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Ajaccio rend hommage à l’écrivain “Lady Rose” avec une plaque commémorative et un giratoire à son nom


Jean-Camille Pomier le Vendredi 12 Avril 2019 à 23:06

Jeudi à la mairie d’Ajaccio Laurent Marcangeli a dévoilé une plaque commémorative en l’honneur de l’aristocrate et l’écrivain Anglais Lady Rose. Pour l’occasion, le rond-point du bois des anglais a été renommé au nom de Dorothy Carrington-Rose.



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
Lady Rose, née en 1910 et décédée en 2002 à Ajaccio, est devenue ethno-historienne par amour pour l’île en 1948.
C'est de son domicile à Ajaccio, qu'elle écrira plusieurs livres faisant encore référence dans le domaine.dont le très connu “Corse île de granite”.
Suzanne Girolami, fondatrice de l’association en la mémoire de Dorothy Carrington,  a tenu pour la circonstance à "remercier la ville d'Ajaccio d’avoir rendu hommage à Dorothy Carrington et à son œuvre en donnant son nom à un giratoire".

"Ajaccio est ainsi la première ville de Corse à honorer cet écrivain. Elle aurait été très fière de rentrer dans le patrimoine de notre ville. De sa ville" a ajout Suzanne Girolami..
"Vous avez certainement remarqué l’emplacement de ce giratoire. Qui se trouve en bordure du bois des anglais, et au-dessus du quartier des étrangers. De plus c’est le point de départ vers plusieurs centres d’intérêts de Dorothy Carrington. Il permet de descendre vers la mer. D’où sont venus, dans un passé brumeux tous ceux ayant peuplé la Corse. De ce giratoire on peut aussi monter au Solario, ou au chemin des crêtes. Qui ne sont pas sans rappeler les sentiers arpentés par Dorothy Carrington tout au long de ses nombreuses recherches.

C’est donc un très bel hommage rendu à cette femme, ayant à travers ses écrits fait vivre et immortalisé de nombreux pans de la culture Corse.

Dorothy Carrington 1910-2002

(Photos Michel Luccioni)
Dorothy Carrington était la fille du général Frederick Carrington (1844- 1913) qui fit une grande carrière en Afrique du Sud. Elle n’avait que trois ans à son décès et elle perdit sa mère cinq ans plus tard. Recueillie par une tante, elle fit ses études au Lady Margaret Hall, le collège de l’université d’Oxford réservé aux jeunes filles ; mais d’un caractère très indépendant, elle se libéra assez vite de la tutelle de sa famille et épousa un autrichien en  1936 dont elle divorça l’année suivante.  Elle se maria une seconde fois mais son époux mourut à la fin des années 30. Elle eut alors la chance de rencontrer en 1942 Sir Francis Rose, un artiste classé parmi les surréalistes, ami de Gertrude Stein et ils vécurent les trois années de la guerre à Londres où ils rencontrèrent Jean Cesari avec qui ils se lièrent d’amitié. Ce dernier leur parlait tout le temps de la Corse, de ses coutumes, des pierres dressées à têtes humaines qu’il y avait dans les propriétés de sa famille, et en 1948, ils arrivèrent à Filitosa où ils furent émerveillés par la quantité et la beauté des menhirs anthropomorphes, que Dorothy nomma les Paladins.  


Elle revint en 1954 et s’installa à Ajaccio, seule. Douze ans plus tard elle divorçait. Elle était correspondante du Times et ses articles faisaient autorité, mais surtout elle était reconnue et distinguée par les plus grandes académies dans les conférences qu’elle donnait à travers le monde, et elle mit au service de la Corse son talent d’écrivain et ses qualités d’anthropologue pour faire connaitre ce pays qu’elle adorait et qu’elle avait fait sien. Retenons au moins trois de ces ouvrages : « Corse, île de granit », « Napoléon et ses parents au seuil de l’histoire », « Mazzeri, Finzioni, Signadori » et n’oublions pas tout ce qu’elle a publié autour de Pascal Paoli, notamment dans le bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse dont le texte original de la constitution retrouvé aux archives départementales de la Corse à Ajaccio et « l’œuvre constitutionnelle de Pasquale Paoli 1755-1769 : thèses et réalités».