Persona non grata dans nombre de meetings d’entre deux tours de la droite ailleurs en France, Nicolas Sarkozy était au Palais des Congrès d’Ajaccio ce jeudi soir. Il faut dire que selon le maire de la ville, Laurent Marcangeli, « il est ici chez lui » et « sera toujours le bienvenu ». Et c’est donc bien volontiers que le président du parti « Les Républicains » a fait le déplacement à l’occasion du meeting ajaccien d’entre deux tours de la liste « Le Rassemblement ». Une manière, sans doute, de graver dans le marbre l’union entre les rivaux d’hier, José Rossi et Camille de Rocca Serra.
Plus d’un millier de personnes pour accueillir le président des Républicains
19h00. Le top départ du meeting est donné devant une salle archi-comble. Ordre est intimé à la sécurité de ne plus laisser pénétrer quiconque à l’intérieur de l’auditorium. « Mais pourtant on s’était inscrit sur internet », râle une femme à l’entrée. Rien n’y fera. Comme de nombreux militants et sympathisants elle sera reléguée dans le hall du Palais des Congrès où un écran géant a été installé afin tout le monde puisse tout de même assister à cette grand-messe, ne fût ce qu’à quelque mètres de là où se joue la scène. Il fallait effectivement arriver tôt, et même très tôt, pour tenter de trouver une place au plus près du patron de la droite dans une salle pleine bien au-delà de ses capacités. Du monde dans les travées. Du monde debout sur les côtés. Plus que le meeting en lui même, la venue de l’ex-président de la République a mobilisé les foules.
« Veuillez accueillir Laurent Marcangeli, Camille de Rocca Serra, José Rossi et Nicolas Sarkozy ». Sur des notes enjouées de Coldplay, l’un derrière l’autre, les quatre stars du soir, grands sourires collés aux lèvres, entrent sur une scène où les attend l’intégralité de la liste « Le Rassemblement ». Tandis que dans la salle, on distingue la présence de tous les cadors locaux du parti.
Sans attendre ses premiers mots, le public surchauffé acclame déjà un Laurent Marcangeli survolté. Le maire d’Ajaccio - plus vieux d’un an en ce jour- est en ses terres et ça se sent. Poussé par le joyeux anniversaire entonné par la salle, il harangue la foule : « Pour le cadeau vous savez ce qu’il vous reste à faire. Il faut que nous gagnions ! ». Derrière lui Nicolas Sarkozy l’observe d’un œil fier. « Laurent représente l’avenir de notre formation politique », dira-t-il plus tard.
« Sans cette union rien n’était possible »
Enterrées les vieilles rancœurs ? En cette soirée la liste « Le Rassemblement » veut faire montre plus que jamais d’union. « Ce rassemblement que nous l’avions promis durant cette campagne. D’aucuns pensaient, toujours aussi bien avisés, qu’il ne se ferait pas. Les Cassandre dressaient déjà l’acte de décès de notre famille politique sur l’autel des divisions et des rancœurs », argue ainsi Laurent Marcangeli, « Aujourd’hui nous vous apportons avec une grande fierté et un grand sentiment de responsabilité le rassemblement de notre famille politique ».
« Je suis fier de Camille et de José parce qu’ils m’avaient donné une parole et qu’ils ont tenu leur parole », reprend Nicolas Sarkozy non sans une once de satisfaction. « Sans cette union rien n’était possible », appuie-t-il avant de faire, tour à tour, des éloges sur les deux candidats : « Camille que serait notre famille et notre enracinement dans cette île si on n’avait pas pu construire ses fondations sur toi, sur ton père avant toi et sur ton grand-père avant lui ? »; « José j’ai été au gouvernement avec lui. J’ai vu son sérieux, j’ai vu sa passion, son envie de devenir un spécialiste du développement économique ». Car ce jeudi soir c’était aussi un peu le rendez vous des vieux copains qui ont déjà parcouru une longue route ensemble. A la tribune, on s’embrasse. On se tape dans le dos. On évoque des souvenirs. « Tu te souviens Camille ? », « tu te souviens Ange ? », « tu te souviens Sauveur ? », se remémorera à plusieurs reprises le président des Républicains.
Mais avant tout, c’est bien l’échéance électorale dominicale qui est en ligne de mire. « Nous sommes à la croisée des chemins. Dimanche est un jour décisif. C’est le jour où la Corse aura un choix de société important à faire pour l’avenir de notre île et de ses enfants », lance Laurent Marcangeli.
