Corse Net Infos - Pure player corse

​Ajaccio : l’hommage émouvant à Antoine Sollacaro


Philippe Peraut le Jeudi 17 Octobre 2019 à 07:08

Réunis, ce mercredi matin sur le parvis du Palais de Justice, les avocats du barreau d’Ajaccio ont rendu un vibrant hommage à Antoine Sollacaro, assassiné le 16 octobre 2012 à Ajaccio…



Sept ans après, le souvenir reste plus que jamais présent. Tant dans les mémoires des Ajacciens, que des Corses dans l’ensemble et bien sûr au niveau de la profession. Le souvenir. La douleur aussi d’une famille et de toute une corporation pour un homme dont le talent et le charisme ont largement franchi les frontières de l’île. Ce mercredi, tel un rituel, les avocats du barreau d’Ajaccio et se sont réunis aux côtés de Jeanine, son épouse pour un hommage solennel. « Sept ans que nous nous réunissons avec constance et hors de toute posture conjoncturelle, confie Maître Stéphane Nesa, Bâtonnier, pour un hommage à notre regretté confrère Antoine Sollacaro pour tenter d’exprimer l’indicible : ici, à Ajaccio, un avocat a été assassiné parce qu’il était avocat. »
Avec émotion, l’avocat fera lecture d’un texte rédigé et remis à la presse. Un hommage où des auteurs tels qu’Emile Zola (« une société n’est forte que lorsqu’elle met la vérité sous la lumière du soleil », Nietzche (« le maître et le sculpteur »), Albert Guinon (« Ces passionnés qui soulèvent le monde »), Camus ou Louis-Ferdinand Céline (« la conscience n’est dans le chaos du monde, qu’une petite lumière, précieuse mais fragile… ») seront mentionnés. Au-delà du souvenir et de l’hommage, il été également question de l’enquête. « Face à l’atrocité du crime dont Antoine Sollacaro a été victime, nous réclamons justice, et si au bout de sept ans, les résultats se font attendre, nous ne désespérons pas de connaître la vérité, clame le bâtonnier, il faudra bien expliquer un jour à son fils, sa fille, son épouse et ses confrères pourquoi il a été assassiné. Pour nous, la seule réponse valable est malheureusement…Pour rien. Nous sommes là pour dire ce qu’il était, ce qu’il a laissé, cette voix vivante qui est encore en nous et qu’il nous appartient de maintenir car il avait, en soi, un sentiment de justice très fort… »
La cérémonie s’est achevée par une minute de silence.