L’Etat doit respecter ses promesses. C’est ce leitmotiv qui scande l’allocution de la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, en ouverture de la session des 30 et 31 octobre. D’abord en matière de santé publique. En ce mois d’Octobre Rose consacrée au dépistage du cancer du sein, elle dédie une pensée à « toutes les femmes qui ont succombé à cette maladie, une pensée pour leurs familles et leurs amis. Et ici, nous avons tous connu quelqu’une qui en était atteinte. Or, cela ne doit plus être. Les progrès des thérapies autorisent aujourd’hui d’y survivre et de connaître la rémission. À condition évidemment, que le mal soit détecté ». Elle recommande de renforcer la prévention par tous les moyens possibles et dit sa reconnaissance au corps médical et au milieu associatif « qui inlassablement réalisent un travail formidable de sensibilisation, d’alerte et d’accompagnement. Un grand merci à vous ! ».
Les promesses de santé
Nanette Maupertuis se félicite de l’ouverture à l’hôpital d’Aiacciu de l’Institut du cancer du sein « qui permettra aux patientes corses, par une meilleure coordination des soins, d’être prises en charge dès les prémices de la maladie, augmentant ainsi les chances de guérison. On ne peut que se féliciter du fait que la recherche publique et la médecine aient permis de tels résultats pour les malades et leurs familles. On doit se féliciter aussi parce que, ce qui permet de qualifier un haut niveau de développement et de progrès d’un pays, d’une région, c’est notamment, une offre de santé publique élevée et accessible à tous ». Elle relaye l’inquiétude des Français, révélée par un sondage Harris, il y a quelques semaines, et où 61% des personnes interrogées considèrent qu’en 2035, l’accès aux soins en France se sera encore dégradé. « En Corse, nos inquiétudes sont encore plus fortes, car nous sommes dépourvus de CHU et, en miroir, nos attentes ne sont que plus légitimes ». Et si les rencontres estivales avec le mnistre de la Santé, Yannick Neuder, et la ministre Catherine Vautrin « nous ont partiellement rassurés, nous devons rester pleinement mobilisés pour l’obtention d’un CHU innovant, partenarial, en réseau, adapté aux pathologies dominantes sur l’île ». Et d’asséner « L’Etat s’est engagé. Il doit respecter sa parole ».
La promesse de justice
Tout comme l’Etat doit, poursuit la présidente Maupertuis, respecter sa promesse de justice concernant l’assassinat d’Yvan Colonna. « Ainsi, au moment même où, dans les médias nationaux, est soulignée la dangerosité des prisons françaises dans le contexte de l’emprisonnement d’un ancien président de la République, au moment même où l’argument de dangerosité est défendu par de nombreux journalistes, élus, observateurs, à l’aune de ce qui s’est passé dans la prison d’Arles le 2 mars 2022, lorsqu'un détenu radicalisé étranglait pendant neuf minutes Yvan Colonna sans que personne n’intervienne, et bien au même moment, la justice de la République classe sans suite l’enquête administrative demandée en 2023 par l’Assemblée nationale à l’initiative des députés Acquaviva et Marcangeli ». Le 14 octobre dernier, le Procureur de Tarascon a, en effet, considéré qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre plus avant les investigations sur les potentiels dysfonctionnements de l’administration pénitentiaire. Alors même, précise Nanette Maupertuis, « que de nombreux doutes subsistent, notamment sur l’absence de données captées par les caméras de vidéosurveillance lors des faits. Cette décision a jeté le trouble, a épaissi le doute et suscité une certaine émotion dans notre île. Émotion légitime tout autant que l’était la demande de vérité sur ce drame ». Elle renouvelle cette demande : « Dumandemu, ghjustizia è verità per Yvan Colonna. A dumandemu per ellu mà dinù per a so famiglia. Per i so amichi. Per a ghjuventù. Per i Corsi. Ognunu hà u dirittu di sapè ciò chè lu s’hè passatu. Avemu tutti bisognu di capisce ! Una stonda cume quessa, chì hà ciamballatu a Corsica mentre dui mesi, deve riceve un spiegazione. Tuttu deve esse schiaritu ! ». Et de commenter : « Émotion donc mais aussi incompréhension alors que l’Etat s’était engagé à faire toute la lumière sur cette affaire. Là encore l’Etat s’est engagé. Là encore, il doit respecter sa parole ! ».
