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60 e Tour de Corse automobile : La pérennité prend forme


Jose FANCHI le Jeudi 6 Avril 2017 à 20:14

Voilà deux ans que le Tour de Corse a retrouvé son allure originelle. Il y a deux ans, on sentait réellement un retour discret, sans vraiment trop y croire mais beaucoup de personnes qui se sont décarcassées ont trouvé la solution. Celle du retour, celle de la pérennité. Les bruits étaient fondés. La Région Corse ne pouvait pas laisser de côté le monument sportif de tout un peuple qui attendait avec l’impatience qu’on imagine le retour aux sources de son rallye. Elle a tranché. Cette fois, ça y est, le Tour redevient notre monument pour longtemps. On l’espère...



60 e Tour de Corse automobile : La pérennité prend forme
La Corse respire. Elle va retrouver son rallye six mois après la dernière édition. Une aubaine ! En ville, dans les campagnes, au plus profond de l’île, la Corse a retrouvé son monument grâce à nos politiques et à cette Fédération qui, contrainte de déménager vers le pays des cigognes, est revenue sur les terres ou notre Tour est né. Dès lors, on a pu se rendre compte combien le Corse tenait à son épreuve, à son « 10 000 virages.», à l’image de Christian Leca et de son équipe, qui n’ont jamais ô grand jamais renoncé et qui se sont accrochés à leur passion pour maintenir l’épreuve sur les rails du succès, de l’attente, de l’espoir…Ajaccio, Bastia, Corte, Porto-Vecchio et sans doute Calvi et la Balagne l’an prochain, revoilà une épreuve retrouvant une version quasi originelle. Dans les ASA et écuries, on se félicite d’une telle décision, les licenciés retrouvent leur épreuve, les dirigeants la confiance et l’ensemblede l’île sa fierté.
Le plus dure a été fait !

Personne, absolument personne ne s’était résigné au départ de l’épreuve vers l’Alsace. Il a fallu s’accrocher, organiser une sorte de doublure et tenir bon. Il a fallu garder espoir était le mot d’ordre de l’ensemble des passionnés du Tour. Fort heureusement, il y a eu des hommes qui ont conservé la foi, la force de poursuivre leur travail et ces quelques années écoulées ont été fort justement récompensées. L’espoir a maintenu intacte la détermination de ce groupe de copains et d’un président accrochés à l’épreuve comme aux valeurs de la Corse vers lesquels la FFSA s’est très vite tournée pour retrouver le Tour tel un phoenix qui avait été sacrifié moins sur l’autel de la finance que sur le désir d’un seul homme. Le retour sur ses terres du Tour est une sage décision d’une Fédération qui n’est - il faut en convenir - sans doute pas étrangère au bouleversement des années 2008 qui avait littéralement « cassé » une équipe plus que solide. Allez, c’est du passé…

La logique reprend le dessus

Il y a trois ans, lors de la parution de mon ouvrage « Tant qu’il y aura des pilotes » on pouvait lire dans la préface que m’avait écrite amicalement Michèle Mouton à propos de la manche Française du championnat du monde qui avait migré :« C’est dommage pour des organisateurs qui ont tout misé sur leur épreuve. Ils ne méritaient pas ça. Mais bon, il ne faut pas perdre espoir… »

Voilà, l’espoir est de retour, le Tour continue de faire parler de lui. Et Michèle, guidée par la connaissance du terrain et l’expérience du rallye avait déjà raison.
Un retour en arrière s’impose. Exception faite aux fossoyeurs du Tour (on les connaît) qui ont vu des boutons pousser sur le bout de leur nez pour avoir dit d’énormes mensonges. Voici ce que j’écrivais : "La fin du mois d’octobre approche à grands pas. On s’attend à une forte secousse, pourquoi le nier, on sait que la passion s’en va vers l’Alsace, passion provoquée certes, mais bon, tant pis pour le quotidien d’une île qui s’accroche à son patrimoine sportif et culturel. La sanction est tombée. Comme un couperet. Sec, brutal, à travers un communiqué lapidaire, mais il est là, dur à admettre pour les gars d’une ASA Tour de Corse littéralement KO debout. Ces quelques lignes font mal, très mal. Plus d’un demi-siècle d’efforts qui partent en fumée, des décennies de bonheur qui disparaissent d’une constellation où les étoiles éclairaient la Corse depuis des lustres. Ce fut un drôle de coup dur pour les Corses, un coup qui a fait très mal et dont on se relève difficilement. La Corse serait-elle sanctionnée pour sa bonne pratique automobile ? Pour son exemplaire service de sécurité copié par tous les organisateurs de rallyes au monde ?"
Le Tour de Corse avait été tout simplement sacrifié sur l’autel de la bêtise humaine (et du fric) avec l’appui de quelques inconditionnels et autres notoriétés, sans oublier les « taupes » qui ont frappé par derrière.

Retour aux fondamentaux

Le WRC a depuis refait surface. Son retour aux sources se préparait en catimini sans rien d’officiel. Et subitement, la rumeur remettant la Corse sur les rails du championnat du monde s’est peu a peu répandue à la fin de l’année 2014. Des officiels aux pilotes, des spectateursaux observateurs les plus avertis, avec sans doute une intervention musclée des plus hautes instances de la FIA pour un retour à la normale, aux fondamentaux.
On ne va pas refaire l’histoire et surtout pas celle de notre épreuve, mais on doit rappeler que les décideurs d’avant ont longtemps fait peser l’épée de Damoclès sur les épaules des organisateurs avec souvent un peu de chantage. Personne n’a oublié ! Mais les grands argentiers du WRC ont voulu revenir, car ils ont senti le vent des constructeurs et leur attachement à l’épreuve pour diverses raisons sur lesquelles il est inutile de revenir. Une chose semble certaine aujourd’hui, plus aucune menace ne pèse sur notre épreuve!
Les choses ont changé depuis. Oublié donc l’atroce parcours en trèfle si décrié : le Tour de Corse est revenu aux fondamentaux pour la plus grande satisfaction des spectateurs et acteurs de l’économie insulaire. Le but est bel et bien de faire revenir le public sur le bord de la route pour que le rallye redevienne le sport populaire qu'il a été » soulignaient nos politiques.
Hier, la place Miot a retrouvé ses bruits et ses odeurs, sa passion et son enthousiasme et le public ses sensations. Le Tour et sa fabuleuse histoire, aujourd’hui à Ajaccio, demain à Bastia par le chemin des écoliers, le retour aux classiques de la montagne et du littoral et au bout, plus de 80 équipages (sans oublier les autres du 10 000 virages) vont redonner du baume au cœur aux insulaires qui vont pouvoir crier haut et fort : "enfin, notre monument est de retour et cette fois pour longtemps… "
E cusi sia !