À mesure que les élections municipales approchent, la Corse semble redécouvrir un vieux jeu : celui des alliances à géométrie variable. D’un bout à l’autre de l’île, des équipes se forment, se déforment, se recomposent, mêlant des personnalités que tout, hier encore, opposait. Nationalistes et anciens adversaires, élus sortants et contestataires, notables usés et nouveaux venus avides de reconnaissance : tout le monde se retrouve soudain dans le même bateau, ou plutôt sur la même chaloupe électorale, en quête d’un siège de maire.
Le spectacle prête parfois à sourire, souvent à réflexion. Car à voir ces attelages improbables se multiplier, on finit par se demander ce qui anime réellement les protagonistes de cette précampagne. La passion de la cité ? Le souci du bien commun ? Ou simplement cette vieille tentation de “devenir calife à la place du calife” ? À écouter les discours, la question mérite d’être posée.
Les déclarations d’intention se ressemblent toutes : rassemblement, ouverture, efficacité, dépassement des clivages… Mais derrière ces mots bien choisis, se cache souvent une autre réalité : celle d’ambitions individuelles soigneusement habillées de bons sentiments. On parle peu du quotidien des habitants, de ces difficultés concrètes qui font pourtant la vie des communes : l’école qui ferme une classe, le commerce qui baisse le rideau, les routes dégradées, la santé qui s’éloigne, les jeunes qui partent.
Ces sujets n’ont rien de spectaculaire, ils ne font pas la une des tracts de campagne. Pourtant, ils devraient être le cœur du débat municipal. Car c’est là, dans la gestion du quotidien, que se mesure l’efficacité d’une équipe locale. Or, à en juger par la manière dont se prépare le scrutin, on a parfois le sentiment que cette dimension est passée au second plan. Comme si le pouvoir local était devenu une fin en soi, plus qu’un outil au service des habitants.
Cette dérive n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans une culture politique insulaire où les équilibres personnels et les loyautés fluctuantes tiennent souvent lieu de programme. Mais elle prend aujourd’hui une ampleur inédite, à la faveur d’une période de désenchantement général. Les électeurs, lassés des promesses non tenues et des querelles d’appareil, regardent tout cela avec une ironie mêlée de résignation. Certains s’abstiendront, d’autres voteront “contre” plus que “pour”. Peu croient encore que la politique locale puisse changer réellement leur quotidien.
Et pourtant, c’est peut-être là que tout se joue. La commune reste l’échelon le plus proche, le plus concret, celui où la parole politique a encore une chance d’être entendue, comprise, traduite en actes. Mais pour cela, encore faut-il que ceux qui briguent les mairies se rappellent ce que veut dire “servir”. Servir une collectivité, ce n’est pas s’y installer comme dans un fauteuil acquis. C’est accepter de rendre des comptes, de trancher, de décider, de s’exposer parfois à l’impopularité.
Dans quelques mois, les électeurs auront à départager ces nouveaux et anciens califes. D’ici là, les alliances continueront sans doute de se multiplier, les programmes de se ressembler, et les postures de se répondre. On verra fleurir les sourires de façade, les appels au “renouveau”, les promesses de “travailler ensemble”. Tout cela fait partie du rituel.
Mais derrière les rituels, la question essentielle demeure : que reste-t-il du sens de l’engagement politique ? Ces femmes et ces hommes qui se pressent déjà dans l’arène en ont-ils conscience ? Savent-ils encore, au-delà des manœuvres et des symboles, ce que vivent ceux qu’ils prétendent représenter ?
On peut en douter. Et c’est sans doute là, plus que dans les alliances hétéroclites ou les ambitions personnelles, que réside le vrai malaise de cette précampagne.
Le spectacle prête parfois à sourire, souvent à réflexion. Car à voir ces attelages improbables se multiplier, on finit par se demander ce qui anime réellement les protagonistes de cette précampagne. La passion de la cité ? Le souci du bien commun ? Ou simplement cette vieille tentation de “devenir calife à la place du calife” ? À écouter les discours, la question mérite d’être posée.
Les déclarations d’intention se ressemblent toutes : rassemblement, ouverture, efficacité, dépassement des clivages… Mais derrière ces mots bien choisis, se cache souvent une autre réalité : celle d’ambitions individuelles soigneusement habillées de bons sentiments. On parle peu du quotidien des habitants, de ces difficultés concrètes qui font pourtant la vie des communes : l’école qui ferme une classe, le commerce qui baisse le rideau, les routes dégradées, la santé qui s’éloigne, les jeunes qui partent.
Ces sujets n’ont rien de spectaculaire, ils ne font pas la une des tracts de campagne. Pourtant, ils devraient être le cœur du débat municipal. Car c’est là, dans la gestion du quotidien, que se mesure l’efficacité d’une équipe locale. Or, à en juger par la manière dont se prépare le scrutin, on a parfois le sentiment que cette dimension est passée au second plan. Comme si le pouvoir local était devenu une fin en soi, plus qu’un outil au service des habitants.
Cette dérive n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans une culture politique insulaire où les équilibres personnels et les loyautés fluctuantes tiennent souvent lieu de programme. Mais elle prend aujourd’hui une ampleur inédite, à la faveur d’une période de désenchantement général. Les électeurs, lassés des promesses non tenues et des querelles d’appareil, regardent tout cela avec une ironie mêlée de résignation. Certains s’abstiendront, d’autres voteront “contre” plus que “pour”. Peu croient encore que la politique locale puisse changer réellement leur quotidien.
Et pourtant, c’est peut-être là que tout se joue. La commune reste l’échelon le plus proche, le plus concret, celui où la parole politique a encore une chance d’être entendue, comprise, traduite en actes. Mais pour cela, encore faut-il que ceux qui briguent les mairies se rappellent ce que veut dire “servir”. Servir une collectivité, ce n’est pas s’y installer comme dans un fauteuil acquis. C’est accepter de rendre des comptes, de trancher, de décider, de s’exposer parfois à l’impopularité.
Dans quelques mois, les électeurs auront à départager ces nouveaux et anciens califes. D’ici là, les alliances continueront sans doute de se multiplier, les programmes de se ressembler, et les postures de se répondre. On verra fleurir les sourires de façade, les appels au “renouveau”, les promesses de “travailler ensemble”. Tout cela fait partie du rituel.
Mais derrière les rituels, la question essentielle demeure : que reste-t-il du sens de l’engagement politique ? Ces femmes et ces hommes qui se pressent déjà dans l’arène en ont-ils conscience ? Savent-ils encore, au-delà des manœuvres et des symboles, ce que vivent ceux qu’ils prétendent représenter ?
On peut en douter. Et c’est sans doute là, plus que dans les alliances hétéroclites ou les ambitions personnelles, que réside le vrai malaise de cette précampagne.
-
Ajaccio : Au centre-ville, l'inquiétude des commerçants grandit face à la grève à la Muvistrada
-
A màghjina - Saone sott’à u celu d’nguernu
-
U tempu in Corsica
-
En Corse-du-Sud, les Assises de la Sécurité Routière révèlent des chiffres alarmants
-
Anthony Roncaglia avant SC Bastia-Red Star : « À nous de ne pas gâcher la fête »









Envoyer à un ami
Version imprimable