Le vote Front National étant considéré comme « un vote de protestation » selon José Rossi, pour « Le Rassemblement » restent deux grands adversaires à battre afin de saisir cette opportunité d’avenir.
Une majorité sortante au cœur des critiques
Pas tendres avec la majorité sortante les quatre interlocuteurs de la soirée. Tacles et critiques fusent de toutes parts : « La majorité de Paul Giacobbi et Maria Guidicelli a échoué, il nous faut dimanche la bouter hors des responsabilités », houspille en premier le maire d’Ajaccio, tandis que des huées s’élèvent dans la salle.
José Rossi évoquera quant à lui une « majorité qui a accouché de délibérations sans suite et qui évoque le sexe des anges mais pas les sujets concrets et les démarches opérationnelles ». « Leurs sujets ont été le statut de résident, la co-officialité et la réforme constitutionnelle à un moment où on savait qu’on ne pouvait pas la faire. Ca a été toute une série de questions qui ont occulté les vrais problèmes. Croissance vertigineuse du chômage, progression du niveau de précarité et pauvreté, transports de plus en plus chers, crise du logement qui s’est aggravée. Tous les voyants sont au rouge et aucune solution n’a été trouvée. En plus tout cela a été couronné par un plan de développement dit durable dont le contenu est tout à fait contraire aux intérêts fondamentaux de la Corse puisque ce plan met la Corse sous une chape de plomb », fustige-t-il.
Nicolas Sarkozy poursuit : « A tous les Corses qui se satisfont de ce qui se fait aujourd’hui, je leur dis continuez avec Paul Giacobbi! On fait des commissions, on fait des colloques, on réfléchit tellement qu’on ne décide jamais. Giacobbi c’est la veille politique, le clientélisme, des gens qu’on met sous dépendance. Une Corse dans un bocal qu’on enferme. C’est le contraire de la liberté », martèle-t-il.
Camille de Rocca Serra finit d’enfoncer le clou : « Ce qu’il est en train de faire est épouvantable pour la Corse. C’est un renoncement, un retour en arrière, des méthodes d’un autre âge. Aujourd’hui il n’a même plus de lien avec ce gouvernement. Il n’est plus écouté, il n’est plus entendu, il est hors jeu. C’est un apprenti sorcier qui est devenu Ponce Pilate », plombe-t-il tout en dressant un parallèle qui tend à défendre le projet de sa liste : « Nous nous voulons le pouvoir pour faire quelque chose pour la Corse. Pour la servir et non pour l’asservir ».
Plus d’un millier de personnes pour accueillir le président des Républicains
19h00. Le top départ du meeting est donné devant une salle archi-comble. Ordre est intimé à la sécurité de ne plus laisser pénétrer quiconque à l’intérieur de l’auditorium. « Mais pourtant on s’était inscrit sur internet », râle une femme à l’entrée. Rien n’y fera. Comme de nombreux militants et sympathisants elle sera reléguée dans le hall du Palais des Congrès où un écran géant a été installé afin tout le monde puisse tout de même assister à cette grand-messe, ne fût ce qu’à quelque mètres de là où se joue la scène. Il fallait effectivement arriver tôt, et même très tôt, pour tenter de trouver une place au plus près du patron de la droite dans une salle pleine bien au-delà de ses capacités. Du monde dans les travées. Du monde debout sur les côtés. Plus que le meeting en lui même, la venue de l’ex-président de la République a mobilisé les foules.
« Veuillez accueillir Laurent Marcangeli, Camille de Rocca Serra, José Rossi et Nicolas Sarkozy ». Sur des notes enjouées de Coldplay, l’un derrière l’autre, les quatre stars du soir, grands sourires collés aux lèvres, entrent sur une scène où les attend l’intégralité de la liste « Le Rassemblement ». Tandis que dans la salle, on distingue la présence de tous les cadors locaux du parti.
Sans attendre ses premiers mots, le public surchauffé acclame déjà un Laurent Marcangeli survolté. Le maire d’Ajaccio - plus vieux d’un an en ce jour- est en ses terres et ça se sent. Poussé par le joyeux anniversaire entonné par la salle, il harangue la foule : « Pour le cadeau vous savez ce qu’il vous reste à faire. Il faut que nous gagnions ! ». Derrière lui Nicolas Sarkozy l’observe d’un œil fier. « Laurent représente l’avenir de notre formation politique », dira-t-il plus tard.
