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SNCM : Grève reconduite et plainte contre la Corsica Ferries


le Jeudi 2 Janvier 2014 à 19:42

Jeudi, les personnels de la SNCM ont décidé la poursuite, de leur mouvement de grève pour ce vendredi, puis ont manifesté à Marseille pour exiger l'application du plan de sauvetage de la compagnie maritime. Dans le même temps la compagnie annonçait qu'elle déposait plainte contre la Corsica Ferries.



SNCM : Grève reconduite et plainte contre la Corsica Ferries

Cette annonce faisait suite à une assemblée générale tenue dans le courant de la matinée à Marseille au cours de laquelle les syndicats ont demandé à la direction de reprendre à son compte cette plainte déjà déposée par la CGT-marins auprès de la Commission européenne. Le syndicat majoritaire avait indiqué le 20 décembre avoir saisi la Commission européenne "pour aide d'Etat illégale aboutissant à des pratiques anticoncurrentielles", en référence à une "aide sociale directe" aux passagers d'environ 180 millions d'euros dont aurait bénéficié depuis 2002 la société privée Corsica Ferries. 

"Nous allons engager une procédure contre Corsica Ferries. Nous considérons qu'il y a une distorsion de concurrence, et que nous ne travaillons pas avec les mêmes règles", indiquait peu après le porte-parole de la compagnie.
Dans le bras de fer qui oppose les syndicats de l'entreprise à l'Etat, les personnels de la SNCM campent plus que jamais sur leur position.
Jeudi les syndicats ont rencontré le premier adjoint au maire de Marseille Roland Blum, et le député PS et candidat à la mairie Patrick Mennucci. 
Et l'annonce  faite l'autre jour par Jean-Marc Ayrault de 30 millions d'euros d'apport supplémentaire de l'Etat, loin de rassurer les salariés, a renforcé leurs craintes d'un possible "abandon du plan industriel" décidé par les actionnaires en septembre.
"L'erreur du gouvernement, c'est de penser que le seul problème de la SNCM est un problème de trésorerie. Il ne voit pas le fond du dossier sur l'actionnariat", a dit à l'AFP, Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC. "Dans le plan (industriel) validé par le gouvernement en septembre, il y avait la commande de 4 navires, dont 2 en décembre 2013. Cela n'a pas été fait, et ce n'est pas au rendez-vous non plus dans la lettre d'Ayrault, qui dit que l'entreprise doit d'abord se redresser avant de faire l'étude de la construction d'un navire", a déclaré Jean-François Simmarano, représentant CGT des personnels sédentaires.


"Ce mouvement est sans précédent"
Selon une source proche de la direction de la SNCM citée par La Provence dans sa dernière édition "les 30 millions d'euros vont permettre de faire la jonction entre l'actuelle saison creuse et le moment où l'exploitation redeviendra positive, c'est-à-dire aux environs du mois de mars, mais les besoins en trésorerie de la compagnie n'étaient pas aussi élevés". Et d'y voir "une perfusion pour maintenir l'entreprise en vie jusqu'aux municipales".
Toujours selon La Provence,  les
 services du Premier ministre se disent même "étonnés que l'une des principales préoccupations des personnels de la SNCM soit les distorsions de concurrence avec Corsica Ferries et non la situation de la trésorerie de l'entreprise ou encore les conditions de remboursement des 440 millions".
Ce qui fait écrire à notre confrère : "
Un bras de fer à l'issue incertaine qui pourrait cacher d'autres objectifs moins avouables. Certains voient en effet dans ces grandes manoeuvres les bases d'un futur partage de la desserte de la Corse entre La Méridionale et Corsica Ferries, avec la bénédiction de Bercy et du ministère des Transports ; partage qui suppose qu'entre-temps, la SNCM ait disparu corps et biens..."

"La balle est dans le camp du gouvernement" a souligné pour sa part Maurice Perrin représentant de l'intersyndicale CFE-CGC, Syndicat autonome des marins de la marine marchande, CFDT) qui a fait part de la grande détermination des salariés en grève à 65% : "Ce mouvement est sans précédent à la SNCM par l'unité qui se manifeste entre toutes les catégories de personnels, marins, officiers et sédentaires".