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"Stena Carrier" : Statu quo à Marseille. De nombreuses réactions


le Mercredi 6 Janvier 2016 à 22:31

Le Stena Carrier a entamé unne cinquième manœuvre d'approche dans le courant de l'après-midi de mercredi à Marseille. Mais elle s'est avérée vaine comme les précédentes. Une situation qui a entraîné des réactions. Soit pour fustiger l'attitude de ceux qui s'opposent à l'accostage du navire. Soit pour les soutenir.



"Stena Carrier" : Statu quo à Marseille. De nombreuses réactions
Camille de Rocca Serra
Camille de Rocca Serra "condamne vivement le blocage du Stena Carrier dans la rade du port de Marseille par des agents grévistes d'une société concurrente. Corsica Maritima est une compagnie privée insulaire ne disposant d'aucun fond public et représentant 140 chefs d'entreprise qui défendent notre économie. Il est intolérable que des intérêts corporatistes viennent contrarier son bon fonctionnement. Ces méthodes, qui ont généré la longue agonie puis le naufrage de la SNCM, doivent cesser. C'est une entrave aux principes de libre circulation et de libre concurrence consacrés aux niveaux national et européen. L'Etat de droit doit s'imposer à tous, en Corse comme sur le continent, à commencer dans le 1er port français et le 2nd de Méditerrannée. Il est impératif que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités et fassent respecter la loi en assurant l'accès du Stena Carrier au port de Marseille."

Charles Zuccarelli, président du Medef
Aujourd'hui les grévistes de la Cgt marins de Marseille empêchent une compagnie corse d'ouvrir une ligne de fret entre la corse et le continent.
Cette compagnie qui souhaite recruter et faire travailler du personnel et des entreprises de notre région afin de pouvoir développer son économie fortement touchée par la crise se voit interdire l'entrée du port de Marseille.
Je souhaite exprimer ma totale incompréhension face à ces méthodes illégales destinées à empêcher ce qui fait les fondamentaux de notre beau pays que sont la libre concurrence et la libre circulation des biens et des personnes.
Comment de nos jours l'Etat peut-il laisser une situation aussi ubuesque se développer sur le port international de Marseille, qui est un port de la république française ou l’état de droit doit être respecté comme dans toutes les régions de France!
Comment peut-on ne pas laisser travailler de la manière la plus honnête qu’il soit et dans le respect de toutes les règles de droit un consortium qui regroupe plus de 130 entreprises corses de toutes tailles et qui rassemble tous les secteurs d'activités !!!
Je souhaite que rapidement chacun prenne ses responsabilités afin que cette situation ne perdure pas plus longtemps et que l'on laisse le jeu de la concurrence s'exercer en toute clarté et dans la plus totale légalité!



Michel Stefani, PCF
Les dirigeants de Corsica Maritima en appellent à l’Etat pour faire respecter le droit disent-ils. La droite et le Medef les soutiennent. Ils parlent d’actions syndicales « liberticides » comme si détruire l’emploi par la concurrence déloyale qu’ils préconisent n’en était pas une.
Sauf à ce que l’ouverture de cette ligne ait été précédée des quelques formalités indispensables entre la fin de mandature le 5 décembre et le 5 janvier date de la première traversée effectuée par cette compagnie, il semblerait que le respect de la légalité ne soit pas de leur côté.
Ont-ils déposé à l’OTC une demande d’autorisation ? Le délai de carence a-t-il été respecté ? L’OTC a-t-il vérifié la viabilité de la société, sa capacité à prester le service ? L’OTC a-t-il validé le service les fréquences et les capacités ? Le dépôt de caution a-t-il été effectué ? Les autorités ont-elles eu connaissance des conditions d’exploitation du navire et des règles sociales applicables sur le navire s’agissant de cabotage national ?
Ces obligations découlent des délibérations de l’Assemblée de Corse prises dans le cadre des compétences de la CTC. À défaut n’importe quel opérateur peut se positionner quand il veut comme il veut et écrémer le trafic à sa convenance au mépris des intérêts de la CTC agissant en tant qu’autorité délégante et des délégataires avec lesquels elle a contractualisé pour l’exécution de la délégation de service public (DSP) et les obligations de service public contraignantes ouvrant droit au versement d’une compensation financière.
Cette DSP après signature de la subdélégation entre la CMN et la nouvelle SNCM doit être exécutée dans la continuité du service sans préjudice financier pour les délégataires jusqu’au 1er octobre 2016. Or l’ouverture de cette ligne par Corsica Maritima et le Medef Corse en constitue un à l’évidence. Il ne suffit pas de dire qu’on ne veut pas de subvention pour pouvoir se positionner sur la desserte.
Le non respect des obligations déclaratives permet à lui seul de stopper cette opération fondée sur la logique de concurrence déloyale du low cost. L’OTC dispose du cadre juridique nécessaire pour agir en ce sens sous le contrôle des services de l’Etat.


Union régionale CGT
L’union régionale CGT apporte son soutien aux salariés de l’EX SNCM et de la CMN. Comme l’ont écrit la totalité des syndicats de ces compagnies, les marins font face à une attaque frontale et sans précédent du patronat Corse qui vise à remettre en cause le projet industriel et social validé par le jugement du tribunal de commerce.
Après la suppression de 600 emplois, ce sont encore 1 300 qui sont menacés.
(900 ex SNCM et 400 CMN). Cette stratégie fera grimper le nombre des chômeurs en Corse qui dépasse déjà les 25000.
Alors que le patronat Corse porte une lourde responsabilité dans cette situation de chômage de masse, de précarité et de vie chère et qu’il a toujours été le principal bénéficiaire de l’argent public (taux de tva, Zone Franche, enveloppe de continuité territoriale ….) il tente un nouveau coup de force contre l’intérêt général.
Ce triste exemple dans le maritime risque aussi de donner aux requins low cost de l’aérien des appétits féroces pour mettre à mal Air France et Air Corsica et ses 1 000 salariés en  Corse.
 Laisser faire les patrons de Corsica linea adeptes du libéralisme au service d’une minorité de privilégiés aurait de graves conséquences pour l’écrasante majorité des Corses.
La CGT s’opposera à cette déréglementation sauvage source de malheur social partout ou elle est mise en œuvre.