« Sans cette union rien n’était possible »
Enterrées les vieilles rancœurs ? En cette soirée la liste « Le Rassemblement » veut faire montre plus que jamais d’union. « Ce rassemblement que nous l’avions promis durant cette campagne. D’aucuns pensaient, toujours aussi bien avisés, qu’il ne se ferait pas. Les Cassandre dressaient déjà l’acte de décès de notre famille politique sur l’autel des divisions et des rancœurs », argue ainsi Laurent Marcangeli, « Aujourd’hui nous vous apportons avec une grande fierté et un grand sentiment de responsabilité le rassemblement de notre famille politique ».
« Je suis fier de Camille et de José parce qu’ils m’avaient donné une parole et qu’ils ont tenu leur parole », reprend Nicolas Sarkozy non sans une once de satisfaction. « Sans cette union rien n’était possible », appuie-t-il avant de faire, tour à tour, des éloges sur les deux candidats : « Camille que serait notre famille et notre enracinement dans cette île si on n’avait pas pu construire ses fondations sur toi, sur ton père avant toi et sur ton grand-père avant lui ? »; « José j’ai été au gouvernement avec lui. J’ai vu son sérieux, j’ai vu sa passion, son envie de devenir un spécialiste du développement économique ». Car ce jeudi soir c’était aussi un peu le rendez vous des vieux copains qui ont déjà parcouru une longue route ensemble. A la tribune, on s’embrasse. On se tape dans le dos. On évoque des souvenirs. « Tu te souviens Camille ? », « tu te souviens Ange ? », « tu te souviens Sauveur ? », se remémorera à plusieurs reprises le président des Républicains.
Mais avant tout, c’est bien l’échéance électorale dominicale qui est en ligne de mire. « Nous sommes à la croisée des chemins. Dimanche est un jour décisif. C’est le jour où la Corse aura un choix de société important à faire pour l’avenir de notre île et de ses enfants », lance Laurent Marcangeli.
Le vote Front National étant considéré comme « un vote de protestation » selon José Rossi, pour « Le Rassemblement » restent deux grands adversaires à battre afin de saisir cette opportunité d’avenir.
Une majorité sortante au cœur des critiques
Pas tendres avec la majorité sortante les quatre interlocuteurs de la soirée. Tacles et critiques fusent de toutes parts : « La majorité de Paul Giacobbi et Maria Guidicelli a échoué, il nous faut dimanche la bouter hors des responsabilités », houspille en premier le maire d’Ajaccio, tandis que des huées s’élèvent dans la salle.
José Rossi évoquera quant à lui une « majorité qui a accouché de délibérations sans suite et qui évoque le sexe des anges mais pas les sujets concrets et les démarches opérationnelles ». « Leurs sujets ont été le statut de résident, la co-officialité et la réforme constitutionnelle à un moment où on savait qu’on ne pouvait pas la faire. Ca a été toute une série de questions qui ont occulté les vrais problèmes. Croissance vertigineuse du chômage, progression du niveau de précarité et pauvreté, transports de plus en plus chers, crise du logement qui s’est aggravée. Tous les voyants sont au rouge et aucune solution n’a été trouvée. En plus tout cela a été couronné par un plan de développement dit durable dont le contenu est tout à fait contraire aux intérêts fondamentaux de la Corse puisque ce plan met la Corse sous une chape de plomb », fustige-t-il.
Nicolas Sarkozy poursuit : « A tous les Corses qui se satisfont de ce qui se fait aujourd’hui, je leur dis continuez avec Paul Giacobbi! On fait des commissions, on fait des colloques, on réfléchit tellement qu’on ne décide jamais. Giacobbi c’est la veille politique, le clientélisme, des gens qu’on met sous dépendance. Une Corse dans un bocal qu’on enferme. C’est le contraire de la liberté », martèle-t-il.
Camille de Rocca Serra finit d’enfoncer le clou : « Ce qu’il est en train de faire est épouvantable pour la Corse. C’est un renoncement, un retour en arrière, des méthodes d’un autre âge. Aujourd’hui il n’a même plus de lien avec ce gouvernement. Il n’est plus écouté, il n’est plus entendu, il est hors jeu. C’est un apprenti sorcier qui est devenu Ponce Pilate », plombe-t-il tout en dressant un parallèle qui tend à défendre le projet de sa liste : « Nous nous voulons le pouvoir pour faire quelque chose pour la Corse. Pour la servir et non pour l’asservir ».
