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Bastia : désespérée par le manque de solutions scolaires pour son enfant autiste


Pierre-Manuel Pescetti le Dimanche 4 Juillet 2021 à 21:16

Marine Espineta s'inquiète de l'avenir de sa fille de 7 ans atteinte d'autisme. La rentrée de septembre approche à grand pas et elle ne sait toujours pas si elle intégrera une structure scolaire spécialisée comme c'était le cas jusqu'à maintenant. L'académie assure qu'une solution sera trouvée pour qu'elle bénéficie des meilleurs conditions de scolarisation possible.



L'orientation scolaire peut relever du chemin de croix pour les parents d'enfants handicapés. Archives CNI
L'orientation scolaire peut relever du chemin de croix pour les parents d'enfants handicapés. Archives CNI
« Ma fille de 7 ans va-t-elle devoir être déscolarisée en septembre parce qu’elle est autiste ? ». C’est la question que se pose une maman, Marine Espineta, concernant sa fille autiste modérée.

Actuellement élève dans une Unité d’Enseignement Maternelle en Autisme (UEMA) à l’école de Toga de Bastia, elle pourrait ne pas bénéficier de cet accompagnement spécialisé pour son entrée en cycle élémentaire. « Il n’y a plus de places dans les structures spécialisées » se désespère sa maman.

Un parcours du combattant

Chaque année, les parents d’enfants autistes doivent défendre leur dossier devant une commission de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) avec l’absence de certitude que leur enfant sera scolarisé dans une structure spécialisée. Pour le passage de sa fille en classe de CP, Marine Espineta, ne dispose d’aucune garantie : « nous avons demandé une orientation en Institut Médico-Educatif (IME) mais il est saturé. Nous avons également fait la demande pour qu’elle intègre l’Unité d’Enseignement Elémentaire en Autisme qui ouvre en septembre à Biguglia mais là aussi, elle n’a pas encore été acceptée. Que devons-nous faire ? » Poussée par la peur de n’avoir aucune solution pour sa fille, elle craint de devoir quitter son emploi pour faire l’école à la maison. Une tâche difficile notamment quand l’enfant a besoin d’un accompagnement spécifique.

Deux autres solutions existent. La première, l’enfant devra suivre un cursus normal, « inadapté pour elle et les autres enfants » pour sa maman, ou l’entrée dans une classe ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire). Cependant, selon Marine Espineta, « la MDPH juge que ma fille n’est pas assez autonome pour entrer en classe ULIS ».

Sans solution, les parents qui ont changé de vie pour pouvoir scolariser leur fille à Bastia, désespèrent. « Qu’on me propose quelque chose ! La rentrée est dans quelques mois et je ne sais toujours pas où sera scolarisée ma fille. Je demande au moins une entrée en classe ULIS avec une AVSI (Auxiliaire de Vie Scolaire Individuelle) ».

L’académie se veut rassurante

« L’Education Nationale n’est pas décisionnaire de tout. C’est la MDPH, sous la direction de l’ARS qui décide de l’orientation d’un enfant handicapé » explique Bruno Benazech, Directeur Académique des Services de l’Education Nationale de Haute-Corse. Pourtant hors de question de laisser cet enfant sans solution. « Nous travaillons en collaboration avec la MDPH. Nous ferons ce qu’il faut pour que cet enfant soit scolarisé dans les meilleures conditions » ajoute le directeur académique. En attendant, Marine Espineta devra défendre bec et ongles le dossier de sa fille devant une commission spéciale de la MDPH le 15 juillet prochain.

Marine Espineta a créé en 2019 l’association « Notre bulle de bonheur » pour aider les parents d’enfants atteints d’autisme. Plus que le cas particulier de sa fille, c’est la saturation des structures spécialisées et leur manque de moyens qu’elle dénonce.