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​Tempête Fabien en Corse : un comité de suivi avant une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle


Philippe Peraut le Vendredi 3 Janvier 2020 à 15:20

Josiane Chevalier, Préfète de Corse avait convié la presse ce vendredi afin de faire le point sur le comité de suivi installé en fin de matinée et chargé de travailler sur la tempête Fabien qui a sévi entre le 20 et 23 décembre dernier. Aux côtés de la représentante de l’Etat en Corse, tous les acteurs institutionnels ou non concernés. L’objectif ayant consisté à développer les différents axes en quatre séquences : anticiper, gérer la crise, phase de réparation et retour d’expérience…



Le comité réuni autour de la préfète de Corse Josiane Chevalier. (Photos Michel Luccioni)
Le comité réuni autour de la préfète de Corse Josiane Chevalier. (Photos Michel Luccioni)
Si, fort heureusement, elle n’a pas fait de victime, la tempête Fabien a fait des ravages en Corse. De ces dégâts dont souvent on met du temps à se remettre. La Corse ne compte heureusement pas ses victimes mais elle panse et pour longtemps encore des plaies au niveau matériel. Avec des causes multiples entre le 20 et le 23 décembre : 100 à 200 mm de pluie en 24 heures  entraînant une réaction rapide de certains cours d’eau et des valeurs de débit historiques (Gravona 650 m3/s, Prunelli 450m3/s, Rizzanese 250 m3/s). Sans compter une houle qui a pu atteindre 4 à 5 mètres de hauteur et un record de vent à 216 km/h dans le Cap.

Vers une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle
« Un phénomène d’ampleur inédite, a souligné Josiane Chevalier Préfète de Corse ce vendredi lors d’un point presse, face à ce constat où l’on a pu noter diverses perturbations climatiques (vent, pluie, inondations, crue centennale dépassée, tornade…), il a été nécessaire de mettre rapidement en place un comité de suivi. »
Un comité installé ce vendredi et  que la Préfète de Corse dirige aux côtés de partenaires institutionnels ou non (Etat, maires de certaines communes concernées notamment ceux des vallées du Prunelli ou de la Gravona), SIS2A, direction régionale de l’EDF, Odarc, AUE, Chambre d’Agriculture de la Corse-du-Sud…


Objectif, un travail sur quatre axes :
- Anticipation pour faire face au mieux au dérèglement climatique.
- Gestion de crise avec tous les acteurs concernés
- Phase de réparation qui va s’étaler sur plusieurs mois
- Retour d’expérience impliquant une réflexion sur l’urbanisation.

Solidarité nationale et régionale
Deux procédures sont, d’ores et déjà, en place.
La demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. « Au total, 143 demandes ont été effectuées et 86 seront examinées, rappelle Josiane Chevalier, la commission interministérielle se réunira le 6 pour une procédure qui devrait déboucher sur un arrêté d’ici la mi- janvier. »
L’autre procédure concerne la calamité agricole dont le régime peut intervenir afin d’indemniser les agriculteurs qui ont subi une perte de récolte…
Une dotation de solidarité en faveur de l’équipement des collectivités territoriales, indépendante de celle de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et une aide aux entreprises, est également prévue. Une solidarité nationale et régionale se met en place se met en place pour mener à bien tous les nombreux chantiers…


Par ailleurs, l’état de l’aéroport d’Ajaccio interpelle. Si la préfète de Corse s’est félicitée de tout le travail accompli par les services d’Air Corsica à l’occasion de ces intempéries (11 000 personnes sur les 12 000 prévues ont pu rentrer en Corse ou se rendre sur le continent pour les fêtes), la digue dépassée, la piste et les locaux sous les eaux inquiètent. « Nous avions signé avant le 31 décembre une convention avec la Cdc et la CCI afin de travailler sur la digue. Cet épisode va accélérer la réflexion. »
Enfin, il a été question  du rural avec le barrage de Tolla et les dégâts causés à Ocana, au pont de la Vanna et du côté de Bastelicaccia. Un constat où Josiane Chevalier a pointé du doigt l’urbanisation.
Le comité de suivi se réunira, dans un premier temps, tous les quinze jours…La nature, elle, reprendra peu à peu ses droits. Mais il faudra du temps…