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Laurent Hérin le Jeudi 29 Avril 2021 à 16:08

Comme les sept anciens membres présumés des Brigades rouges, arrêtés en France mercredi, à la demande de l’Italie. Deux sont encore recherchés, un 8e s’étant rendu ce jeudi matin à la justice. Leur avocate dénonce une « trahison » de l’État français.



Sept anciens membres des Brigades rouges italiennes, condamnés dans leur pays pour des actes de terrorisme commis dans les années 70-80, ont été interpellés en France ce mercredi 29 avril au matin. Un 8e brigadiste s’est livré ce matin à la justice. L’Élysée précise que les deux autres sont toujours activement recherchés et que ces interpellations ont été faites à la demande de l’Italie.
 
Présidents
C’est Emmanuel Macron qui a pris la décision de transmettre dix noms au Parquet, parmi les 200 membres présumés des Brigades rouges que l’Italie réclame à la France depuis la fin des années 70. Une attitude du gouvernement qui a déclenché l’ire de l’avocate de cinq des sept anciens membres arrêtés. Elle dénonce une « trahison innommable de la France » et une démarche « irrecevable en droit ». Le ministre de l’Intérieur a lui réaffirmé que ces personnes ont « commis des crimes de sang » et que c’est « la justice [qui] décidera » de leur extradition. On se souvient que François Mitterrand avait accordé l’asile aux ex-brigadistes « sauf pour les crimes de sang » a précisé Gérald Darmanin. Cet accord, adopté en 1985, garantit l’accueil des anciens activistes italiens d’extrême gauche, qui se sont engagés à rompre avec la violence, et empêche leur extradition, régulièrement réclamée par l’Italie.
 
Revirement
« La France, elle-même touchée par le terrorisme, comprend l’absolu besoin de justice des victimes. Elle s’inscrit également, à travers cette transmission, dans l’impérieuse nécessité de la construction d’une Europe de la Justice, dans laquelle la confiance mutuelle doit être au centre », conclut l’Elysée. C’est la justice française qui doit maintenant se prononcer sur leur extradition ou non.
Ces ex-brigadistes – cinq hommes (Giovanni Alimonti, Enzo Calvitti, Narciso Manenti, Giorgio Pietrostefani et Sergio Tornaghi) et deux femmes (Roberta Cappelli et Marina Petrella) – ont été rejoints ce matin par Luigi Bergamin.
Ils doivent être présentés d’ici 48 heures devant le parquet général de la cour d’appel de Paris, le temps de l’examen par la justice des demandes d’extraditions italiennes. Deux membres sont encore recherchés.
 
Une « trahison innommable de la France »
Interrogé sur ces interpellations sur France Inter ce mercredi matin, le ministre de l’Intérieur a réaffirmé que les personnes concernées sont celles « qui ont commis des crimes de sang ». Vont-elles être expulsées ? « La justice le décidera », a répondu Gérald Darmanin. De son côté, l’avocate de cinq des sept anciens membres a dénoncé ce mercredi une « trahison innommable de la France » et une démarche « irrecevable en droit ».
 
Avocate contre Garde des Sceaux
« Depuis les années 1980, ces gens-là sont sous la protection de la France, ils ont refait leur vie ici depuis 30 ans, sont installés au vu et au su de tous, avec leurs enfants, leurs petits-enfants… et au petit matin, on vient les chercher, 40 ans après les faits ? », s’est indignée l’avocate qui a décidé de contester les procédures d’extradition.
De son côté, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a déclaré : « Je n’ai strictement aucun état d’âme. Je suis fier de participer à cette décision qui, je l’espère, permettra à l’Italie, après 40 ans, de tourner une page de son histoire, qui est maculée de sang et de larmes. »