La promesse d’autonomie
Comme, ajoute la présidente de l’Assemblée de Corse, l’Etat doit, comme il a promis, donner à la Corse un statut d’autonomie. « Alors que nous débattions à l’université la semaine dernière de la singularité des îles lors d’un colloque de l’Observatoire des territoires insulaires européens, il a été rappelé par plusieurs chercheurs venus de Sicile, de mer Egée, des Açores ou des Canaries, que les territoires avec des compétences autonomiques auront la possibilité de mener plus facilement une négociation tripartite avec l’Etat membre et la Commission européenne pour la période post-2027 ». C’est d’autant plus crucial que, rappelle-t-elle, « dans le prochain cadre financier pluriannuel européen, pour la première fois dans l’histoire de l’Union, la PAC (politique agricole commune), la politique de cohésion, le fonds social européen et le FEAMPA appartiendront au même chapitre budgétaire. De surcroît, la gestion d’une grande partie de ces fonds se ferait de manière centralisée et fongible. Autant dire que le principe de subsidiarité sera mis à mal ». Dans ce contexte, précise-t-elle, « seules les régions autonomes, continentales ou insulaires, pourront négocier leurs prochaines dotations dans ce qui viendra se substituer à la PAC et à la Politique de cohésion actuelles. Leur statut d’autonomie les protègera de la vague centralisatrice qui déferle en Europe. L’autonomie, on le constate à nouveau, se révèle être une fois de plus, un amortisseur et un atout ». Si elle prend acte du discours de politique générale du Premier ministre qui a appelé à un nouvel acte de décentralisation, « tout en rappelant le souhait de l’Etat d’aller au bout du processus d’autonomie engagé pour la Corse », elle s’émeut que, pour l’heure et jusqu’à fin février, la Corse ne figure pas à l’agenda du Parlement : « L’Etat s’est engagé. Il doit donc, là encore, respecter sa parole ».
Des promesses à tenir
Pour autant, même si la présidente Maupertuis ne se fait guère d’illusions sur la volonté de l’Etat de tenir ses promesses : « D’aucuns pourraient objecter que le nombre de fois où l’Etat a donné sa parole et ne l’a pas tenue dans l’histoire politique de ce pays est déjà bien grand, sans besoin d’y rajouter les promesses non tenues concernant notre île ! Et nous savons tous ici que l’Etat s’exprime en différentes langues : celle des gouvernements qui passent à des vitesses plus ou moins grandes, celle du législateur prolixe en normes, celle des juges qui surprend tout autant qu’elle désole », elle estime que « Dans une île qui n’aspire qu’à la paix, mais où les équilibres sont très précaires, où un battement d’aile de papillon déclenche une tornade, la parole d’un Etat, de l’Etat français, ne peut là encore se dérober ». Elle le martèle in lingua nustrale : « Quale ch’ella sia a situazione pulitica francese, u Statu deve mantene i so patti per a salute è a pace di st’isula : fà chi i Corsi pudessinu curassi senza francà u mare, sustene a mudificazione di a Custituzione à prò di l’autunumia di a Corsica et fà u chjaru annant’à l’assassiniu d’Yvan Colonna ».
Les promesses de santé
Nanette Maupertuis se félicite de l’ouverture à l’hôpital d’Aiacciu de l’Institut du cancer du sein « qui permettra aux patientes corses, par une meilleure coordination des soins, d’être prises en charge dès les prémices de la maladie, augmentant ainsi les chances de guérison. On ne peut que se féliciter du fait que la recherche publique et la médecine aient permis de tels résultats pour les malades et leurs familles. On doit se féliciter aussi parce que, ce qui permet de qualifier un haut niveau de développement et de progrès d’un pays, d’une région, c’est notamment, une offre de santé publique élevée et accessible à tous ». Elle relaye l’inquiétude des Français, révélée par un sondage Harris, il y a quelques semaines, et où 61% des personnes interrogées considèrent qu’en 2035, l’accès aux soins en France se sera encore dégradé. « En Corse, nos inquiétudes sont encore plus fortes, car nous sommes dépourvus de CHU et, en miroir, nos attentes ne sont que plus légitimes ». Et si les rencontres estivales avec le mnistre de la Santé, Yannick Neuder, et la ministre Catherine Vautrin « nous ont partiellement rassurés, nous devons rester pleinement mobilisés pour l’obtention d’un CHU innovant, partenarial, en réseau, adapté aux pathologies dominantes sur l’île ». Et d’asséner « L’Etat s’est engagé. Il doit respecter sa parole ».
