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Tribune libre : Attention, danger…


le Samedi 23 Juillet 2016 à 23:37

Marc'Anto Colleoni et Ulivieru Sauli, anziani prighjuneri pulitichi, nous ont fait parvenir un tribune libre intitulée "Attention, danger"



Tribune libre : Attention, danger…
Osons l'analyse. Avec le souci premier de ne pas se tromper. Mais refusons la politique de l'autruche qui consiste à se croire à l'abri d'un danger aux conséquences complexes. La Corse, son Peuple, sa lutte, ses espérances peuvent s'y trouver confrontés. Des récents évènements l'attestent. Entre le piège - pervers -  du communautarisme et l'illusion d'un douteux islam politique avec son appendice, le dhjihadisme, les ingrédients sont en place pour détourner de sa trajectoire, la résolution du Problème Politique Corse.
D'emblée, rejetons avec force et principe, cette  tendance qui consiste à taxer de "racisme" ou de "xénophobisme", toute approche autre que celle véhiculée par l'Etat et ses relais. Nous sommes des patriotes corses, nous en avons payé le prix fort. Sans renonciation, ni résignation, nous demeurons attachés au principe-intangible-des droits du Peuple Corse à l'autodétermination. Notre engagement est de souche anti-coloniale et résolument progressiste. Si aujourd'hui il y a en Corse des victimes du racisme, de la xénophobie, et de la discrimination, ce sont bel et bien les corses, car non reconnus à ce jour pour ce qu'ils sont malgré leur histoire, leur culture et ce, sur leur propre terre.
Il y a peu, le Premier Ministre français, Mr Manuel Valls, est clairement venu signifier les limites  dans lesquelles la Corse peut difficilement se mouvoir. Il est également venu rappeler, tout en rappelant l'unicité d'une République étouffante pour notre île, l'engagement des services policiers et judiciaires pour "faire face au racisme et aux actes anti musulmans" ( discours du lundi 4 juillet 2016 ). D'un côté, on reconnait implicitement une "communauté musulmane" en Corse, de l'autre on dénie toute reconnaissance du Peuple Corse... Manuels Valls stipule clairement : " L'affirmation de l'identité corse ne passera pas par l'exclusion, la coofficialité de la langue ou le statut de résident"  ( Discours du lundi 4 juillet 2016 ). En décembre 2015, dans une interview au journal "Le Parisien",  il avait déjà clairement affirmé : " Certains parlent d'une Nation Corse. Mais je ne sais pas ce que cela veut dire. Il n'y a qu'une seule nation, la nation française". Tous ces propos du Premier Ministre de la France trouvent, peu ou prou, écho au Parti Socialiste et chez Les Républicains, au Parti Communiste Français et chez le Front National...
Au delà d'une élection territoriale corse, qui consacre le temps d'une mandature restreinte, une victoire pour le Mouvement National, force est de constater qu'avec l'Etat Français, malgré des initiatives, les lignes n'ont pas véritablement bougé... Parmi les dangers plusieurs fois dénoncés et combattus, la substitution progressive de population ( Risque évident de minorisation des corses sur leur terre ) et l'instrumentalisation communautariste, spécifiquement dans le contexte international que nous connaissons et nous subissons. 


Il ne s'agit surtout pas de hurler avec les loups. Loin de nous la volonté de brandir le faux drapeau de cet occident largement déchristianisé, complice des pétro-monarchies du golfe, et prétendu protecteur des minorités chrétiennes d'Orient d'où sont aussi issues - il faut aussi le rappeler - des intellectuels promoteurs de la lutte des peuples comme celui palestinien et du panarabisme. Loin de nous l’idée d'invoquer faussement les soi disant " racines chrétiennes de l'Europe" au détriment d'une Europe politique et sociale, des peuples et de la citoyenneté. Loin de nous la volonté de nous taire aussi sur l'implantation politique d'une religion, dogmatique et anti laïque, et instrumentalisée avec complaisance opportuniste  pour des logiques de pratiques clientélistes dans lesquelles s'abandonnent partis politiques de droite comme de gauche...
Loin de nous le désir de nous taire - parce que nous avons toujours dénoncé la colonisation de peuplement imposée par l'Etat français -  sur le risque de "libanisation" du Problème Politique Corse. La société corse, société colonisée gravement paupérisée, ne saurait tomber dans le piège d'un communautarisme orienté, manipulé, faisant le lit de comportements inspirés d'un contexte international au Moyen Orient, et où la France, dans la logique de son passé colonial, a une énorme responsabilité. Elle ne saurait non plus tolérer sur son sol, de potentiels agissements meurtriers insufflés par un islamisme radical autant haineux qu'obscurantiste.
Nous n'abdiquerons jamais sur l'un des fondements de notre engagement : Il n'y a qu'une seule communauté de droit en Corse et c'est le Peuple Corse.
La Corse, possession française depuis plus de deux siècles, laboratoire d'expérimentation répressive militaire, judiciaire et policier, territoire de vérification institutionnelle contrôlée, risque aujourd'hui de se faire enfermer dans une souricière communautariste...
La Corse n'est pas, et ne sera jamais un terreau de prédilection pour un quelconque dhjihad .
Il appartient aux organisations patriotiques de ne pas tomber dans le piège des discours dominants du système en place, et de rappeler par une présence effective sur l'ensemble des espaces sociaux et populaires, nos fondements de libération nationale et d'émancipation sociale.
Un peuple, idéologiquement armé, jamais ne sombrera dans les poubelles de l'histoire du colonialisme.

A tarra corsa hè di u populu corsu"