Corse Net Infos - Pure player corse

Soupçons de trafic d'influence et blanchiment : Perquisition chez une magistrate pour ses liens corses


CNI avec AFP le Mardi 10 Janvier 2023 à 07:26

Le domicile d'une magistrate de la cour d'appel d'Agen, précédemment en poste à Ajaccio, a été perquisitionné dans le cadre d'une enquête pour "trafic d'influence" et "blanchiment" portant sur ses liens avec un membre présumé du banditisme corse



Le tribunal d'Ajaccio. Photo Michel Luccioni
Le tribunal d'Ajaccio. Photo Michel Luccioni
La perquisition a été effectuée le 8 décembre à Agen (Lot-et-Garonne), par des policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), ont indiqué de sources judiciaires et proches du dossier à l'AFP.

Une autre perquisition a eu lieu "concomitamment" dans une villa de la magistrate située sur la rive sud du golfe d’Ajaccio, a précisé une de ces sources judiciaires à l’AFP.

Une autre source judiciaire indique qu’une perquisition a également eu lieu au bureau de la magistrate à la cour d’appel d’Agen.

Comme le prévoit le code de procédure pénale, cette perquisition a eu lieu en présence du chef de cour de la magistrate, le premier président de la cour d'appel d'Agen.
Contactée par l'AFP, la cour d'appel d'Agen a décliné tout commentaire en renvoyant vers "le parquet de Nice, en charge de l'enquête". A son tour contacté par l'AFP, le parquet de Nice a indiqué ne "faire aucune communication à ce sujet".

Cette enquête visant cette magistrate est une incidente d'une information judiciaire de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille sur la bande criminelle corse du Petit Bar, ont précisé à l'AFP des sources judiciaires. Renvoyée de Marseille en Corse, l'enquête a ensuite été dépaysée à Nice et est désormais menée pour "trafic d'influence" et "blanchiment", ont précisé des sources judiciaires et d'autres proches du dossier.
De mêmes sources, la magistrate n'a pas encore été entendue, ni dans le cadre d'une audition libre, ni dans celui d'une garde à vue.

De liens avec le grand banditisme
L'enquête porte sur les liens suspectés de cette magistrate, en poste en Corse entre 2010 et 2016, avec un membre présumé du banditisme insulaire, Johann Carta, autour notamment de la location d'une villa appartenant à la juge sur la rive sud du Golfe d'Ajaccio, ont ajouté ces sources.

Johann Carta, actuel président du Gazelec Ajaccio (GFCA), club de football de National 3, a été mis en examen fin novembre pour "extorsion", "escroquerie", "blanchiment en bande organisée" et "association de malfaiteurs" par un juge d'instruction de la JIRS de Marseille dans le cadre d'une enquête financière sur son club.
M. Carta est également au coeur d'une enquête préliminaire ouverte en septembre 2022 par le parquet d'Ajaccio pour "pressions ou menaces envers les membres d'une juridiction", après la découverte, dans son téléphone, de photos de la liste des jurés d'un procès d'assises pour assassinat, en mars 2021 à Ajaccio. Ce procès s'était soldé par un acquittement général.
Malgré plusieurs tentatives, la magistrate n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.