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Un mouvement de grève contre la réforme du mode de garde perturbe les crèches ajacciennes


Julia Sereni le Mardi 30 Mars 2021 à 16:15

Ce mardi 30 mars, plusieurs crèches de la région ajaccienne sont en grève, dans le cadre d'une journée de mobilisation nationale. Réunis devant la préfecture, les personnels protestent contre un projet de réforme de l’accueil de la petite enfance.



Les professionnels de la petite enfance manifestent devant la préfecture d'Ajaccio contre le projet de réforme « Taquet ». Photo : Michel Luccioni
Les professionnels de la petite enfance manifestent devant la préfecture d'Ajaccio contre le projet de réforme « Taquet ». Photo : Michel Luccioni
« Pas de bébés à la consigne ! » C’est le mot d’ordre de la petite centaine de personnels de plusieurs crèches, réunie ce mardi 30 mars devant la préfecture d’Ajaccio. En grève, ils protestent contre un projet de réforme national porté par Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles.

En cause notamment, la modification du taux d’encadrement des enfants :
« Actuellement, nous avons un encadrant pour cinq bébés, et un encadrant pour huit enfants qui marchent. La loi veut faire passer à un adulte pour six enfants, quel que soit leur âge. Cela pose un problème de sécurité et de prise en charge des enfants » résume Thierry Multedo, infirmier à la crèche Laetitia.

Un projet « délétère » pour la prise en charge des enfants

« Quand on nous dit qu’une fille peut s’occuper de six bébés… Cinq c’est déjà difficile, alors passer à six ! » renchérit Andréa, agent de crèche. « Les parents nous laissent leurs enfants en toute confiance, nous voulons pouvoir nous occuper d’eux dans de bonnes conditions » explique t-elle.
 
Le projet de loi prévoit également de passer la superficie par enfant de 7 mètres carrés à 5,5, d’augmenter l’accueil en surnombre de 110% à 115% de la capacité de la crèche, ou encore de prendre en compte des apprentis dans les effectifs. Autant de points que contestent les professionnels de la petite enfance. « C’est délétère pour la prise en charge des enfants » commente Thierry Multedo. 

« Tout cela pour des questions de profit »

«  Le gouvernement a demandé une étude au neuropsychiatre Boris Cyrulnik sur les mille premiers jours de la vie, et au lieu de suivre les recommandations et de pousser dans ce sens, là on dégrade les conditions d’accueil des enfants, on les met d’entrée de jeu dans des situations de difficultés » regrette t-il. « Tout cela pour des questions de profit » glisse Andréa.
 
Des doléances qu'une délégation a pu présenter au directeur de cabinet du préfet, en fin de journée. « Nous avons discuté longuement et exposé nos revendications. Le directeur de cabinet s'est engagé à les faire remonter au Gouvernement » indique Ange-Marie Bianchini, délégué syndical STC. Les manifestants entendent-ils poursuivre le mouvement de grève ? « Non, il ne s'agissait que d'une journée. En revanche, nous restons mobilisés, en vue de mener, éventuellement, d’autres actions. » conclut-il.