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Prunelli di Fium'orbu: Les classes désertées ce mercredi au groupe scolaire de Capanella


Patrick Bonin le Mercredi 13 Novembre 2013 à 13:38

Derrière cet absentéisme, la contestation de la réforme des rythmes scolaires se profile.



Le type d'affichette que l'on pouvait voir depuis quelques jours sur les réseaux sociaux
Le type d'affichette que l'on pouvait voir depuis quelques jours sur les réseaux sociaux
Le groupe scolaire de Capanella sur la commune de Prunelli di Fium'orbu, qui en tant normal compte 133 élèves de maternelle , relevait ce mercredi matin un taux d'absentéisme de près de 50% avec 64 élèves absents recensés. Raison invoquée : un désaccord de certains parents d'élèves avec la politique du rattrapage des heures de classe lié à une erreur de conception du calendrier; lequel calendrier prévoit normalement 36 semaines effectives de cours.  Ce jour manquant dans le décompte était donc effectué en cette journée de Mercredi, perturbant le rythme scolaire des petits élèves.
"En tant que parent d'élève, je suis contre ce rattrapage du à un manquement dans l'élaboration du calendrier scolaire.  Le mercredi est une bonne coupure pour les enfants qui peuvent soit se reposer, soit pratiquer des activités ludiques, culturelles ou sportives" explique Nolwën Saläun, mère de famille et enseignante. 
Même si ce n'était pas le but de certains parents, derrière ce mouvement de protestation, à la veille d'une grande manifestation nationale, on ne peut s'empêcher de penser en filigrane au mécontentement grandissant concernant  la réforme des rythmes scolaires.  La preuve en images avec cette affiche captée sur certains réseaux sociaux qui enlève tout doute possible.

La cour de récréation du groupe scolaire de Capanella moins fréquentée en cette journée de mécontentement. (Photo Stéphane Gamant)
La cour de récréation du groupe scolaire de Capanella moins fréquentée en cette journée de mécontentement. (Photo Stéphane Gamant)
Car en effet, la réforme Peillon qui se profile, dont certaines communes ont pu obtenir le report, condamnera à terme la fameuse coupure du mercredi avec une demi journée de plus de cours sur les quatre jours jusqu'à présent effectués.  La désaffection de soixante quatre élèves du groupe scolaire de Capanella en est une démonstration éclatante : "Je n'ai pas mis mes enfants aujourd'hui à l'école car je ne veux pas perturber leur rythme" explique Sonia une mère de famille de la commune de Prunelli di Fium'orbu".  Le mot est prononcé "Rythme". Pour Madame Rougerie,  enseignante, dont la classe fait exception à la règle du jour en matière de fréquentation, l'étonnement est grand: " Je suis étonnée qu'en ce mercredi, qui aurait pu être le symbole d'une véritable  vitrine de contestation de la réforme des rythmes scolaires initiée par Vincent Peillon, autant d'enfants soient venus à l'école". 
Ainsi, cette pause de mi semaine, vouée à la disparition dans la réforme, condamne également les enfants à ne point profiter d'activités associatives notamment sportives chères à leur épanouissement.
Dans le même temps, sur les 9 demi journées imposées par le projet Peillon, les cinq heures trente d'enseignement journalier incluent l'apprentissage scolaire habituel mais également des activités périscolaires à la charge des communes.  Un surplus qui, malgré les implications financières des caisses d'allocation familiales et de l'état, aura un coût pour le budget communal.
Pour notre commune, nous avons évolué le coût de cette réforme entre 20 et 30 000 euros par an car il faudra bien évidemment renforcer les effectifs de l'ALSH que nous avons la chance d'avoir et financer les interventions de toutes les associations culturelles, sportives et artistiques. Une réunion de concertation est prochainement programmée pour discuter de tout cela" nous explique Pierre Siméon de Buochberg maire de la commune de Prunelli di Fium'orbu.
Sans nul doute, cette journée de mercredi au sein du groupe scolaire de Capanella , boudée par près de cinquante pour cent des enfants, préfigure à n'en pas douter ce que sera demain, au niveau national, le mouvement de grogne qui entache la mise en oeuvre sereine de cette réforme.