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SNCM : Les socio-professionnels entre doute et colère


Nicole Mari le Samedi 5 Juillet 2014 à 00:55

Les socio-professionnels, qui avaient accepté de lever leur ultimatum, espéraient des annonces concrètes de l’Etat sur la sortie la plus rapide du conflit dont les conséquences commencent à devenir très inquiétantes en pleine saison estivale. Le dossier étant entre les mains de Matignon, la délégation, reçue par le préfet de Haute-Corse, a pu converser avec le bureau du 1er ministre, mais sans obtenir aucune avancée significative. Les représentants de la CGPME, qui refusaient de quitter les lieux, attendant la médiation du maire de Bastia, ont été brutalement, et sans raison, délogés et molestés par les CRS. Réaction en vidéo, pour Corse Net Infos, de Paul Trojani, président de la CCI 2B, Jean-Marc Venturi de la Chambre d’agriculture, de Jean-Marie Maurizi, représentant du syndicat des transporteurs. Suivies de la réaction de Gilles Simeoni, maire de Bastia.




Gilles Simeoni : « Ce qui s’est passé est particulièrement regrettable et dommageable ! »

Le maire de Bastia, sollicité pour servir de médiateur, exprime, à Corse Net Infos, son incompréhension devant l’expulsion brutale des socio-professionnels et appelle l’Etat à débloquer la situation.

« J’ai été sollicité par les socio-professionnels qui souhaitaient ma médiation et ma présence sur les lieux pour quitter la préfecture dans le calme. J’ai confirmé aux Autorités que j’arrivais. Les Autorités m’ont confirmé qu’elles m’attendaient. Mais le temps que j’arrive, un ordre différent a, manifestement, été donné. L’ordre était d’expulser les socio-professionnels manu militari. Des femmes et des hommes d’un certain âge ont été brutalement molestés. C’est particulièrement regrettable et dommageable !
Au-delà de cet épisode, la situation d’ensemble devient très inquiétante. D’un côté, des salariés de la SNCM en Corse et à Marseille sont dans l’expectative et l’angoisse quand à leur avenir. Un certain nombre de promesses, semble-t-il, leur ont été faites et ne sont pas tenues. De l’autre côté, une île fait l’objet d’un blocus en pleine saison estivale avec tout l’impact que cela peut avoir sur les entreprises et sur les salariés du secteur privé. Dans tous les secteurs d’activité, l’hôtellerie, le tourisme…, des licenciements se profilent et les effets induits seront catastrophiques pour toute l’économie corse. On ne peut pas rester dans cette situation ! Le problème, c’est qu’on a l’impression que l’Etat joue le pourrissement et joue la montre, mais la montre, aujourd’hui, objectivement, joue contre les intérêts de la Corse.
Je le dis de façon claire : il faut sortir immédiatement de cette situation de blocage et de blocus. Il faut, ensuite, régler sur le fond le problème récurrent des transports maritimes. Depuis le début de la mandature, nous n’avons cessé de dire qu’il était mal abordé. Faute de repenser complètement l’ensemble du système, en plaçant au cœur les intérêts de la Corse, la problématique du développement économique et la maîtrise de ses transports maritimes, on met des cautères sur des jambes de bois, sur un système structurellement déficitaire et incapable de répondre à nos besoins. Nous avons répété que nous allions nous retrouver dans des crises permanentes et récurrentes. C’est exactement ce qui est en train de se passer. Il y a une urgence à sortir de là parce que la situation a un potentiel de dégradation particulièrement inquiétant. Il faut que l’Etat donne le signal du déblocage, du retour à la normale, mais, en même temps, qu’il engage une vraie discussion sur le fond en faisant la lumière sur ses intentions ».
 
Propos recueillis par Nicole MARI