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Scooter Club Corsica -Vespa et Lambretta : On se la joue « années cinquante… »


José Fanchi le Dimanche 12 Août 2018 à 22:35

Véritable phénomène social, capital dans l'évolution des mœurs et star du cinéma italien, le scooter, créé en 1946, a conquis le monde. « Inconfortables, encombrantes et salissantes » pouvait-on entendre dans les rues de la ville éternelle. Mais le cliché disparut aussitôt car, dans les années cinquante-soixante, on achetait une Vespa parce qu'on n'avait pas les moyens de s'acheter une voiture. Tout simplement. « C'est l'idée la plus innovante que l'Italie ait eue depuis l'invention du char de la Rome antique » avait titré le grand quotidien anglais The Times. En Corse, conscient de ces valeurs, un club a été créé et de superbes machines ont été rénovées. Samedo ils ont affiché leur savoir-faire place du Diamant



François Trottin, le président
François Trottin, le président
En 1956, La Vespa explose littéralement. C’est une année faste pour l'Italie : Anna Magnani est élue meilleure actrice, Ferrari est champion du monde en formule 1 grâce à Fangio. En moto, l'Italie remporte tous les titres de champions du monde quelle que soit la catégorie : 125 cm3, 250 cm3, 350 cm3, 500 cm3.
La même année, Piaggio fête les 10 ans et sort la millionième Vespa. Elle s'offre même le luxe de faire la une du magazine "Revue Technique Motocycliste. »
 

La « guêpe » bouscule les hiérarchies
La Vespa roule facilement à 85 km/h. Le tablier est plus galbé et un peu moins large. La roue de secours se situe derrière le tablier. Le réservoir contient 8 litres. La Vespa GL sera fabriquée pendant 3 ans et plus de 14000 exemplaires sortiront de l'usine. Ce modèle présente un certain agrément de conduite du fait de sa maniabilité et de sa tenue de route, compte tenu de son moteur puissant et souple. La finition est bonne et son équipement est complet et judicieux.
Au cours de ces années 50-60, la Vespa n'échappe pas à la mode des accessoires. Elle devient un phénomène social. Ce scooter traverse toutes les crises et sait rester toujours présent. En avril 1956, Piaggio fête la sortie de sa millionième Vespa.
En France, l'ACMA détient 50% du marché français. La Vespa ACMA est le moins cher des scooters en France et n’est pas en reste dans la mesure où il fête sa 200 millième Vespa et l'usine s'étend sur plus de 100 000 m2 et emploie 2000 salariés.
 

Crise du pétrole…
En 1957, c'est Gilbert Bécaud qui vante les mérites de la Vespa ! En 1960, la Vespa acquiert une coque soudée en 2 parties dans le sens de la longueur et perd la trappe d'accès au carburateur. En 1962, la roue de secours est placée à côté de la batterie sur le flan gauche.
A la fin des années 50, les responsables politiques de l'époque sabordent une branche de l'industrie française en instaurant : le permis de conduire obligatoire pour les 125 cm3, des tarifs d'assurance prohibitifs. La crise du pétrole et la guerre d'Algérie sont deux évènements qui entraînent le déclin de l'industrie française du motocycle.
Pour relancer les ventes, l'ACMA présente 2 nouveaux modèles : les 125 et 150 N qui sont équipées des nouvelles coques italiennes. Hélas, le marché continue de décroître. Même si à partir de 1962, une grande transformation s'opère sur la vespa, la production française est stoppée tandis qu'en Inde, est inaugurée une usine qui fabriquera plus de 4 millions d'exemplaires du célèbre scooter. La ligne de la Vespa se modernise. Elle devient plus anguleuse et un phare rectangulaire apparaît sur la 125 GT. La Vespa 50 cm3 voit le jour. Mais elle coûte cher par rapport à une mobylette. Et les Japonais sont de la partie. Ils vont littéralement envahir le marché même si la « petite guêpe » poursuit son aventure.
Soixante-dix ans après sa création, la « guêpe à moteur » s'est écoulée à plus de 18 millions d'exemplaires. Les problèmes de circulation dans les villes rendent les scooters plus commodes et la mode du rétro a remis au goût du jour le célèbre scooter... désormais beaucoup plus cher que ses concurrents !


Tranquilles…
Au Scooter Club Ajaccien, la vie continue de la plus belle des façons. Réunions, ateliers d’échanges et de réparations, participation à des salons et journées portes ouvertes sur des modèles âgés de plus de 60 ans. Réunis autour de François Trottin, véritable passionnés de ces engins, le club accueille de plus en plus de nouveaux membres et l’on voit surgir de superbes engins des années cinquante comme cette Lambretta ou cette Motobécane, la plus ancienne du plateau. Hier, c’est la place du Diamant qui a servi de cadre à une bien sympathique démonstration. Il y avait les insulaires bien sûr, mais aussi des Belges, Suisses et même des Hollandais sur place, pour le plus grand bonheur des aficionados du « deux roues » vintage.  
J. F.