Son aventure s'est arrêtée là, et après plusieurs mois de disette, Michel Padovani a rebondi aux côtés de son ami Jean-Marc Furlan qu'il supplée depuis le début de la saison. Et samedi, malgré sa suspension qu'il l'empêchera d'être sur la pelouse, il sera de retour chez lui en Corse. Mais pour lui, pas question de sentiment, comme il le déclarait jeudi matin à la presse « Bastia, ça reste ma ville où j'y avais toutes mes habitudes, le Sporting, c'est mon club, ça je ne peux pas le nier, mais maintenant je suis Troyen. Il y a des choix que j’ai fait. Professionnellement, je me déplace pour un match de Troyes. J’y vais pour trouver des solutions et obtenir un résultat. Bien entendu, que ce soit à Bastia ou à Ajaccio, je me sens chez moi et je reste Corse, mais, pour ce match, je serai Troyen » ajoutait-il.
A la tête d'une équipe en grosse difficulté dans ce début de championnat (lanterne rouge avec deux points et aucune victoire), Michel Padovani croit en l'exploit et va tout mettre en œuvre pour contrer une équipe Bastiais qu'il juge « faible défensivement » . Ayant rencontré des équipes jouant le haut du tableau jusque-là, le coach adjoint y croit dur comme fer et tentera avec Jean-Marc Furlan de transmettre sa motivation aux joueurs : « Si on pense qu’on n’a aucune chance, alors ça n’est pas la peine d’y aller ! Non, il faudra jouer notre chance à fond. Saint-Etienne et Paris s’y sont bien imposés, même si Paris c’est…Paris. Il existe donc des possibilités. Après, il va falloir supporter la pression. Et la première pression, c’est celle du public. Plus de 12000 de moyenne je crois. L’ambiance y est extraordinaire. Mais, si elle est chaude, elle reste saine » déclarait-il avec beaucoup de justesse.
Les "mots" de Furlan
Mais si Michel Padovani ne devrait pas recevoir d'accueil particulier, cela risque d'être totalement différent pour Jean-Marc Furlan. Souvenez-vous, l'histoire s'était déroulée quelques heures après la défaite de Troyes sur la pelouse de Lyon. Il y a quelques mois. Jugeant l'arbitre « mauvais », tout le monde en avait prit pour son grade.. Les gros clubs, l'arbitre et... les équipes de l’Ile de Beauté !. Aussi étonnant que cela puisse paraître à l'issue d'un match qui ne concernait aucune équipe insulaire, Jean-Marc Furlan avait eu une phrase qui pourrait venir « compliquer » à l’avenir les déplacements de l’ESTAC à Ajaccio et donc samedi Bastia club pour qui il a joué en 1985) : « C'est la réalité. Si tu es parmi les plus petits budgets et si tu n'es pas un club Corse, t'es de la baise face aux institutions, et je choisis mes mots ». Au risque de se faire des ennemis, Furlan dénonçait sans ménagements l’attitude des arbitres sur les pelouses corses, pris de peur par la réputation vengeresse de ses habitants... Une phrase qui avait provoqué bon nombre de réactions jusqu'à celle du coach Bastiais Frédéric Hantz qui l'avait immédiatement dédramatisé en répondant seulement « chacun choisit la méthode qu'il veut dans sa lutte pour le maintien en Ligue 1.. »
Le décor est planté pour ce match très important qui draînera à n'en pas douter une belle affluence du côté de Furiani. 16 000 personnes présentes pour recevoir le PSG c'est fantastique, mais 16 000 pour recevoir Troyes qui fait partie du « championnat » du Sporting serait appréciable. Rien que pour cela le match vaudra le déplacement. Surtout si le Sporting venait à le gagner, il mettrait son adverse du soir à sept points et se donnerait un bon bol d'air avant une nouvelle trêve internationale qu'il meublera par un match amical à Istres le 13 octobre à 14 heures pour préparer le derby corse le 21 octobre à la même heure.