« Ici c’est la France »
Deuxième adversaire de la liste « Le Rassemblement », l’union des nationalistes à travers « Pè a Corsica » est décrite par Laurent Marcangeli comme le « choix d’un certain lyrisme, d’une certaine éloquence, d’un certain talent, mais aussi celui d’un certain accompagnement ». « Je ne souhaite pas que le président de l’Assemblée de Corse ne se sente pas français, et considère que l’hymne national n’est pas le sien », avertit-il, « La ligne jaune à ne pas franchir c’est celle de l’attachement aux valeurs de la République ».
José Rossi indique ainsi vouloir faire barrage aux nationalistes : « Il s’agit de faire en sorte que demain le président de l’Assemblée de Corse ne soit pas un indépendantiste. Il faut rejeter cette voix qui n’est pas conforme aux intérêts fondamentaux de la Corse », souligne-t-il en tapant sur le « couple infernal Talamoni-Simeoni ».
Nicolas Sarkozy va plus loin et gronde : « M. Talamoni ne veut pas de la République française, et bien la République française ne veut pas de Talamoni. Ici c’est la France. La France est fière des Corses et les Corses sont fiers d’être français pour toujours ».
« Le choix de la raison »
Face à ces deux alternatives, José Rossi oppose un « seul vote utile », celui de voter la liste « Le Rassemblement, « car nous allons travailler main dans la main pour faire gagner la Corse ». Dans ce droit fil, Camille de Rocca Serra insiste sur le fait que les projets des deux listes d’avant fusion sont « les mêmes » : « Nous avons travaillé séparément et pourtant tout se retrouve, tout se rejoint, tout est complémentaire ou tout se superpose ».
« Voter « Le Rassemblement » c’est le choix de la raison, de la responsabilité, le choix de la liberté », soutient Laurent Marcangeli, « Celui de la liberté d’entreprendre, de construire, d’avoir une ambition pour son avenir, pour sa famille, de la liberté de ne pas être contraint dans un système qui vous broie, de la liberté de pouvoir dire qu’on est fier d’être français tout en étant fier d’être corse ». Nicolas Sarkozy développe : « Aujourd’hui la Corse a besoin d’emploi, de croissance, de liberté. Et José est l’homme qui peut construire cette économie ». « Il y a tant à faire ici. Je crois à l’avenir de la Corse », assure celui qui n’aura eu de cesse durant son intervention de clamer son amour pour la Corse.
« Oui José je serai très heureux de travailler à tes côtés »
Signe de l’union désormais bien scellée entre les deux listes de droite du premier tour, Camille de Rocca Serra lancera en direction de son nouveau co-listier: « J’ai fait un rêve José. Jeudi prochain, je veux te voir président de l’Exécutif de Corse. Oui José je serai très heureux de travailler à tes côtés ».
Un message auquel l’intéressé ne tardera pas à répondre : « Camille veut me mettre au travail, j’y suis prêt ! J’ai pris l’engagement de vous servir à temps plein pour les deux années qui viennent, faire en sorte que la Corse se redresse, faire en sorte que la Corse soit respectée au plan national, et faire en sorte que l’on puisse préparer l’autre alternance, celle qui demain nous amènera aux responsabilités nationales avec un nouveau président de la République et une nouvelle majorité parlementaire ».
Avec cette référence non dissimulée à la candidature probable de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles de 2017, comme à plusieurs reprises dans la soirée, le meeting a pris des accents nationaux. Notamment lorsque le président des Républicains s’est attaché à dénoncer la gestion du gouvernement vis à vis des attentats qui ont touché le pays en cette année 2015 et les questions de sécurité inhérentes.
Une grosse heure s’est écoulée et le meeting a défilé à vitesse grand V. C’est l’heure de conclure. Chez « Les Républicains » on mise sur l’efficacité plus que sur les longs discours. La Marseillaise retentit. La salle se dresse pour reprendre l’hymne comme un seul homme. Le Diu vi Salvi résonne à son tour avant que l’Ajaccienne, hymne des Bonapartistes, et preuve que l’on se trouve bien dans la cité impériale, vient clôturer la soirée.
A peine le temps de reprendre son souffle que le président des « Républicains » s’échappe par une porte dérobée. Des fans lui courent après. « Président un selfie s’il vous plait ». Nicolas Sarkozy se prête volontiers au jeu, avant de filer encadré par son service de sécurité. Pour sûr, ce jeudi soir l’ex-président de la République aura su mobiliser les troupes. Reste à voir le résultat dans les urnes dimanche.
