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74ème anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940 à Ajaccio


Marilyne SANTI le Vendredi 20 Juin 2014 à 00:15

L'appel du 18 juin est le premier discours prononcé par le général de Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940. Un appel aux armes et à ne pas cesser le combat contre l'Allemagne nazie. Publié le lendemain dans la presse française et diffusé par des radios étrangères, il restera le texte fondateur et le symbole de la résistance française.



Photo Marilyne SANTI
Photo Marilyne SANTI
C'est sur la place De Gaulle, au monument aux morts provisoire, qu'a été commémoré l'anniversaire de cet appel, en présence des représentants des autorités civiles et militaires, des associations patriotiques et de nombreux officiels de la ville d’Ajaccio. Le 18 juin 1940, au lendemain de l’annonce de l’armistice, le général de Gaulle appelait depuis Londres les Français à refuser la défaite et à poursuivre le combat. Un combat qui fut mené pendant quatre ans au prix de sacrifices et de souffrances et qui permit la Libération de la France. Dans son Appel du 18 juin, le général de Gaulle déclarait : « Quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».
Carla Vergellati, élève de 1ère du Lycée Fesch a lu le célèbre appel et laissé place à  Christophe Mirmand, préfet de Corse, préfet de la Corse-du-Sud qui a lu le message de M. Kader Arif, Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire .

Texte lu par Carla Vergellati élève de 1ère au lycée Fesch.

 Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
 Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres.

Lecture par Christophe Mirmand, préfet de Corse du message de Kader Arif, Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire .

Peu nombreux furent les Français, de métropole et d’Outre-mer, qui entendirent cet appel. Mais ils étaient en nombre suffisant pour y répondre. Pour que naisse, dès le 18 juin 1940, la France Libre. Pour que commence le combat moral, politique et militaire qui conduisit la France à siéger aux côtés des vainqueurs, celui grâce auquel elle retrouva sa place dans le concert des Nations.
En cette journée nationale, nous rendons aujourd’hui hommage au général de Gaulle, chef de la France Libre et à tous ceux qui l’ont rejoint pour défendre une certaine idée de la France et de ses valeurs : Liberté, Egalité, Fraternité. Défendre ses valeurs au prix d’un danger de tous les instants et parfois du sacrifice suprême.
Que cet hommage rejoigne toutes celles et tous ceux qui conjuguèrent leurs efforts pour libérer la France. Les Français Libres, venant de métropole, d’Afrique, des Antilles ou d’ailleurs, qui se rassemblèrent sous la croix de Lorraine ; les Résistants de l’intérieur, de toutes convictions, de toutes conditions, qui choisirent de mener le combat sur le territoire national au sein de réseaux, de mouvements, de maquis ; les Françaises et les Français qui, déposant une gerbe devant un monument aux morts un 11 novembre, cachant une famille juive menacée de déportation, distribuant des tracts devant les universités, gravant à la craie des croix de Lorraine sur les murs, entraient en guerre contre la barbarie nazie.
En cette année de commémoration du 70e anniversaire de la Libération de la France, nous pensons tout particulièrement à ceux qui débarquèrent sur les côtes normandes et provençales avant d’engager la marche sur Paris. Beaucoup s’étaient déjà illustrés à Bir Hakeim, à El-Alamein, dans la Campagne de Tunisie, dans celle d’Italie. Nous pensons aussi à toutes celles et tous ceux qui, de l’intérieur, accompagnèrent leur combat, dans chaque ville et village de France. Ce sont tous ces combattants qu’a salués le général de Gaulle dans son discours le 15 mai 1945, quand, après avoir évoqué le chemin parcouru depuis le 18 juin 1940, il affirmait : "Votre exemple est aujourd’hui la raison de notre fierté. Votre gloire sera, pour jamais, la compagne de notre espérance". Que cet exemple continue toujours à nous habiter