Élever des chèvres miniatures en Corse : c’est le pari que s’est lancé Valentine Biancardini, installée à Feliceto. Depuis huit ans, l’éleveuse développe un cheptel encore très rare sur l’île, composé de chèvres aux robes variées - marbrées, chocolat, sundgau - dont certaines portent aussi la particularité des yeux bleus, mais également des chèvres mauresques miniatures, reconnaissables à leurs petites oreilles et elles aussi susceptibles d’hériter de ces yeux clairs. Un projet qui s’inscrit dans un héritage familial. « Mon oncle avait des chèvres corses à l'époque, et c'est vrai que j'ai toujours été baignée là-dedans. J'ai commencé avec une chèvre, puis une autre, dans la miniature. Et je me suis dit, pourquoi pas créer mon élevage ? J'ai commencé comme ça », raconte-t-elle.
Si Valentine Biancardini débute son élevage avec des chèvres « de robes basiques », elle s’intéresse rapidement à la diversité génétique. « Je suis allée sur le continent chercher d'autres chèvres pour avoir plus de génétique, parce qu'ici en Corse, on était vraiment pauvres en génétique, on avait toujours des chèvres de même robes. Même pour les mauresques, il n’y avait pas de miniatures. Et maintenant, j'ai des mauresques avec des oreilles courtes, des robes chocolat, marbrées, de sundgau… » Aujourd’hui, son troupeau compte une vingtaine de chèvres miniatures, dont certaines présentent des yeux bleus, fruit de croisements soigneusement étudiés. « On n'en avait pas ici en Corse, alors j'en ai fait rentrer. En fait, c’est de la génétique : si un mâle a les yeux bleus et qu’il y a des yeux bleus dans les antécédents de la femelle, alors le petit aura les yeux bleus. »
Un élevage axé sur la génétique
Si Valentine Biancardini garde quelques chevreaux « comme futurs reproducteurs », les autres chèvres sont proposées à l’adoption, notamment pour les particuliers qui souhaitent avoir un animal pour entretenir leur jardin ou pour la compagnie. « Il faut savoir que la chèvre miniature est un animal grégaire. Si les adoptants ne possèdent pas déjà un caprin, il faut qu’ils en prennent deux, généralement des jumeaux. Je ne place pas sans qu'il y ait déjà un caprin sur site, sinon ils partent à deux. » Cette année, quatre chèvres ont été adoptées par des particuliers en Corse.
Aujourd’hui, elle continue son « élevage des génétiques ». « Là, par exemple, j'ai gardé une chevrette avec les yeux bleus, les marbrures, c'est très recherché. Et j'ai gardé une femelle de robe sundgau. Mon bouc reproducteur, son père, avait une génétique de sundgau et sa fille a hérité de la robe, et elle a les yeux bleus. En fait, si j’ai des chevreaux qui me plaisent comme future reproductrice ou futur reproducteur, je les garde, et les autres sont placés à l’adoption. » De nouvelles naissances devraient avoir lieu dès le début du mois de décembre, et ce jusqu’en février ou mars.











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