Corse Net Infos - Pure player corse
Corse Net Infos Corse Net Infos

CorseNetInfos


Adolescents soupçonnés de maltraitance animale : l’association Stéphane Lamart dépose plainte


Léana Serve le Jeudi 13 Novembre 2025 à 15:13

À la suite de l’interpellation et de la remise en liberté de quatre adolescents soupçonnés d’avoir tué une vache et son veau à Casalabriva et d’avoir diffusé les images sur les réseaux sociaux, l’association Stéphane Lamart annonce avoir déposé plainte devant le parquet d’Ajaccio. La structure de protection animale souhaite que justice soit rendue et alerte sur la banalisation de la violence envers les animaux chez certains jeunes.



Photo d'illustration
Photo d'illustration

À la suite de l’interpellation et de la remise en liberté de quatre adolescents soupçonnés d’avoir tué une vache et son veau cet été à Casalabriva avant de diffuser les images sur les réseaux sociaux, l’association de défense des animaux Stéphane Lamart annonce avoir déposé plainte contre eux devant le parquet d’Ajaccio. Pour rappel, à la fin du mois d’octobre, quatre adolescents de 15 et 16 ans avaient été interpellés par la brigade de gendarmerie de Sartène. Soupçonnés d’avoir égorgé une vache et abattu son veau après la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux montrant « des adolescents éclaboussés de sang et une vache au sol avec une mare de sang, en train d'être décapitée », ils avaient reconnu les faits, avant d’être remis en liberté.
 

Alertée par « des adhérents et des donateurs en Corse qui nous ont fait parvenir un article de presse qui relatait les faits », l’association Stéphane Lamart a décidé de déposer plainte contre ces quatre jeunes « il y a quelques semaines ». « Les faits sont abominables. On se dresse contre toute forme de souffrance infligée aux animaux, quel que soit l'animal. Dès que l’un d’entre eux est victime de maltraitance, on dépose plainte systématiquement partout en France », souligne Stéphane Lamart, fondateur de l’association. Contacté, le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, indique ce jeudi ne pas être en mesure de confirmer la réception de cette plainte.
 

À travers cette plainte, l’association Stéphane Lamart souhaite « que ces jeunes soient condamnés et que justice soit rendue ». « Ce n’est pas parce que c'est une vache qui est destinée a priori à produire de la viande qu'elle doit être traitée ainsi », insiste le président de l’association. « Ce genre de comportement est inacceptable, et j'attends que la justice remette ces jeunes dans le droit chemin et qu’elle dise que cette vache avait quand même des droits, même si elle était peut-être destinée à l’abattoir. Dans les abattoirs, les animaux doivent être traités correctement, on se bat pour ça justement, et on ne peut accepter que ces faits se produisent, dans l'abattoir ou à l'extérieur. On le condamne fermement. »
 

Pour Stéphane Lamart, cet événement révèle une « banalisation de la violence ». « On a de plus en plus de dossiers similaires orchestrés par des mineurs. À Nice, un jeune a jeté son chien par la fenêtre et il a filmé la séquence, au Havre, des jeunes ont jeté des chatons contre un arbre pour les tuer, à Paris, un mineur a jeté un hamster par la fenêtre… Ils ont besoin de sensation, de buzz pour faire parler d'eux, mais ce n’est plus possible. S’ils se comportent comme ça aujourd’hui, qu’est-ce que ce sera quand ils seront adultes ? Il faut enrayer la violence, qu’elle soit humaine ou animale, parce qu'une fois qu'on s'est fait la main sur un animal, on le fait aussi sur un humain, c'est la même chose. »

Si le président de l’association assure qu’il sera « présent en Corse » pour assister à une éventuelle audience, s’étant porté partie civile, Me Patrice Grillon, avocat de l’association, indique « qu’il ne faut pas s’attendre à des peines délirantes ». « Le fait d'avoir eu pour conséquence la mort de l'animal, c'est une circonstance aggravante aux actes de cruauté, et c’est puni de cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende, mais c'est valable pour les majeurs. Ici, les adolescents ont une excuse de minorité, alors c'est très compliqué de calculer les peines susceptibles d'être prononcées. En tout cas, pour les dossiers que suit l’association, il n'y a jamais de peine de prison. C’est souvent des suivis socio-éducatifs, avec des éducateurs qui passent de temps en temps voir si tout se passe bien au niveau scolaire et familial. Il ne faut pas s'attendre à un exploit sur le plan de la sévérité de la condamnation parce que ce sont des mineurs. »