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Une rentrée sous tension pour les enseignants corses


Livia Santana le Mercredi 2 Septembre 2020 à 19:10

Les 3 836 enseignants corses du premier et second degrés effectuaient leur rentrée scolaire ce mercredi 2 septembre. A cette occasion, les syndicats dénoncent un manque de personnel dans l'ensemble de l'Académie de Corse ainsi que la difficulté d'enseigner avec le port du masque.



A quelques heures du retour des élèves sur les bancs de l'école, les enseignants effectuaient leur rentrée scolaire. C'est non sans inquiétude que ces derniers ont pris connaissance du nouveau protocole sanitaire en vigueur. Pour Charles Casabianca, secrétaire académique de la CGT éducation : "c'est une organisation militaire".

Les professeurs ne dérogeront pas à la règle du port du masque obligatoire dans l'enceinte des établissements. Même s'il parait indispensable, cet accessoire est très critiqué par l'ensemble des syndicats enseignants en Corse qui soulignent la difficulté de faire un cours en le portant. "Notre métier passe par la communication, la bouche couverte, il va être difficile d'apprendre les sons aux tout petits.", lance Fabien Mineo, secrétaire général du syndicat enseignant Snuipp-FNSU de Haute-Corse. 

Ce problème, les professeurs de langues, de musique ou bien ceux des classes Ulis (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) le rencontreront aussi. Afin d'y remédier, les syndicats demandent l'autorisation du port d'une visière. L'Education Nationale envisagerait l'achat de masques transparents à 12€ l'unité. 

Une soixantaine de postes manquants sur l'île 

La CGT dénonce depuis plusieurs années des classes aux effectifs trop importants. A l'image de l'école de Lucciana, où 83 enfants sont répartis sur 3 classes, ce qui représente une population de 28 enfants. Une vingtaine d'élèves de l'Académie ne serait toujours pas affectée dans les établissements.

En Corse, l'Education Nationale ferait appel systématiquement à une centaine d'emplois contractuels pour pallier le manque de professeurs. "On estime qu'il manque une soixantaine de postes pour couvrir les 1700 heures supplémentaires effectuées chaque année.", explique Charles Casabianca. 
Ce qui dérange fortement la profession, c'est la précarité de ce type d'embauche. "Ces jeunes sont trimbalés de partout en Corse. Ils sont appelés deux mois à Porto-Vecchio, un à Sartene, un autre à Ile-Rousse pour 1 504 euros par mois.", s'indigne Fabien Mineo.