Deuxième adversaire de la liste « Le Rassemblement », l’union des nationalistes à travers « Pè a Corsica » est décrite par Laurent Marcangeli comme le « choix d’un certain lyrisme, d’une certaine éloquence, d’un certain talent, mais aussi celui d’un certain accompagnement ». « Je ne souhaite pas que le président de l’Assemblée de Corse ne se sente pas français, et considère que l’hymne national n’est pas le sien », avertit-il, « La ligne jaune à ne pas franchir c’est celle de l’attachement aux valeurs de la République ».
José Rossi indique ainsi vouloir faire barrage aux nationalistes : « Il s’agit de faire en sorte que demain le président de l’Assemblée de Corse ne soit pas un indépendantiste. Il faut rejeter cette voix qui n’est pas conforme aux intérêts fondamentaux de la Corse », souligne-t-il en tapant sur le « couple infernal Talamoni-Simeoni ».
Nicolas Sarkozy va plus loin et gronde : « M. Talamoni ne veut pas de la République française, et bien la République française ne veut pas de Talamoni. Ici c’est la France. La France est fière des Corses et les Corses sont fiers d’être français pour toujours ».
« Le choix de la raison »
Face à ces deux alternatives, José Rossi oppose un « seul vote utile », celui de voter la liste « Le Rassemblement, « car nous allons travailler main dans la main pour faire gagner la Corse ». Dans ce droit fil, Camille de Rocca Serra insiste sur le fait que les projets des deux listes d’avant fusion sont « les mêmes » : « Nous avons travaillé séparément et pourtant tout se retrouve, tout se rejoint, tout est complémentaire ou tout se superpose ».
« Voter « Le Rassemblement » c’est le choix de la raison, de la responsabilité, le choix de la liberté », soutient Laurent Marcangeli, « Celui de la liberté d’entreprendre, de construire, d’avoir une ambition pour son avenir, pour sa famille, de la liberté de ne pas être contraint dans un système qui vous broie, de la liberté de pouvoir dire qu’on est fier d’être français tout en étant fier d’être corse ». Nicolas Sarkozy développe : « Aujourd’hui la Corse a besoin d’emploi, de croissance, de liberté. Et José est l’homme qui peut construire cette économie ». « Il y a tant à faire ici. Je crois à l’avenir de la Corse », assure celui qui n’aura eu de cesse durant son intervention de clamer son amour pour la Corse.
« Oui José je serai très heureux de travailler à tes côtés »
Signe de l’union désormais bien scellée entre les deux listes de droite du premier tour, Camille de Rocca Serra lancera en direction de son nouveau co-listier: « J’ai fait un rêve José. Jeudi prochain, je veux te voir président de l’Exécutif de Corse. Oui José je serai très heureux de travailler à tes côtés ».
Un message auquel l’intéressé ne tardera pas à répondre : « Camille veut me mettre au travail, j’y suis prêt ! J’ai pris l’engagement de vous servir à temps plein pour les deux années qui viennent, faire en sorte que la Corse se redresse, faire en sorte que la Corse soit respectée au plan national, et faire en sorte que l’on puisse préparer l’autre alternance, celle qui demain nous amènera aux responsabilités nationales avec un nouveau président de la République et une nouvelle majorité parlementaire ».
Avec cette référence non dissimulée à la candidature probable de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles de 2017, comme à plusieurs reprises dans la soirée, le meeting a pris des accents nationaux. Notamment lorsque le président des Républicains s’est attaché à dénoncer la gestion du gouvernement vis à vis des attentats qui ont touché le pays en cette année 2015 et les questions de sécurité inhérentes.
Une grosse heure s’est écoulée et le meeting a défilé à vitesse grand V. C’est l’heure de conclure. Chez « Les Républicains » on mise sur l’efficacité plus que sur les longs discours. La Marseillaise retentit. La salle se dresse pour reprendre l’hymne comme un seul homme. Le Diu vi Salvi résonne à son tour avant que l’Ajaccienne, hymne des Bonapartistes, et preuve que l’on se trouve bien dans la cité impériale, vient clôturer la soirée.
A peine le temps de reprendre son souffle que le président des « Républicains » s’échappe par une porte dérobée. Des fans lui courent après. « Président un selfie s’il vous plait ». Nicolas Sarkozy se prête volontiers au jeu, avant de filer encadré par son service de sécurité. Pour sûr, ce jeudi soir l’ex-président de la République aura su mobiliser les troupes. Reste à voir le résultat dans les urnes dimanche.
Manon PERELLI