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Babonne di Corsica représentera l'âne corse au salon de l'Agriculture


Philippe Jammes le Dimanche 20 Février 2022 à 17:57

L'Associu di U Sumeru Corsu, présidée par Eugène Tramini sera présente et bien représentée au Salon de l’agriculture à Paris. L’association qui a obtenu en 2020 la reconnaissance de la race corse pour ses ânes, présentera pour la première fois un baudet au Trophée National de l’Âne.



Babonne di Corsica ira au salon de l'agriculture avec Olivier Fondacci
Babonne di Corsica ira au salon de l'agriculture avec Olivier Fondacci
La bataille a été rude et de longue durée, mais après 10 longues années de lutte, u sumere di Corsica a été officiellement reconnu en juin 2020 comme race asine, la huitième en France.
Aujourd’hui, Olivier Fondacci, éleveur et vice-président de l’Association nationale de l’âne et du mulet corse se prépare au prochain SIA, Salon International de l’Agriculture.
Annulé en 2021, pour cause de pandémie, le Salon de l'Agriculture se tiendra cette année du 26 février au 6 mars au Parc des Expos de Paris, Porte de Versailles. Et Olivier Fondacci y sera présent avec un baudet et une ânesse accompagnée de son ânon. Le baudet participera au Trophée National de l'âne pour la première fois.


Pour Olivier Fondacci, son histoire avec les ânes débute vraiment en 2008, année où avec sa femme Jeanick, ils mettent en place à Santa Reparata di Balagna des circuits de randonnée à dos d’âne et autres activités avec ces équidés. Quelques années plus tard, le couple distille des produits de soins à base de lait d’ânesse, dont les vertus sont multiples et reconnues, notamment des savons et des crèmes.
Olivier Fondacci est aujourd’hui le plus grand éleveur d’ânes de Corse. Ils possèdent 108 ânes : des baudets reproducteurs, les seuls sur l’île, et une cinquantaine d’ânesses. A ce jour la Corse recense en tout 120 ânesses et 10 baudets de race corse pour 4 ou 5 éleveurs seulement.
En 2019 trois ânes insulaires avaient été présentés pour la première fois au Salon de l’Agriculture et le stand avait connu une belle affluence.


« Cette année on monte au salon pour le Concours Général Agricole et aussi pour la première fois pour le TNA, Trophée National de l’Âne » indique Olivier Fondacci.
« Le concours général prend en compte l’esthétique, la beauté de l’animal alors que le TNA consiste en plusieurs épreuves de travail avec un âne entier, un étalon : complicité, traction, maniabilité, bâté. Ce sera notre première participation donc on ne sera peut-être pas au même niveau que les autres races présentes. On est là pour participer et apprendre ».


Les espoirs de médaille reposent sur les épaules, l’encolure, l’intelligence de Babonne di Corsica, le baudet de 6 ans d’Olivier Fondacci. L'éleveur a aussi été choisi pour présenter un spectacle avec lui. « Sur la musique de So Elli, je ferai une démonstration du travail traditionnel de l’âne en Corse avec les outils et ustensiles d’époque qui constituent aussi notre patrimoine. Trois régions ont été choisies pour ce spectacle : Poitou, Camargue et Corse».


A ce SIA, Babonne sera bien accompagné puisque feront aussi le voyage pour présenter la race corse : Nebulosa di Corsica, une ânesse de 12 ans et Liciola di Corsica, un ânon, une petite ânesse de tout juste 8 mois.
« Participer au SIA est une reconnaissance, une vitrine. L’âne corse est un véritable couteau suisse ! Il fait des ânons, du lait, des cosmétiques, des randonnées, des tractions pour le maraichage et participe à la collecte des déchets de L’île Rousse. Mes ânes participent aussi à des films, à des travaux pour les collectivités, des mariages. Notre association milite pour que lors d’appels d’offres pour par exemple des collectes de déchets ou du nettoyage de plage, les ânes corses soient privilégiés plutôt que ceux du continent. C’est d’ailleurs ce qui se passe sur le continent et je trouve cela normal. Les ânes sont habitués à leur région. Un âne normand ne sera par performant en Corse car il n’aura pas la même nourriture à brouter comme un âne corse sera mal à l’aise avec l’herbe de Normandie. Nous avons en projet à Santa Reparata de créer un Centre National de Valorisation de l’âne et de la mule. La mule corse qu’on souhaite aussi voir reconnue comme race à part. Ce centre permettrait de former les animaux mais aussi tous les gens qui travaillent avec eux. Aujourd’hui les gens qui m’achètent les ânes sont aussi bien des particuliers que des professionnels. Avec le Covid beaucoup de gens ont redécouvert la nature et utilisent les ânes pour leur jardin, leur plaisir, comme débroussailleuse ! Les professionnels, eux, les utilisent pour la randonnée ».
Forza Babone di Corsica