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Abattoir de Porto-Vecchio : la préfecture et le SMAC réagissent aux accusations de L214


VL le Jeudi 31 Juillet 2025 à 16:57

La préfecture de Corse-du-Sud et le syndicat mixte gestionnaire de l’abattoir ont réagi publiquement ce jeudi 31 juillet, après la diffusion par l’association L214 de vidéos tournées en caméra cachée et la publication d’un communiqué demandant la fermeture immédiate de l’établissement. Une enquête judiciaire avait été ouverte la veille par le parquet d’Ajaccio à la suite du dépôt de plainte de l’association.



Crédit photo AFP
Crédit photo AFP

La préfecture de Corse-du-Sud et le SMAC (Syndicat mixte pour l'abattage en Corse) ont réagi publiquement ce jeudi 31 juillet, après la diffusion de vidéos en caméra cachée par l’association L214 et la publication d’un communiqué appelant à la fermeture immédiate de l’abattoir public multi-espèces de Porto-Vecchio. Dans le même temps, une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet d’Ajaccio à la suite du dépôt de plainte de l’association.

Filmé les 7 mai et 7 juillet 2025, le contenu vidéo publié par L214 accuse l’abattoir de "dysfonctionnements graves", évoquant notamment des bovins "saignés encore conscients après des étourdissements ratés" et des animaux soumis à des "cisaillements" lors de la saignée rituelle. L’association affirme aussi que ces pratiques illégales bénéficieraient d’une "complicité des services de l’État", mettant directement en cause la DDPP de Corse-du-Sud.

Face à ces accusations, la préfecture a dénoncé un "montage vidéo reprenant de manière trompeuse les propos d’une fonctionnaire", rappelant que l’inspectrice en question avait, au contraire, suspendu l’abattage après avoir constaté des dysfonctionnements. "La reprise n’a été autorisée qu’après une action corrective", précise le communiqué. Les services de l’État ajoutent que les contrôles réguliers n’avaient, jusqu’ici, révélé aucun élément justifiant une fermeture immédiate. Toutefois, "les vidéos diffusées permettent d’observer des non-conformités" et une procédure d’investigation est engagée. Le préfet Jérôme Filippini a tenu à "apporter son soutien aux agents visés par ce mode opératoire inacceptable".

Le SMAC, gestionnaire de l’abattoir, a lui aussi dénoncé une "obtention illégale" des images et rappelle les investissements engagés ces dernières années pour moderniser l’établissement (plus de 300 000 euros depuis 2022, auxquels s’ajoutent 160 000 euros d’entretien). Il affirme "attacher une attention particulière au respect des règles, y compris celles relatives au bien-être animal", et souligne "l’implication des salariés". Le syndicat indique par ailleurs que plusieurs enquêtes sont en cours, notamment en interne, et se dit prêt à collaborer avec les autorités compétentes.

L’enquête judiciaire, confiée à la gendarmerie de Porto-Vecchio, est ouverte pour "manquements supposés aux règles de l’abattage" et "non-conformités aux règles d’étourdissement des animaux", selon le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe.