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Pays Ajaccien : accrochage au conseil communautaire autour d'une motion de soutien à Inseme


Julia Sereni le Mardi 4 Mai 2021 à 19:30

Ce mardi 4 mai, lors du conseil communautaire du Pays Ajaccien, le groupe Pà Aiacciu a déposé une motion de soutien à l’association Inseme. Si le texte, enregistré hors délais, n’a pas pu faire l’objet d’un vote, il a néanmoins été discuté en séance, donnant lieu à un accrochage entre le président de la CAPA Laurent Marcangeli et l'opposant nationaliste Jean-François Casalta.



Le conseil communautaire a eu lieu via zoom ce mardi 4 mai. Capture d'écran chaine youtube AjaccioCAPA
Le conseil communautaire a eu lieu via zoom ce mardi 4 mai. Capture d'écran chaine youtube AjaccioCAPA
Après l’Assemblée de Corse la semaine dernière, au tour du conseil communautaire du Pays Ajaccien de se pencher sur le sort d'Inseme. Contrairement à la promesse présidentielle faite à l'association ajaccienne, le décret concernant la prise en charge du deuxième accompagnant pour les enfants malades devant se rendre sur le continent ne verrait pas le jour. 
 
Le groupe Pà Aiacciu, avec le soutien de l’autre groupe d’opposition, Aiacciu Pà Tutti, a donc déposé une motion visant à acter le principe de la prise en charge de ces dépenses par la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA), à l’instar de ce qu’ont annoncé les communes d’Eccica Suarella et de Bastelicaccia.

​« Les collectivités territoriales n’ont pas à se substituer à l’État »

Une motion déposée in extremis, quelques heures avant le début de la séance. Ce qui la rend, pour le président de la CAPA Laurent Marcangeli, irrecevable. Néanmoins, le sujet étant ô combien sensible, il a pu faire l’objet d’un débat en début de séance. Technique, d’abord. « La CAPA n’est pas compétente pour prendre en charge cette dépense » explique t-il. Et pour cause, pour Laurent Marcangeli, c’est bel et bien à l’État de le faire. « Les collectivités territoriales n’ont pas à se substituer à l’État » affirme t-il.

« Le gouvernement doit se mettre en accord avec les engagements avancés » indique le président de la CAPA, rappelant qu’il est personnellement intervenu sur ce dossier auprès du président de la République. « Une dose d’humanité doit l’emporter sur une dose de comptabilité, ce n’est pas ça qui va mettre le budget de la France dans le rouge ! »

​« Il s’agit d’intérêts supérieurs »

« Il est parfois des cas où l’urgence est telle que nous nous autorisons à ne pas respecter les règles » lui répond Jean-François Casalta, qui « regrette le fait que cette motion ne puisse pas donner lieu à un vote ». Pour l’élu nationaliste, puisque d’autres communes ont acté le fait qu’elles prendraient en charge les dépenses du deuxième accompagnant, « nous pensions que notre conseil pourrait le faire également ». D’autant que d’après ses calculs, les opérations ne seraient pas dispendieuses, « entre 100 000 et 200 000 euros » évalue t-il. « Il s’agit d’intérêts supérieurs » conclut Jean-François Casalta.
 
« Vous êtes suffisamment formalistes, dans d’autres hémicycles, vous ou d’autres dans l’opposition, pour attaquer des délibérations pourtant votées » tâcle Laurent Marcangeli, faisant référence à la saisine du tribunal administratif de Bastia par Jean-Paul Carrolaggi au sujet des villas Amhan. « Nous n’avons pas à examiner cette demande. Je pense que c’est un sujet d’intérêt régional qui devrait être pris en compte par l'Assemblée de Corse » avance t-il.
 
Alors que Jean-François Casalta indique qu’il souhaite reprendre la parole, Laurent Marcangeli coupe court au débat. « On ne va pas faire les populistes, pas ici » lance le maire d’Ajaccio. « Ce n’est pas la peine de faire deux heures de débat là-dessus, ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses. Le chjami è rispondi on ne va pas le faire maintenant ! » s'agace t-il. « Ce n’est pas la peine de monter en pression » rétorque Jean-François Casalta. « Sur un sujet aussi sensible, il ne peut pas y avoir de chamailleries entre nous » conclut-il.

Nouvelle mobilisation dès demain

Plus tard dans la séance, à l’occasion du débat d'orientation budgétaire et du budget primitif 2021 du Centre Intercommunal d'Action Sociale (CIAS), Vannina Angelini-Buresi, du groupe Pà Aiacciu, revient sur le sujet« Je suis désolée de la tournure qu’ont pris les débats, car nous faisons de la politique mais nous sommes avant tout des humains. Il y a des sujets sur lesquels on peut s’essayer à la récupération politique et ceux qui devraient nous mettre tous d’accord. »

Le mot de la fin, à la veille de la manifestation organisée par Inseme, à laquelle de nombreux conseillers communautaires ont d'ores-et-déjà indiqué qu'ils répondraient présents.