Corse Net Infos - Pure player corse

Plan de relance de l’hôpital public : les doutes des syndicats corses


Livia Santana le Mercredi 27 Mai 2020 à 18:29

Le "Ségur de la santé"- des négociations pour un plan de relance de l’hôpital public - a débuté ce lundi 26 mai dans le sillage de l'épidémie du Covid-19. A cette occasion, le Premier ministre a annoncé une reprise d’un tiers de la dette des hôpitaux publics. Cette décision est cependant loin de contenter les syndicats corses.



Plan de relance de l’hôpital public : les doutes des syndicats corses
Sauver l'hôpital public, tel est le nouveau cheval de bataille du gouvernement après l'épidémie de coronavirus. Pour cela, Edouard Philippe a lancé le coup d'envoi ce lundi 26 mai du "Ségur de la santé", un plan de relance qui prévoit une revalorisation des rémunérations et des carrières, le développements des compétences et des parcours professionnels à l’hôpital et dans les EHPAD.
Le Premier ministre a aussi dévoilé un renforcement de la politique d'investissement, l'assouplissement des tâches assignées aux membres du personnel soignant et la mise en place d'une organisation du système de santé fondée sur le territoire et intégrant hôpital, médecine de ville et médico-social. 


Cependant, en Corse, les annonces gouvernementales ne font pas l'unanimité chez les syndicats. A l'image de Josette Risterucci secrétaire CGT santé à l'hôpital de Bastia qui d'énonce "une reprise du plan hôpital 2022, qui ne correspond pas aux attentes."  Sur le plan financier, les syndicats ont besoin "d'un investissement de l'Etat à 100%" pour entamer les rénovations des hôpitaux, au lieu de faire "du replâtrage depuis des années"


Pendant la crise sanitaire, les centres hospitaliers de Corse ont redoublé d'efforts pour gérer l'épidémie et les patients. "Les hôpitaux ne sont jamais aussi bons que dans l’urgence. Le personnel soignant a fait son boulot avec très peu de moyens. La crise nous a donné raison, il nous faut plus de lits.", s'indigne Josette Risterucci. 
Pour la déléguée syndicale, la suppression de lits ambulatoires et de places, dans le plan hôpital 2022 est une aberration.  


"Considérer les hôpitaux comme un investissement et non comme une dépense."

Avec l'activation du "plan blanc" dans les centres hospitaliers corses, les interventions sur les patients non Covid ont été annulées et le retard accumulé. Pour Josette Risterucci, l'hôpital de Bastia manque aujourd'hui plus qu'hier de places, de médecins, de médicaments, de protections individuelless. "La période estivale arrivant, il sera difficile d'effectuer des distanciations physiques, de gérer le flux patients supplémentaires dans des conditions déjà difficiles sans le Covid.", s'inquiète-t-elle. La syndicaliste tient tout de même à saluer l’organisation des hôpitaux de Corse pendant les deux mois écoulés et ajoute "ils n'ont pas à rougir du travail qui a été fait"


Pour Pierre-Paul Ugolini, secrétaire FO santé : "Ce ne sont que des effets d’annonce. On attend de voir la suite, on fait partie de la table de négociations, mais on ne sait pas quel type d’enveloppe budgétaires sera alloué."  Son syndicat se bat depuis des années pour des carrières plus attractives, des véritables augmentation de salaire et l'arrêt de la suppression des lits. 
Le syndicaliste dénonce ainsi des points d’indices n'ayant pas été augmentés depuis 10 ans : "Il faut considérer les hôpitaux comme un investissement et non comme une dépense." 
Force ouvrière demande ainsi une augmentation de salaire de 300€ pour tous les agents hospitaliers.