuerons ton combat…
».


Une vie exemplaire à tous les égards
Sixte Ugolini pour l’ANACR, Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, prenait lui aussi la parole pour lui rendre hommage. «Sa vie a été exemplaire à tous les égards. Il a inspiré tous ceux qui l’ont connu et côtoyé. Il a servi d’exemple. Il savait donner un sens à tout ce qu’il entreprenait. La transmission était sa grande passion. Léo n’est plus mais il vit encore en nous. Sa voix résonne encore car c’est la voix de la lutte et de l’espoir. C’est une perte pour nous tous. Nous le pleurons. »


Un parcours riche, un engagement déterminé
« Je tiens à exprimer à toute sa famille notre soutien et notre affection » poursuivait Gilles Simeoni, le président de l’Exécutif de Corse. «Je salue la mort d’un grand homme, au parcours riche, à l’engagement déterminé. Il était indispensable que la Corse  exprime publiquement et solennellement sa gratitude à Etienne Micheli. C’était un chef historique, un grand homme, une figure de l’histoire contemporaine de la Corse. Il reste un juste parmi les justes, un homme libre, un militant communiste, un immense héros. L’héritage transmis est immense et précieux au moment où l’on observe un regain de la haine et de la violence. C’est la dernière voix de la résistance corse qui s’éteint. Il est temps aujourd’hui qu’il y ait en Corse un musée de toutes les résistances. L’héritage de Léo et de ses compagnons est infiniment grand».
La cérémonie se poursuivait par une minute de silence, le chant des partisans et la Marseillaise. Les dernières notes de celle-ci jouées, Francis Riolacci, pilier du PCF entonnait l’Internationale, repris à l’unisson par une bonne partie de la foule.


Les dernières paroles étaient prononcées par sa fille, Vanina Micheli,  sous forme d’un extrait de livre et de vifs remerciements aux gens présents.
 



Pour le président du conseil exécutif : "s’impose, plus que jamais, la nécessité de bâtir le musée qui transmettra la mémoire vive de cette époque héroïque et de celles et ceux qui en écrirent l’Histoire