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Assemblée nationale : Michel Castellani interpelle le gouvernement sur le coût de la vie en Corse


Nicole Mari le Mardi 9 Décembre 2025 à 18:49

Le député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute-Corse, Michel Castellani, membre du groupe parlementaire LIOT, a profité des questions orales à l’Assemblée nationale, mardi 9 décembre, pour interpeller le gouvernement sur la cherté du coût de la vie en Corse. Il a demandé qu’une action soit engagée sans tarder. Le ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, s’est dit conscient du problème et propose de mettre en place une mission pour y remédier.



Michel Castellani, député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute-Corse, membre du groupe parlementaire LIOT.
Michel Castellani, député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute-Corse, membre du groupe parlementaire LIOT.
« En Corse, le niveau de revenu moyen est parmi le plus bas de France et, malgré des réfactions de TVA, le coût de la vie y est plus élevé, notamment pour les produits de consommation courante et les carburants ». Le député de la 1ère circonscription de Haute-Corse, Michel Castellani, a interpellé, mardi après-midi, dans le cadre des question orales à l’Assemblée nationale, le gouvernement sur la cherté du coût de la vie en Corse « L’Exécutif de Corse a travaillé sans désemparer sur cette question. Les organisations syndicales, un certain nombre d’élus, nous-mêmes depuis huit ans, alertons les gouvernements successifs » rappelle-t-il. Avant d’expliciter : « Ces surcoûts résultent notamment de la cartellisation de l’économie corse ». Le député bastiais demande donc au ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, d’agir, « de faire analyser cette structure économique corse par vos services, d’identifier les bénéficiaires des allégements fiscaux, et de proposer des améliorations visant à réduire les écarts de prix enregistrés avec les régions continentales ».
 
Un problème d’actualité

Dans sa réponse, le ministre semble prendre la mesure du problème. « Je sais que c’est un sujet qui vous est cher et sur lequel vous travaillez depuis longtemps », lance-t-il au député bastiais. « C’est un vieux problème, mais malgré le fait que ça dure depuis des années, ça reste aujourd’hui un problème d’actualité. On est à 150 kms du continent, et on a, malgré les politiques publiques qui sont aujourd’hui en place, des écarts de prix qui restent absolument inacceptables. C’est le cas de l’essence, un certain nombre de vos collègues m’ont déjà interpelé là-dessus. C’est le cas des produits alimentaires : on est à 15 % d'écart à 150 kms de distance. Ce n’est pas normal. Au total, 7 % d’écart de prix dans une région dans laquelle le taux de pauvreté est plutôt plus élevé que la moyenne nationale. On se retrouve avec des vrais enjeux de pouvoir d’achat ». Rappelant qu’il a déjà échanger sur le sujet avec les élus locaux, notamment le président de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, il souhaite « qu’on avance sur ce sujet ». Roland Lescure annonce qu’il a proposé au Premier ministre, « qu’on puisse mettre en place une mission qui va passer à travers à la fois des mesures qui existent et l’organisation du marché - l’autorité de la concurrence a déjà eu à se prononcer sur un certain nombre de déficiences de marché dans des secteurs particuliers - de manière à ce qu’on puisse ensemble mettre à plat ces sujets avec les députés, mais aussi les élus locaux, les acteurs économiques et les représentants des administrations ». Il affirme revenir très vite vers les élus pour proposer les contours de cette mission.
 
Une urgence sociale

Michel Castellani prend acte : « J’espère que l’action, que vous annoncez, contribuera à abaisser le coût de la vie et réduire les difficultés sociales qui sont pesantes en Corse, peut-être plus qu’ailleurs ». Avant d’insister sur l’urgence de sortir la Corse de la spirale de la pauvreté : « Notre histoire a toujours été difficile. Il y a eu la conquête. Il y a eu le statut douanier qui nous a étouffés de 1818 à 1912. Il y a eu l’absence de l’université, l’indigence de l’action publique, pour ne pas dire la nocivité. Quand vous pensez au fait que la continuité territoriale a systématiquement subventionné les importations au détriment des productions locales. Il y a aujourd’hui des difficultés encore plus grandes avec la marginalisation de notre langue, la précarité, la spéculation, galopante… Bref, il faut sortir de tout ça en créant de la richesse et en créant de l’emploi. Cela ne s’improvise pas. Il faut du travail ». S’il ne méconnait pas les difficultés « qui sont les vôtres et qui sont aussi les nôtres d’ailleurs », il appelle à une action concertée entre l’État, la collectivité territoriale et les parlementaires « afin d’avancer vraiment sur cette question des prix et de la situation sociale de la Corse ». Affaire à suivre…
 
N.M.