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Six villages de Balagne réunis à Cateri pour le centenaire du début de la guerre 14-18


Jean-Paul-Lottier le Dimanche 31 Août 2014 à 16:21

Main dans la main, les villages d'Aregno, Avapessa, Cateri, Lavatoggio, Pigna et Sant'Antoninu se sont regroupés ce dimanche, à l’initiative de l’association intercommunale des Anciens Combattants, pour célébrer le centenaire du début de la Guerre 1914-1918. Une date anniversaire marquée par une Messe chantée au Couvent de Marcassu, suivie d’une cérémonie au monument aux morts de Cateri où chacun des maires des 6 communes a énoncé les noms de leurs administrés tombés au champ d’honneur pour la France. Un détachement du 2e REP de Calvi a rendu les honneurs militaires, en présence du chef de corps du Régiment et de son Etat-Major.



Six villages de Balagne réunis à Cateri pour le centenaire du début de la guerre 14-18

A 10h30, l’église du couvent de Marcassu à Cateri était remplie de fidèles et nombreuses autorités civiles et militaires pour assister à la Grand-Messe du souvenir présidée par le frère Olivier-Marie de la communauté de communauté de Saint-Jean à Corbara, prêtre du secteur paroissial. Une messe chantée, rehaussée par la présence des membres de la confrérie de Lavatoghju.
Aux premiers rangs, on notait la présence de Dominique Andréani, maire de Cateri,  Frédéric Guglielmi, secrétaire général de la sous-préfecture de Calvi, représentant l’Etat, Jacques Andréani, maire d’Aregno, Rodolphe Santelli, maire de Lavatoghju, Josée Martelli, maire de PIgna et Roxane Barthelemy, adjointe au maire de Sant’Antonino, représentant le maire Etienne Marcelli et de nombreux adjoints et conseillers municipaux des communes environnantes, du colonel Jean-Michel Meunier, chef de corps du 2e REP entouré de son Etat-Major, du capitaine Burles, commandant la compagnie de gendarmerie de Calvi-Balagne et représentants de brigades, des anciens combattants réunis derrière leurs porte-drapeaux….
A l’issue de la messe, tous prenaient la direction du Monument aux Morts de Cateri où se déroulait une cérémonie, en présence d’un piquet d’honneur du 2e REP de Calvi.

Fierté, devoir et respect
Dominique Andréani a pris la parole pour souligner l’initiative  du président de l’association intercommunale des anciens combattants, Léon Andréani qu’il remerciait chaleureusement,  et saluer la présence  de ceux qui ont bien voulu honorer de leur présence à cette cérémonie du souvenir.
«  Commémorer le 100e anniversaire du début d’un conflit qui traumatisa le monde et qui laissa la Corse exsangue s’imposait pour rappeler tous ces combattants de la Grande Guerre qui endurèrent un indicible calvaire quatre longues années durant, et ensuite, pour ceux rentrés chez eux, continuer à vivre meurtris dans leur âme et dans leur chair.
Souffrances, privations, craintes et maladies furent leur lot quotidien avec en sus souvent la mort ou celle de leurs malheureux compagnons d’infortune.
Les combattants  corses, dont ceux de notre contrée, appartinrent à toutes les unités et participèrent à toutes les batailles. Pour nos familles, les noms des Flandres, de la Marne, de l’Artois, de Verdun, de la Somme, de l’Aisne, des Dardanelles ou d’ailleurs, ont signifiés crainte et souvent détresse et misère.
Une fois encore, je voudrais remercier le président de l’association intercommunale des ancien combattants, sui n’est autre que mon père  Léon Andréani et ses collègues d’avoir voulu organiser cette commémoration, l’ensemble des autorités et des élus de nous avoir honorés de leur présence, les habitants de Cateri et des autres communes environnantes pour leur participation en nombre . C’est avec fierté, devoir et respect que notre village vous a tous accueilli».

Les noms des victimes énoncés par les maires des six communes
Et de conclure : «  La Messe qui vient d’être célébrée par le Père Olivier-Marie, que je remercie, azinsi que les chantres de la confrérie et les moines du couvent, et cette cérémonie au Monument aux morts, revêtent pour nous tous un caractère particulier, dans le sens où elle a permis de rendre ensemble cet hommage solennel ».
Aux ordres du colonel Jean-Michel Meunier, le piquet d’honneur au garde à vous, Dominique Andréani énonçait un par un les noms et grades des enfants du village inscrits au Monuments aux Morts, alors que la foule répondait  à chaque fois «  Mort pour la France ».
Les maires des villages d'Aregno, Avapessa, Lavatoggio, Pigna et Sant'Antoninu étaient invités à faire de même.




12 000 corses sur 48 000 mobilisés sont tombés sur les champs de bataille
Frédéric Guglielmi, secrétaire général de la sous-préfecture de l’arrondissement de Calvi, Conca d’Oro, Haut-Nebbiu prenait à son tour la parole, rappelant que cette Guerre qui devait être la « Der des Ders », au point que les historiens l’ont baptisé « La Grande Guerre » avait coûté la vie à 9 millions d’hommes.
«  Aucune famille, aucun village, aucune ville ne furent épargnés par la douleur et le deuil qui enveloppèrent le sacrifice de ses enfants pour la France. Ces enfants transformés en soldat qui ont fait le don ultime, celui de leur vie, qu’ils ont donné pour que la France  demeure et pour que la République perdure.
La 1ère Guerre Mondiale fut une épreuve partagée par toute la Nation, pour la survie même de la Patrie, dans des conditions souvent inhumaines, nos soldats se sont battus au-delà de leurs limites. Les femmes, les mères, les enfants, les ont accompagné (à leur manière), en faisant vivre jusqu’à la Victoire nos villes et villages.
La blessure de la Guerre 14/18 est à jamais inscrite dans notre récit national, en  sortant de cet embrasement qui jeta le monde entier sur les champs de bataille terrestres, maritimes et aériens, la France a perdu 1,4 millions d’hommes, la Corse près de 12 000 hommes sur 48 000 mobilisés. Toute une génération de français a été ainsi sacrifiée ».
Insistant sur l’importance du devoir de mémoire,  de la paix et de la responsabilité de chaque génération de la défendre celle-ci, Frédéric Guglielmi devait conclure :
« C’est en souvenir de ce combat pour la paix que la France a accueilli, le 14 juillet dernier, près de 70 nations, alliés et ennemis d’hier.
Aujourd’hui,  c’est au nom de ce 1er août 1914 que nous avons le devoir de préserver l’héritage de paix pour lequel « ceux de 14 », nos ainés, sont tombés »
Le discours du représentant de l’Etat  a été interrompu un instant, suite à une malaise d’un porte-drapeau, « Fanfan » Gatti à qui nous souhaitons un prompt rétablissement.
Léon  Andréani, président des anciens combattabts, entouré des autorités militaires et du secrétaire général de la sous-préfecture déposait un bouquet de fleurs au pied du monument, suivi d’un dépôt de gerbe par les Maires des six communes.
En décalage avec le déroulé de la cérémonie, quatre chantres entonnaient le chant du Requiem  aeternam.
A l’issue,  alors que le piquet d’honneur présentait les armes, la sonnerie aux morts retentissait, avant la minute de silence.
Un apéritif et un buffet devaient suivre à la Maison des jeunes de Cateri.