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Xylella Fastidiosa : Femu a Corsica demande l’inscription de la Corse dans un programme européen


le Vendredi 29 Mai 2015 à 22:53

Par le biais d’une question orale, portée par la voix de Nadine Nivaggioni, jeudi matin, à l’Assemblée de Corse, Femu a Corsica, a demandé l’inscription de la Corse dans un programme européen de recherches contre la propagation de la Xylella Fastidiosa, par le biais duquel sera évalué la résistance des espèces insulaires aux différentes souches de la bactérie. Une demande approuvée et soutenue par le président de l’ODARC, qui entend par ailleurs prôner des mesures plus drastiques pour pallier à l'arrivée de la Xylella sur le territoire corse



Xylella Fastidiosa : Femu a Corsica demande l’inscription de la Corse dans un programme européen
La Xylella Fastidiosa, bactérie ô combien destructrice et tant redoutée dans l’île, était une nouvelle fois au cœur de toutes les attentions, jeudi à l’Assemblée de Corse. Le groupe Femu a Corsica, très actif dans la lutte contre la bactérie, a en effet entendu interroger l’Exécutif sur le dossier par la voix de Nadine Nivaggioni, lors de la séance de questions orales.
 
« En août dernier, les élus de Femu a Corsica, ont constitué avec les représentants de la filière Oléicole et d’autres représentants de la société civile, le « Collectif Xyllela Fastidiosa », a tout d’abord introduit la conseillère territoriale, « Comme nous, l’ODARC, a su réagir immédiatement et engager ses compétences techniques sur la question. Depuis, ensemble, nous œuvrons sans compter pour sensibiliser le plus largement possible sur ce fléau ».

Reconnaissant aux services de l’Etat le fait d’avoir pris des mesures d’interdiction de végétaux, indispensables pour tenter de parer à l’introduction de la bactérie sur l’île, Femu a Corsica a toutefois déploré des mesures « encore trop insuffisantes, face à la menace galopante ».  A ce titre, Nadine Nivaggioni a d’ailleurs rappelé la publication d’un arrêté alternatif, publié par le collectif Xylella Fastidiosa : « Pour essayer d’éviter ce désastre, des actions sont à mener dans des temporalités différentes. Nous réclamons des mesures d’urgence, comme celles déclinées dans l’arrêté alternatif à celui du Préfet de Corse, qui font d’ailleurs l’objet, aujourd’hui encore, d’une motion déposée par Femu a Corsica ; et aussi des actions à plus long terme ».

Une expérimentation scientifique pour tenter d’enrayer la propagation de la bactérie
Ainsi, dressant le constat qu’il n’existe, à ce jour, aucune solution pour enrayer la propagation de la Xylella Fastidiosa, Femu a Corsica a entendu demandé à l’Exécutif l’inscription de la Corse dans un programme scientifique européen:  «  Le groupe Femu a Corsia, souhaiterait, Monsieur le Président de l’ODARC, que dans le cadre d’une coopération avec la région des Pouilles, une expérimentation scientifique puisse être réalisée, consistant à introduire dans les zones infectées, des espèces « hôtes », extraites du couvert végétal corse », a détaillé Nadine Nivaggioni,. « En inscrivant la Xyllela, dans un programme européen de recherche, nous pourrions bénéficier d’accompagnements financiers sécurisés permettant entre autres recherches, d’évaluer la résistance de nos espèces aux différentes souches de la bactérie », a-t-elle précisé, avant de conclure : « L’ouverture d’un programme de ce type, nous paraît un moyen indispensable et supplémentaire pour mieux se préparer à une attaque massive ».

L’ODARC veut des mesures plus drastique pour lutter  contre la Xylella Fastidiosa
Devant la nécessité urgente de trouver un moyen d'arrêter la propagation de la bactérie, le président de l’ODARC Jean-Louis Luciani, a approuvé la demande du groupe nationaliste : « L’aspect scientifique ne doit pas être écarté du d’action et notamment, la recherche de variétés résistantes à cette bactérie. A cet égard, l’ODARC s’est déjà positionné favorablement pour la mise en place d’un tel projet en écrivant le 22 avril 
 dernier à Mr Enzo Manni, directeur de la coopérative agricole de Racale dans les Pouilles, afin de l’assurer de notre contribution à l’initiative d’installer en zone infectée une collection de végétaux issus de l’arboriculture et de la flore insulaire et ainsi pouvoir tester de la résistance de nos variétés endémiques », a-t-il ainsi répondu.
 
Par ailleurs, le président de l’ODARC a également voulu insister lui aussi sur le fait que face à « la terrible menace que constitue la Xylella Fastidiosa particulièrement pour la filière oléicole corse mais également pour l’agriculture insulaire dans son ensemble », la mise en œuvre de mesures de prévention spécifiques à la Corse, même si celles-ci vont bien au-delà de ce qui est mis en place au niveau européen, reste encore insuffisante : «  Il nous semble indispensable, dans le cas des particuliers, d’élargir l’interdiction d’introduction à la totalité des végétaux », a-t-il tout d’abord déclaré.
« 

De même, les conditions de dérogation doivent être précisées notamment la notion de « professionnels ». A cet égard, l’ODARC a demandé au Préfet de Corse la mise en place d’un Comité technique qui sera en mesure, d'une part, de définir des critères de dérogation et, d'autre part, d'étudier la possibilité de mise en place de zones de confinement dans les deux ports principaux, avec désinsectisation systématique des végétaux et analyse des variétés sensibles pour s'assurer de l'état sanitaire des végétaux introduits par dérogation. Une proposition de mise en place de ce comité le mercredi 3 juin nous a été faite par la DRAAF », a-t-il poursuivi.
Enfin, Jean-Louis Luciani a aussi évoqué « compte tenu de la nécessaire réactivité dans le contrôle sanitaire de l’état des végétaux introduits », la possibilité de créer un centre d’analyses en Corse.

Manon PERELLI