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Vins Corses : l'AOC comme gage de qualité


Livia Santana le Samedi 26 Juin 2021 à 20:43

Depuis la création de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) en 1969, les vins corses ont connu de grands changements et une amélioration de leur qualité. Nathalie Olmeta-Pierrini, directrice du Groupement Intersyndical des AOC de Corse (Giac) explique à CNI cette évolution.



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Le Giac, qu'est-ce que c'est ?
- Le Groupement Intersyndical des AOC de Corse ou Giac a été créé en 1969 avec pour but de tracer les vins insulaires du pied de vigne jusqu’à la mise en bouteille et leur donner ou non un label d'appellation d'origine contrôlée (AOC). C'est un gage de qualité puisque des contrôles sont régulièrement effectués pour vérifier que le cahier des charges de chaque cépage est bien respecté. Aujourd'hui, l'AOC est un passage obligé, avant celui-ci, nous produisions des vins très peu qualitatifs. Dans les années 2000, c'est à ce moment qu'il a vraiment pris de l'ampleur. 

- Qui regroupe-t-il ? 
-Tous les producteurs de l’île, les vignerons en cave particulière ou en coopérative. Cela représente 120 caves particulières et 200 apporteurs dans les 4 caves coopératives insulaires. Aujourd'hui, l'AOC représente 118 000 hectolitres pour la récolte 2020. Du côté du Giac nous sommes 6 personnes, des assistantes administratives, des techniciens auditeurs, un président élu par ses paires qui représente de la profession et une directrice. 

- Comment agissez-vous ? 
- Nos qualiticiens effectuent tout au long de l’année des prélèvements de vins directement sur les exploitations. Ils sont ensuite analysés puis dégustés anonymement par des jurys experts habilités à valider ou invalider le signe de qualité. Les dégustations se feront d'ailleurs du 3 au 11 juin. 

- Est-ce que les différents AOC corses ont des spécificités ? 
- Nous avons 9 AOC sur différents cépages et 4 cahier des charges différents. Je dirai qu'il n'y a pas une réelle spécificité mais le socle de toutes les appellations repose sur des cépages le nielucciu, le  sciaccarellu, le vermentinu qui ne sont pas du tout présents sur le continent. Notre rosé en AOC corse par exemple, n'a pas d’homologue en Côtes de Provence, il a une belle typicité .
 
- Depuis sa création, a-t-on vu des améliorations ? 
- Oui, au niveau de la sélection des cépages endémiques à la Corse, mais aussi sur le point de vue environnemental. Nous avons agit collectivement pour l’obtention de la certification HVE (haute valeur environnementale). L'AOC Patrimonio a également beaucoup évolué grâce à sa dernière prise de décision : celle de demander une modification des cahiers des charges pour enlever les désherbants chimiques de synthèse comme le Glyphosate dans les vignes. C'est le seul en  France à l'avoir fait et Calvi devrait suivre prochainement. 

- Est-ce qu’il y a un AOC qui se distingue parmi les autres ? 
- Pas vraiment, peut-être l'AOC Patrimonio car il a plus de notoriété.

-L es vins corses ont-ils à rougir par rapport à ceux du continent ?  
- Non je ne pense pas, certes nous n'avons pas encore la notoriété des vins de Bordeaux, mais le fait de se structurer a permis d'être plus reconnus. - Dans notre production, nous sommes vraiment tout petits. Nous représentons 118 000 hectolitres annuels contre une production dans certaines régions qui peuvent aller jusqu'à 1.2 millions d’hectolitres en Côtes de Provence par exemple. Les cépages uniques dont peut se targuer sur notre île jouent cependant dans la notoriété, c'est un atout majeur pour se distinguer.