Alors que des discussions sont engagées sur l’évolution du cahier des charges de l’AOP Brocciu, Via Campagnola prend la parole pour alerter sur les dérives d’une réforme qui risquerait, selon le syndicat, de vider le label de son sens. « Le cahier des charges d'une AOP s’appuie presque exclusivement sur l’antériorité historique, le mode de fabrication ancestrale et l’ancrage territorial du produit », rappelle Via Campagnola. Modifier ces fondements pour légaliser des pratiques qui y dérogent reviendrait, selon elle, à fragiliser tout l’édifice. Mais pour le syndicat, la polémique actuelle n’est que le symptôme visible d’un problème bien plus large : l’état critique de la filière laitière insulaire. « Pour faire du Brocciu, il faut du lait. Pour produire du lait, il faut des brebis et des chèvres. Et pour les élever, il faut des bergers. Or, aujourd’hui, il n’en reste plus beaucoup », écrit le syndicat, qui insiste sur l’urgence de remettre l’humain au cœur des débats et dénonce une focalisation excessive sur la mise en marché du produit au détriment de la réalité de terrain. « Sans bergers, il n’y a plus rien : ni bêtes, ni produits, ni industriels, et donc plus de débat », résume-t-il, appelant à « prendre de la hauteur » et à engager une réflexion globale sur les difficultés que traverse la filière.
Parmi les chantiers jugés prioritaires : la définition d’une trajectoire commune pour l’élevage ovin et caprin, les dispositifs de formation, les conditions d’installation des jeunes éleveurs, l’appui technique et sanitaire, la rémunération du lait, la question des importations, ou encore les règles de certification.
Via Campagnola interpelle directement les institutions compétentes, l’interprofession et l’ODARC, pour qu’elles jouent leur rôle de coordination. « Il leur appartient de dresser la table pour que tous ensemble nous puissions travailler à l’élaboration d’un plan pluriannuel capable de redynamiser ce secteur d’activité indispensable à l’agriculture et à l’économie corse », conclut le communiqué, signé par Jean-Dominique Musso et Laetitia Simeoni pour le bureau du mouvement. En toile de fond, « c’est toute la survie d’un modèle agricole traditionnel et de son lien au territoire qui se joue, dans un contexte de forte pression économique et de déprise pastorale.»
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