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Avec la biscuiterie d'Afa la Corse s'exporte jusqu'au Brésil !


Lydie Colonna le Lundi 10 Juin 2013 à 22:45

Patrick Strzoda, préfet de Corse et Benoît Gress, directeur régional de la banque de France, ont visité, récemment, la biscuiterie d’Afa située à quelques kilomètres d’Ajaccio. Après une visite guidée par Alfred Fenech, directeur de la biscuiterie, ils ont été conviés à une dégustation de quelques spécialités.



Avec la biscuiterie d'Afa la Corse s'exporte jusqu'au Brésil !
La biscuiterie d’Afa a vu le jour en 1983. Tout d’abord petite entreprise familiale, elle est née dans la maison de famille d’Alfred Fenech et son frère. Ils ont eu l’idée de fabriquer des gâteaux secs, i canistrelli, selon la recette de leur mère.
Ils installent une usine de fortune dans le garage de leur domicile à Afa ( d’où le nom de la biscuiterie) puis, après l'avoir agrandie deux fois, ils déménagent dans les locaux actuels sur le commune d’Appietto en 1998.
Ce nouvel agencement leur permet de se moderniser avec du nouveau matériel. Mais les recettes, elles, restent à l’identique. Les fournisseurs non plus ne changent pas, les frères tiennent à travailler avec les fournisseurs locaux n’utilisant que des produits AOC (appellation origine contrôlée) comme la farine de châtaignes ou le vin blanc.
« Fabriquer un produit identitaire avec des ingrédients du terroir » telle pourrait être la devise de la biscuiterie d’Afa.

Réduire les coûts de fabrication par l’innovation

Aujourd’hui l’entreprise fabrique 1 à 3 tonnes de gâteaux par jour. Elle compte une vingtaine de salariés pour un chiffre d’affaires de  millions d’euros en 2012. Il existe à ce jour 120 produits différents.
Mais produire avec de la matière première locale coûte 2 à 3 fois plus cher que si elle était importée du continent. Pour obtenir une marge suffisante il faut donc réduire les coûts de fabrication par l’innovation. Comme l’entreprise n’a pas le budget pour un poste recherche et développement, ce sont les salariés qui sont mis à contribution en donnant leurs idées. Le principe consiste à partir d’une idée, puis à tout mettre en œuvre pour la réaliser. Cela peut inclure la création de nouvelles machines comme cela a été le cas pour une des machines de l’atelier, unique en France puisque imaginée par son propriétaire.
Le mot d’ordre est toujours le même : ne pas toucher aux recettes. On adapte donc le matériel pour pouvoir produire en quantité.
40% du chiffre d’affaires est réalisé entre Mai et Septembre avec les touristes qui découvrent ou redécouvrent un produit emblématique de l’île aux saveurs diverses et variées. Pour les amateurs locaux les produits sont plus simples (farine de châtaignes, amandes….) rappelant à certains bien des souvenirs d’enfance.

En Belgique, en Allemagne et au Brésil !

Ces produits sont aujourd’hui distribués à la fois dans les épiceries ajacciennes où l’on peut trouver 5 autres marques de canistrelli, mais aussi dans les grandes surfaces où la concurrence est plus sévère. L’argument décisif au niveau local est que le marché du canistrelli est un marché micro régional : les ajacciens mangent des canistrelli de la région d’Ajaccio alors qu’à Bastia se dégustent des canistrelli de haute corse.
Mais comme le souligne Alfred Fenech, «  on ne peut se contenter du marché corse », il faut donc aller ailleurs mais cela coûte très cher notamment en frais de port.
L’ ADEC (agence du développement économique de la corse) a apporté un soutien financier pour permettre à la biscuiterie d’Afa de conquérir de nouveaux marchés.
Tout d’abord sur le continent, deux commerciaux ont été engagés. Et même s’il est difficile de couvrir la grande distribution, i canistrelli sont maintenant référencés chez Casino dans le sud est depuis quelques temps, dans le Sud Ouest tout récemment. Ensuite à l’étranger dans des pays comme la Belgique ou l’Allemagne, ou plus loin comme au Brésil grâce à un Corse qui s’est expatrié.

Une affaire de famille

I canistrelli se sont diversifiés dans leur saveur, on trouve ces gâteaux secs dans de multiples parfums comme le vin blanc, l’anis, les amandes, le citron, le chocolat, la clémentine, la liqueur de myrte, la châtaigne, les figues ou les noix……mais aussi dans leur présentation, i canistrelli peuvent être vendus en sachet de différentes tailles ou bien en boîtes métalliques de toutes formes (rectangle, ovale, en forme de corse …) et de taille variées.
Il est intéressant de relever que l’illustration de ces boites reste une affaire de famille puisque les paysages corses ou autre symbole de l’île sont, à l’origine, des aquarelles peintes par un cousin de la famille.