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Xylella Fastidiosa : L’ODARC demande la mise en place de dispositifs de protection plus sûrs


Nicole Mari le Mardi 21 Avril 2015 à 22:53

Devant l’inquiétude des oléiculteurs insulaires après la récente découverte d’un plant de caféier contaminé par la xylella fastidiosa dans une pépinière de Rungis, l’ODARC (Office de développement agricole et rural de la Corse) réitère, dans un communiqué, par la voix de son président Jean-Louis Luciani, l’urgente nécessité de mettre en place des dispositifs de protection plus sûrs pour la Corse. Il demande, notamment, que l’interdiction ministérielle s’étende à tous les végétaux originaires d’Italie, même porteurs sains, et que l’entrée des plants soit restreinte à deux ports en Corse avec périmètre de confinement pour faciliter les contrôles.



Des plants d'oliviers, proposés à la vente, dans la région infectée du Salento.
Des plants d'oliviers, proposés à la vente, dans la région infectée du Salento.
Le communiqué de Jean-Louis Luciani :
«  Face à la terrible menace que constitue la Xylella Fastidiosa particulièrement pour la filière oléicole corse, mais également pour l’agriculture insulaire dans son ensemble au regard du nombre de végétaux sensibles à cette bactérie, l’ODARC a alerté, dès septembre 2014, l’Etat au travers de courriers auprès des Ministres de l’Agriculture et de l’Environnement et le Préfet de Corse dans le cadre du CROPSAV sur les mesures nécessaires et, malheureusement peut-être, non suffisantes qu’il convenait de prendre très rapidement.
Ces propositions courageuses sont le fruit de l’expérience des crises sanitaires précédentes (cynips, FCO…) mais également la réponse aux difficultés liées à la gestion et au confinement des zones contaminées dans la région italienne des Pouilles, difficultés appréhendées directement par une visite sur place d’une délégation d’élus, de professionnels et du responsable technique de l’ODARC et qui laissent présager une diffusion rapide de cette bactérie sur la péninsule italienne.
Certes des propositions ont été faites par le Préfet de Corse, notamment sur l’interdiction de l’introduction en Corse de végétaux sensibles à la Xylella Fastidiosa originaires d’Italie. Cependant, au regard de la découverte ces derniers jours d’un plant de caféier en provenance des Pays Bas dans une pépinière de Rungis, (cause et itinéraire identique à l’infestation des Pouilles), l’ODARC réitère sa demande formulée maintes fois pour que soient retenus des dispositifs plus sûrs afin de réduire le risque d’introduction de la Xylella Fastidiosa sur notre territoire, à savoir :
- Interdiction étendue à l’introduction des végétaux porteurs sains connus (liste de 240 hôtes) originaires d’Italie.
- Restriction des points d’introduction limitée à deux ports en Corse avec périmètre de confinement réservé aux végétaux en cours d’analyse.
- Interdiction de circulation des végétaux d’une entité géographique à l’autre sans Passeport Phytosanitaire Européen (PPE). En effet, même si ce document apporte une présomption imparfaite de l’état sanitaire admissible, il constitue toutefois un élément de traçabilité de l’origine plus fiable que la facturation ou le bon de livraison qui peuvent facilement faire l’objet de fraudes. 
- A défaut, pour l’introduction insulaire, il serait peut-être judicieux d’imposer la délivrance d’une déclaration préalable solidement documentée, voire aussi d’une interdiction de transport pour les particuliers.
- Mise en place des moyens de contrôles humains et budgétaires suffisants et proportionnés au risque encouru permettant une réalisation permanente de contrôles pour les végétaux sensibles à la souche des Pouilles : contrôles documentaires, visuels – symptomatiques et réalisation aléatoire d’analyses.
- Mise en place d’un plan d’information règlementaire et technique (arrêté, PPE, obligations…) à destination de la totalité des vendeurs et importateurs de végétaux de Corse.
- Mise en œuvre d’un plan d’information grand public comprenant notamment des affichages grand format, en ciblant les lieux de transit (ports, aéroports) ainsi que les points de vente et les mairies.
Il est indispensable de concevoir un plan d’éradication drastique à mettre en œuvre dans le cas où un foyer primaire serait détecté dans la région. »