Session de rentrée pour l’Assemblée de Corse. L’occasion pour les deux Présidents Talamoni et Siméoni de s’exprimer mais aussi et surtout de revenir sur l’actualité. Ainsi, Jean-Guy Talamoni s’est adressé en Corse dans l’hémicycle en rappelant l’importance « d’écrire ensemble le roman de la Corse. La Corse fait rêver. Pas seulement nous qui vivons ici, pas seulement les Corses de la diaspora revenus un moment cet été. Elle fait rêver aussi tous ceux, à l’extérieur, qui la connaissent ou qui croient la connaître. Il serait trop long d’établir la liste des stéréotypes qui circulent au sujet de la Corse. Je n’en citerai que deux ; le premier, celui du Corse fainéant, fourbe, sous assistance de l’Etat, surtout lorsqu’il s’agit de réclamer de l’argent. Second stéréotype, celui du Corse raciste, un peu sauvage, mu par la haine de l’autre plus que par l’amour des siens et de sa terre. On pourrait en rire s’il ne s’agissait pas là d’un fait sérieux, répété, trop entendu dans certains médias ou sur les réseaux sociaux.
Les évènements récents ont ravivé cette pratique, mettant ainsi la Corse et les Corses en danger dans le contexte international que nous connaissons. Pour les détracteurs de la Corse, le peuple corse existe bel et bien, mais dans une certaine limite. Il n’existe que de manière négative, seulement pour être stigmatisé. Pour eux, la reconnaissance du peuple corse, positive et créatrice de droits, est inconcevable. Si le racisme anti-corse n’existe pas, le rapport de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme affirme, pour sa part, à quel point nous sommes racistes, évidemment plus que les autres. Ainsi avons-nous pu lire durant l’été : « La Corse en tête des actes antimusulmans en France ». Le niveau de violences contre les musulmans aurait été plus élevé ici qu’ailleurs. Il ne s’agit pas pour nous de nier ou de minimiser la gravité des actes racistes. Pourtant l’usage orienté ou malveillant de ces chiffres peut nuire au retour au calme et à l’apaisement de notre société. Il nous semble donc très important de dénoncer ces chiffres et la méthode employée pour parvenir à une telle conclusion. Face à cette situation, nous, élus de la Corse, devons défendre les intérêts moraux de notre peuple et nous devons combattre les clichés. Un mensonge, même répété cent fois, reste un mensonge ».
De son côté, Gilles Siméoni, Président de l’Exécutif s’est refusé à dresser le bilan des actions pour laisser place aux affaires urgentes mais a tout de même tenu à revenir sur l’actualité de cet été. Visites ministérielles, incendies, accidents de la route, communautarisme mais aussi la situation préoccupante de la précarité sur l’île qui sera mise à l’ordre du jour à la prochaine session : « En cette rentrée, comment également ne pas évoquer le rapport de l’Insee, en date de juillet 2016, qui confirme la progression de la précarité et de la pauvreté dans l’île. Un chiffre objectif et désormais officiel, permet de prendre la mesure de la gravité de la situation : un habitant sur cinq, soit 60.000 personnes, vit en Corse avec moins de 970 € mensuels, et parmi ces personnes, la moitié vit avec moins de 760 € mensuels.
Il ne s’agit pas simplement d’un problème économique ou social. Il s’agit là d’un problème politique majeur, qui ébranle les fondements même de notre société, en accentuant l’isolement et l’exclusion, en portant les germes de la révolte sociale, en provoquant le développement réactionnel d’une économie parallèle, en condamnant toute une partie de notre jeunesse à un avenir incertain et douloureux. Ce diagnostic implacable impose une réponse politique de fond, et d’envergure. Le Conseil exécutif proposera, dès la prochaine session, un rapport proposant à votre Assemblée d’ériger la lutte contre la précarité et la pauvreté, il faut nommer les choses, en priorité politique, et soumettant à votre réflexion, à votre avis et je l’espère à votre approbation un plan de lutte contre la précarité ».
Ce ne sera pas là le seul projet. L’Exécutif a l’intention de miser également sur le « capital humain » et « les centaines de milliers de Corses de la diaspora » auxquels il souhaite « donner les moyens politiques et institutionnels de s’impliquer » dans le projet collectif.
Les évènements récents ont ravivé cette pratique, mettant ainsi la Corse et les Corses en danger dans le contexte international que nous connaissons. Pour les détracteurs de la Corse, le peuple corse existe bel et bien, mais dans une certaine limite. Il n’existe que de manière négative, seulement pour être stigmatisé. Pour eux, la reconnaissance du peuple corse, positive et créatrice de droits, est inconcevable. Si le racisme anti-corse n’existe pas, le rapport de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme affirme, pour sa part, à quel point nous sommes racistes, évidemment plus que les autres. Ainsi avons-nous pu lire durant l’été : « La Corse en tête des actes antimusulmans en France ». Le niveau de violences contre les musulmans aurait été plus élevé ici qu’ailleurs. Il ne s’agit pas pour nous de nier ou de minimiser la gravité des actes racistes. Pourtant l’usage orienté ou malveillant de ces chiffres peut nuire au retour au calme et à l’apaisement de notre société. Il nous semble donc très important de dénoncer ces chiffres et la méthode employée pour parvenir à une telle conclusion. Face à cette situation, nous, élus de la Corse, devons défendre les intérêts moraux de notre peuple et nous devons combattre les clichés. Un mensonge, même répété cent fois, reste un mensonge ».
De son côté, Gilles Siméoni, Président de l’Exécutif s’est refusé à dresser le bilan des actions pour laisser place aux affaires urgentes mais a tout de même tenu à revenir sur l’actualité de cet été. Visites ministérielles, incendies, accidents de la route, communautarisme mais aussi la situation préoccupante de la précarité sur l’île qui sera mise à l’ordre du jour à la prochaine session : « En cette rentrée, comment également ne pas évoquer le rapport de l’Insee, en date de juillet 2016, qui confirme la progression de la précarité et de la pauvreté dans l’île. Un chiffre objectif et désormais officiel, permet de prendre la mesure de la gravité de la situation : un habitant sur cinq, soit 60.000 personnes, vit en Corse avec moins de 970 € mensuels, et parmi ces personnes, la moitié vit avec moins de 760 € mensuels.
Il ne s’agit pas simplement d’un problème économique ou social. Il s’agit là d’un problème politique majeur, qui ébranle les fondements même de notre société, en accentuant l’isolement et l’exclusion, en portant les germes de la révolte sociale, en provoquant le développement réactionnel d’une économie parallèle, en condamnant toute une partie de notre jeunesse à un avenir incertain et douloureux. Ce diagnostic implacable impose une réponse politique de fond, et d’envergure. Le Conseil exécutif proposera, dès la prochaine session, un rapport proposant à votre Assemblée d’ériger la lutte contre la précarité et la pauvreté, il faut nommer les choses, en priorité politique, et soumettant à votre réflexion, à votre avis et je l’espère à votre approbation un plan de lutte contre la précarité ».
Ce ne sera pas là le seul projet. L’Exécutif a l’intention de miser également sur le « capital humain » et « les centaines de milliers de Corses de la diaspora » auxquels il souhaite « donner les moyens politiques et institutionnels de s’impliquer » dans le projet collectif.











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