La promesse de justice
Tout comme l’Etat doit, poursuit la présidente Maupertuis, respecter sa promesse de justice concernant l’assassinat d’Yvan Colonna. « Ainsi, au moment même où, dans les médias nationaux, est soulignée la dangerosité des prisons françaises dans le contexte de l’emprisonnement d’un ancien président de la République, au moment même où l’argument de dangerosité est défendu par de nombreux journalistes, élus, observateurs, à l’aune de ce qui s’est passé dans la prison d’Arles le 2 mars 2022, lorsqu'un détenu radicalisé étranglait pendant neuf minutes Yvan Colonna sans que personne n’intervienne, et bien au même moment, la justice de la République classe sans suite l’enquête administrative demandée en 2023 par l’Assemblée nationale à l’initiative des députés Acquaviva et Marcangeli ». Le 14 octobre dernier, le Procureur de Tarascon a, en effet, considéré qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre plus avant les investigations sur les potentiels dysfonctionnements de l’administration pénitentiaire. Alors même, précise Nanette Maupertuis, « que de nombreux doutes subsistent, notamment sur l’absence de données captées par les caméras de vidéosurveillance lors des faits. Cette décision a jeté le trouble, a épaissi le doute et suscité une certaine émotion dans notre île. Émotion légitime tout autant que l’était la demande de vérité sur ce drame ». Elle renouvelle cette demande : « Dumandemu, ghjustizia è verità per Yvan Colonna. A dumandemu per ellu mà dinù per a so famiglia. Per i so amichi. Per a ghjuventù. Per i Corsi. Ognunu hà u dirittu di sapè ciò chè lu s’hè passatu. Avemu tutti bisognu di capisce ! Una stonda cume quessa, chì hà ciamballatu a Corsica mentre dui mesi, deve riceve un spiegazione. Tuttu deve esse schiaritu ! ». Et de commenter : « Émotion donc mais aussi incompréhension alors que l’Etat s’était engagé à faire toute la lumière sur cette affaire. Là encore l’Etat s’est engagé. Là encore, il doit respecter sa parole ! ».
La promesse d’autonomie
Comme, ajoute la présidente de l’Assemblée de Corse, l’Etat doit, comme il a promis, donner à la Corse un statut d’autonomie. « Alors que nous débattions à l’université la semaine dernière de la singularité des îles lors d’un colloque de l’Observatoire des territoires insulaires européens, il a été rappelé par plusieurs chercheurs venus de Sicile, de mer Egée, des Açores ou des Canaries, que les territoires avec des compétences autonomiques auront la possibilité de mener plus facilement une négociation tripartite avec l’Etat membre et la Commission européenne pour la période post-2027 ». C’est d’autant plus crucial que, rappelle-t-elle, « dans le prochain cadre financier pluriannuel européen, pour la première fois dans l’histoire de l’Union, la PAC (politique agricole commune), la politique de cohésion, le fonds social européen et le FEAMPA appartiendront au même chapitre budgétaire. De surcroît, la gestion d’une grande partie de ces fonds se ferait de manière centralisée et fongible. Autant dire que le principe de subsidiarité sera mis à mal ». Dans ce contexte, précise-t-elle, « seules les régions autonomes, continentales ou insulaires, pourront négocier leurs prochaines dotations dans ce qui viendra se substituer à la PAC et à la Politique de cohésion actuelles. Leur statut d’autonomie les protègera de la vague centralisatrice qui déferle en Europe. L’autonomie, on le constate à nouveau, se révèle être une fois de plus, un amortisseur et un atout ». Si elle prend acte du discours de politique générale du Premier ministre qui a appelé à un nouvel acte de décentralisation, « tout en rappelant le souhait de l’Etat d’aller au bout du processus d’autonomie engagé pour la Corse », elle s’émeut que, pour l’heure et jusqu’à fin février, la Corse ne figure pas à l’agenda du Parlement : « L’Etat s’est engagé. Il doit donc, là encore, respecter sa parole ».
Des promesses à tenir
Pour autant, même si la présidente Maupertuis ne se fait guère d’illusions sur la volonté de l’Etat de tenir ses promesses : « D’aucuns pourraient objecter que le nombre de fois où l’Etat a donné sa parole et ne l’a pas tenue dans l’histoire politique de ce pays est déjà bien grand, sans besoin d’y rajouter les promesses non tenues concernant notre île ! Et nous savons tous ici que l’Etat s’exprime en différentes langues : celle des gouvernements qui passent à des vitesses plus ou moins grandes, celle du législateur prolixe en normes, celle des juges qui surprend tout autant qu’elle désole », elle estime que « Dans une île qui n’aspire qu’à la paix, mais où les équilibres sont très précaires, où un battement d’aile de papillon déclenche une tornade, la parole d’un Etat, de l’Etat français, ne peut là encore se dérober ». Elle le martèle in lingua nustrale : « Quale ch’ella sia a situazione pulitica francese, u Statu deve mantene i so patti per a salute è a pace di st’isula : fà chi i Corsi pudessinu curassi senza francà u mare, sustene a mudificazione di a Custituzione à prò di l’autunumia di a Corsica et fà u chjaru annant’à l’assassiniu d’Yvan Colonna ».











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